Nos PDG sont trop discrets

Publié le 01/07/2009 à 00:00

Nos PDG sont trop discrets

Publié le 01/07/2009 à 00:00

André Bérard, l'ancien président de la Banque Nationale, a sorti son bâton de pèlerin. Il se donne pour mission de réveiller la flamme de l'entrepreneuriat au Québec. Réal Raymond, un autre ex-président de la Banque Nationale, coprésidera la campagne Centraide 2009.

Je lève mon chapeau à ces messieurs et je salue leur engagement dans la collectivité. Cela dit, je ne peux m'empêcher de soulever une question : pourquoi s'agit-il d'ex-PDG, et non de PDG en fonction ? Parce qu'ils ont plus de temps libre, me direz-vous. Cette réponse ne me satisfait pas.

On a beaucoup vu à l'oeuvre les bâtisseurs du Québec inc., parmi lesquels plusieurs jouent encore un rôle important. On voit beaucoup moins la relève dirigeante. Pourtant, elle est là, certainement aussi compétente que la génération précédente. Mais très - trop ? - concentrée sur ses affaires...

Je m'interroge sur le rôle et les responsabilités des dirigeants d'entreprise... à l'extérieur de leur entreprise. Ne devraient-ils pas participer aux débats économiques et à la société civile ? Se mobiliser pour faire progresser certains dossiers ? Des dossiers autres que ceux qui touchent uniquement leur entreprise ou leur secteur, s'entend.

Ne devraient-ils pas prendre position sur la place publique sur certains enjeux importants pour le bien-être collectif ? Ou doivent-ils plutôt se contenter de créer de la richesse par l'intermédiaire de leur entreprise, ce qui serait déjà pas mal.

Je crois que les PDG doivent jouer un rôle public plus affirmé, et ce, pour deux raisons.

D'abord, on ne peut pas dire que le monde est plus ouvert et, en même temps, accepter que les dirigeants gardent le nez collé sur leur entreprise. Pour faire des affaires à l'international, il faut une certaine envergure. Cela suppose que l'on ait réfléchi à des questions complexes comme celles du travail des enfants, du commerce avec les pays émergents, de l'analphabétisme, de la conduite des affaires en zone de guerre, des différentes croyances religieuses, etc.

Plusieurs PDG québécois ont probablement réfléchi à ces enjeux mais nous l'ignorons, car ils n'en parlent guère. Posez-leur des questions sur des sujets " périphériques " à leur entreprise et ils se referment comme des huîtres. Souvent, ils accepteront de prendre le micro pour parler de leur entreprise, et de rien d'autre.

Deuxième raison pour souhaiter que nos PDG soient plus présents : leur rôle de modèles. On aura beau multiplier les études sur les facteurs qui favorisent l'entrepreneuriat, je suis convaincue que le premier facteur reste la présence affirmée d'entrepreneurs inspirants. Mais pour cela, il faut d'abord les connaître !

Ils sont trop nombreux à penser comme ce PDG dans la jeune quarantaine qui me confiait que pour lui, une seule chose comptait en affaires : son entreprise. Résultat : peu de gens le reconnaissent dans la rue. Et pourtant, cet homme gère brillamment une très grande entreprise. Il pourrait servir de modèle pour beaucoup de gens, jeunes et moins jeunes.

Nous savons qu'une nouvelle génération de dirigeants a pris la relève. Je souhaite que ces hommes et ces femmes occupent l'espace public. Qu'ils remplacent, comme modèles, les bâtisseurs de la première heure, qui ont beaucoup donné. C'est au tour des nouveaux PDG d'être des sources d'inspiration et des agents de changement.

Vous trouverez dans les pages de cette édition de nombreux représentants de la relève, et pas des moindres : Jacynthe Côté (Rio Tinto Alcan), Pierre Beaudoin (Bombardier), Louis Vachon (Banque Nationale)... Ce sont tous des gens talen-tueux dont on attend beaucoup. Pour assurer la réussite de leur entreprise, mais aussi pour favoriser le développement économique du Québec et celui de la société en général.

rédactrice en chef

diane.berard@transcontinental.ca

À la une

Procter & Gamble revoit à la hausse ses objectifs de rentabilité après un trimestre de bonne facture

10:32 | AFP

Procter & Gamble a affiché un bénéfice net de 3,75 milliards de dollars américains.

Bourse: Wall Street en ordre dispersé pour terminer une mauvaise semaine

Mis à jour il y a 48 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a ouvert en hausse.

Ottawa forcera les banques à identifier clairement les remises sur le carbone

Les premiers dépôts de remise en 2022 étaient étiquetés de manière très générique.