Que faire avec les titres de Empire/IGA, CCL Industries et Canopy Growth?
Que faire avec les titres de Empire/IGA, CCL Industries et Canopy Growth? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Empire/Sobeys/IGA (EMP.A, 31,11$): l’épicier en a beaucoup dans son assiette
Le propriétaire des épiciers Sobeys, IGA et FreshCo. a beaucoup à faire pour regagner des parts de marché, se repositionner et tirer profit du commerce en ligne, de la personnalisation des achats et de l’automatisation.
En même temps, la concurrence ne dérougit pas, bien que les épiciers se gardent bien de se lancer dans une guerre de prix.
Dans cet environnement exigeant Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, choisit de tempérer un peu ses attentes pour l’épicier de Nouvelle-Écosse.
L’analyste abaisse de 3 cents ses prévisions de bénéfices pour le troisième trimestre attendu le 13 mars. Le nouveau bénéfice rejoint ainsi le consensus de 0,46$ des analystes.
Ce bénéfice représente tout de même d’une hausse de 18%, surtout attribuable au projet de contrôle des coûts de Sunrise, qui aura procuré des économies de 550 millions de dollars sur trois ans, à la fin de 2020.
Globalement, Mme Nattel apprécie les efforts de relance de l’épicier, mais elle rappelle qu’ils comportent des coûts et qu’ils s’étalent sur plusieurs années.
D’ici 2024, Empire convertira le quart des 255 épiceries conventionnelles Sobeys et Safeway dans l’Ouest canadien au concept au rabais FreshCo. afin de rattraper son retard dans ce créneau de l’épicerie.
En même temps, l’entreprise lance au printemps le service de livraison d’épicerie en ligne Voilà dans la grande région de Toronto. IGA l’offrira à Montréal en 2021.
Ce service testera la plateforme automatisée du spécialiste britannique Ocado avec qui Empire s’est associée.
Ces deux offensives surviennent au moment où l’inflation des aliments, qui soutient les revenus, modère la croissance des ventes par épiceries comparables.
Bien que l’action d’Empire ait déjà faibli au cours des derniers mois, Mme Nattel maintient sa recommandation neutre et son cours-cible de 37$.
L’évaluation du titre a presque rejoint le multiple de 8 fois qui sous-tend ce cours-cible.
Au printemps, Empire dévoilera un nouveau plan stratégique de trois ans qui pourrait servir de nouveau catalyseur pour son titre en Bourse.
CCL Industries (CCL.B, 45,38$): plus de prudence s’impose pour ce champion des emballages
Le spécialiste mondial des emballages et des étiquettes est toujours le favori de Scott Fromson de CIBC Marchés des capitaux, mais l’analyste se fait moins optimiste à court terme parce que le coronavirus risque d’amplifier certains vents contraires.
Les consommateurs pourraient en effet migrer vers les produits de moyen et de bas de gamme qu’offrent les grandes multinationales clientes de CCL tandis que les détaillants commanderont moins de vêtements, donne-t-il en exemple.
La Bourse et les perspectives se sont détériorées depuis que CCL a dévoilé un quatrième trimestre décevant. Ce climat l’incite à diminuer ses prévisions, son multiple d’évaluation et son cours-cible.
Le titre de CCL a flanché 22% depuis le 21 février parce que le rare recul de 3,4% des revenus de ce fabricant performant avait surpris.
Ses clients, les multinationales de produits de consommation courante, profitent de la conjoncture plus exigeante pour rétrécir le nombre de nouveaux produits haut de gamme qu’elles lancent.
«CCL reste l’emballeur de la plus haute qualité dans lequel on peut investir, et nous conservons notre recommandation d’achat», tient-il cependant à souligner.
Un amalgame de trois modèles d’évaluation abaisse le cours-cible de 7%, de 57 à 53$. Ce nouvel objectif représente tout même un regain potentiel de 12%, d’ici un an.
CCL est un géant mondial avec 180 usines dans 40 pays, mais l’année 2020 s’annonce mitigée.
L’analyste abaisse ses prévisions de 1 à 2% pour les revenus et le bénéfice d’exploitation de 2020 et de 2021.
M. Fromson prévoit un recul de 6% du bénéfice par action, à 2,55$ par action en 2020. Celui de 2021 devrait rebondir de 4,4% à 2,67$.
Le multiple d’évaluation de son modèle passe de 10,5 à 10 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021.
Canopy (WEED, 23,20$): le producteur de pot ferme deux usines et inscrit une charge de 800 M$
Canopy (WEED, 23,20$): le producteur de pot ferme deux usines et inscrit une charge de 800 M$
Le nouveau PDG de Canopy Growth, David Klein, s’attaque de front au principal enjeu de l’industrie: les énormes surplus de production.
Le producteur de cannabis ferme carrément deux serres en Colombie-Britannique, à peine deux ans après leur mise en service.
Ces fermetures retireront 3 millions de pieds carrés de production au pays, et amputeront environ 40% de la production de la société, précise Matthew Bottomley, de Canaccord Genuity.
Canopy Growth abandonne aussi les plans pour ériger une troisième serre en Ontario.
M. Bottomley n’est pas surpris de ces coupes étant donné que les stocks de fleurs séchées ont quadruplé depuis un an. Il faudrait compter 35 mois pour les écouler au rythme actuel des ventes du détail, estime l’analyste.
La rationalisation entraînera toutefois des charges avant impôts de 700 à 800 millions de dollars au quatrième trimestre.
Ces charges englobent l’ensemble des mesures prévues dans le vaste plan de restructuration.
En attendant de pouvoir chiffrer les économies de la rationalisation, M. Bottomley maintient sa recommandation d’achat et son cours-cible de 27$.