BLOGUE. Paris, décembre 2011. L’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (OFQJ) fête ses 50 ans alors que l’Office des Pratiques Pédagogiques en Entrepreneuriat (l’OPPE) souligne son 10ième anniversaire.
L’École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB) a été invitée à participer à ce regard croisé France-Québec sur les pratiques innovantes en entrepreneuriat. Beaucoup d’acteurs du milieu de l’enseignement primaire et secondaire s’activent. Aucune université québécoise n’est présente. Plusieurs universités françaises ont des représentants et des projets. Pas d’école pour entrepreneurs en vue.
Sans trop de surprises, je note que la France est plutôt campée dans la technique et la théorie, le conformisme et la standardisation de l’action d’entreprendre. Des représentants du gouvernement dressent peu à peu les constats économiques menaçants quant à la revitalisation du tissu entrepreneurial français et lancent un appel à plus de programmes pour stimuler la culture, la sensibilisation à la carrière entrepreneuriale chez les jeunes, le démarrage d’entreprises et la croissance des PME.
Les résultats d’études des initiatives scolaires sont peu convaincants. Je ne suis pas étonnée de voir le profil de compétences développées : indépendance, prise de décision, travail d’équipe. Les thématiques? « Qu’est-ce qu’un business plan? ». Les objectifs? Complètement hermétiques aux notions de développement personnel, de confiance en soi, de valorisation de la diversité et de FUN!
Je commence à me lasser quand soudain M. Jean-Michel Saussois, sociologue français et professeur émérite, prend la parole : « Mais vous les abrutissez ces pauvres jeunes! » s’exclame-t-il. «Il faut les faire jouer à la marchande! »
Mon attention bascule soudain vers ses propos, je reprends de la vigueur et remarque que la salle s’agite. « Faites-les jouer, racontez-leur des histoires. Ce sont des enfants, s’ils ont du plaisir, ils voudront continuer. »
Jeux, inspiration et plaisir sont alors devenus les mots porteurs d’espoir de ces échanges. Bon timing. Je présentais la pédagogie de l’EEB le lendemain. Trois pôles d’intervention : connaissance de soi et coaching personnalisé, expérimentation et réseautage. La glace était brisée et j’ai pu profiter d’un auditoire bien réchauffé pour faire passer le message que les entrepreneurs adultes aiment encore le jeu (compétitions, simulations, sports, etc.) et ont grandement besoin d’inspiration pour mener leurs entreprises à un autre niveau.
Merci M. Saussois pour ce cri du cœur au système français. Souhaitons qu’il aura des échos jusqu’en Amérique. Question de renforcer notre message sur l’approche par le jeu et le partage de vécus et d’expériences que nous prônons à EEB dans notre programme d’entraînement. Nous avons la preuve en un an et demi seulement que l’approche donne des résultats drôlement intéressants!
D’après-vous, quel est l’impact d’un entraînement EEB sur un entrepreneur?
Jouez le jeu et faites-moi part de vos prédictions.
Promis, je partagerai des résultats sous peu!
Par Katia Renaud, directrice du développement pédagogique, École d'Entrepreneurship de Beauce
Ce texte fait partie d’une série hebdomadaire que signeront tour à tour les membres de l’équipe de EEB. Ces derniers côtoient les grands entrepreneurs du Québec jour après jour, construisant avec eux des formations sur mesure pour la relève entrepreneuriale du Québec. Le blogue de l'École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB), nommé Entrepreneurs de tête, entrepreneurs de cœur vise à partager ses rencontres uniques. Nous vous parlerons d’anecdote, de comportements, de valeurs et d’attitudes. Et surtout pas de statistiques ! Découvrez avec nous l’essence même de l’esprit entrepreneurial du Québec.
