Ceci est mon dernier billet dans Commerce. À partir du mois prochain, je me lance dans une nouvelle aventure. Vous pourrez lire ma chronique hebdomadaire dans Les Affaires, et mon blogue, régulièrement, sur le site lesaffaires.com. Je compte sur vous pour m'y suivre. De mon côté, je m'engage au fil de ces chroniques à continuer de vous surprendre, de vous étonner, de vous informer et de vous mettre au défi, comme je l'ai fait depuis huit ans dans chaque édition de Commerce. Je change de plate-forme, mais j'emmène ma passion avec moi.
Avant de tourner la page, permettez-moi de rendre à César ce qui est à César. Commerce a fait partie de l'ADN du Québec inc. pendant 110 ans. En fait, quand le magazine est né, il n'y avait même pas de Québec inc. ! C'est ce que j'appelle ouvrir la voie.
Pendant des décennies, Commerce a été le témoin privilégié de l'évolution de l'économie québécoise et de sa communauté d'affaires. Nous l'avons vu naître, grandir, se battre et déployer ses ailes. Entre l'époque où les affaires se traitaient en anglais et celle où elles se mènent en mandarin, le magazine a changé plusieurs fois de rédacteur en chef, de collaborateurs, d'allure et de ton. Mais nous avons conservé la même mission : sentir l'air du temps et vous raconter. Stratégies innovatrices, vedettes montantes, tendances émergentes, Commerce a toujours été à l'avant-garde. Et je suis fière d'avoir fait partie de la longue lignée de ses rédacteurs en chef. Jamais l'étudiante en économie que j'ai été n'aurait pu imaginer, même dans ses rêves les plus fous, prendre la barre d'une telle institution. Et je ne dirai jamais assez à quel point je suis reconnaissante envers tous ceux qui ont cru en moi.
J'ai travaillé avec des gens merveilleux - mes collègues et mes collaborateurs externes - pour offrir un contenu de qualité à des lecteurs exigeants et allumés.
Ce magazine, je l'ai conçu pour vous et vous me l'avez bien rendu. Certains d'ailleurs - Steve et Roxanne, pour ne nommer qu'eux - m'ont fidèlement donné leurs commentaires tous les mois. Continuez à vous engager ainsi auprès des médias que vous fréquentez. Et, surtout, continuez à consommer des médias.
Aujourd'hui, tous les groupes de presse cherchent le prochain modèle d'affaires. Celui qui nous permettra de survivre et de croître sans perdre notre essence ni notre âme. Pour ma part, je continue à croire en l'information, celle qui dépasse la nouvelle. L'information que l'on analyse, que l'on explique, que l'on place dans son contexte.
Cependant, ce que je crois n'a aucune portée si vous n'y croyez pas aussi. C'est vous qui aurez le dernier mot. Quelle sorte d'information d'affaires voulez-vous ? De qui voulez-vous qu'elle vienne ? Sous quel format ? À quelle fréquence ? Sur quels sujets ? À quel prix ? Réfléchissez bien, car vos réponses sont en train de changer le visage de toute une industrie et le sort de ses artisans.
Je ne vous cacherai pas que je suis inquiète. L'information instantanée, qu'on lit rapidement sur un écran d'ordinateur ou de cellulaire, ne doit pas signifier la fin de l'analyse et de la perspective qui donnent un sens à cette abondance de nouvelles. Je crains parfois qu'on ne jette le bébé avec l'eau du bain, que les nouveaux contenants prennent le pas sur les contenus. Comme le dit si justement Leonard Downie, l'ancien directeur général du Washington Post : " Il n'est peut-être pas essentiel de sauver un média d'information en particulier. Ce qui est primordial, c'est de préserver l'indépendance et la crédibilité de l'information ". Et c'est ce que je vais contribuer à faire dans ma future chronique et sur mon blogue. Notre histoire n'est pas terminée, nous changeons simplement de décor.
Rendez-vous l'an prochain dans Les Affaires et sur lesaffaires.com !
rédactrice en chef
diane.berard@transcontinental.ca
