Les vrais sauveurs de Rona

Publié le 13/11/2012 à 16:36, mis à jour le 14/11/2012 à 08:48

Les vrais sauveurs de Rona

Publié le 13/11/2012 à 16:36, mis à jour le 14/11/2012 à 08:48

BLOGUE. En 1996, mon entreprise CFCF Inc. reçut une offre de prise de contrôle hostile de la part de Cogeco à 12$ par action. Il me fut facile de convaincre les actionnaires que mon plan stratégique augmenterait assez rapidement la valeur de l’entreprise bien au-delà de cette somme. Mais quand Vidéotron répliqua à 21,50$ l’action, je dois avouer qu’il m’était devenu impossible de les convaincre de voter pour mon plan stratégique plutôt que de prendre l’argent tout-de-suite.

J’en viens à Rona. Comme je l’écrivais cet été, Rona n’est plus un fleuron mais plutôt un cancre boursier avec des revenus stagnants depuis cinq ans mais des résultats qui, de 190 M$ de profits, ont viré au rouge avec une perte de 86,4 M $ en 2011, entraînant une chute de 50% du cours de l’action depuis 2007. Rona échoue devant ses compétiteurs quant à tous les indicateurs de performance habituels. Certains analystes ont évalué que les actifs de Rona, s’ils étaient vendus séparément, vaudraient beaucoup plus que le prix actuel de l’action. La pérennité de Rona est en jeu, mettant en péril l’avenir à long-terme de ses employés, de ses marchands et de ses fournisseurs. Je comprends donc le geste du conseil d’administration de Rona et de son président du conseil, Me Robert Paré, un excellent avocat qui avait d’ailleurs représenté le comité spécial du conseil d’administration de CFCF Inc. en 1996.

Et qui sont ces sauveurs de Rona qu’il faut remercier pour avoir ouvert les yeux du conseil d’administration? Ce ne sont certainement pas la Caisse et le Fonds de solidarité qui ont volé au secours de l’entreprise cet été pour protéger le statu quo. En fait, ce sont les actionnaires activistes de Rona et la compagnie Lowe’s que l’on doit remercier. Ces actionnaires activistes n’ont cessé de « brasser la cage » du conseil d’administration depuis des semaines, persistant, malgré le mutisme de la compagnie, à demander des comptes sur une performance aussi désastreuse. Sans l’activisme des actionnaires de Rona à Toronto et Vancouver et sans l’offre de Lowe’s (qu’ils ont peut-être dénichée, qui sait?), on peut parier que M. Dutton continuerait aujourd’hui à nous expliquer pourquoi son plan finirait par marcher.

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