Les changements climatiques, la rémunération des dirigeants et le respect des droits humains sont parmi les enjeux cruciaux dans le domaine de l'investissement responsable cette année. C'est au chic Club Saint-James que Vision durable a rencontré l'équipe du Groupe investissement responsable (GIR), lors du dévoilement de la sixième édition de son rapport annuel sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance d'entreprise (ESG). Le dérèglement du climat est clairement l'enjeu numéro un pour l'année qui s'amorce, explique le nouveau président du GIR, Olivier Gamache. "Les changements climatiques se retrouvent au cœur de nombreuses propositions soumises par des investisseurs responsables en 2008, dont 67 aux États-Unis", poursuit M. Gamache. Mamadou Lamine-Beye, analyste en environnement au GIR, abonde dans le même sens :"Le climat est actuellement l'enjeu environnemental le plus important dans le domaine de l'investissement responsable. Les actionnaires demandent aux entreprises une plus grande transparence, notamment quant aux risques auxquels elles sont exposées sur cette question", explique M. Lamine-Beye. Plusieurs entreprises actives dans les sables bitumineux en Alberta, dont l'exploitation est particulièrement polluante, sont visées par des propositions d'actionnaires, poursuit-il. Certains fabricants automobiles et producteurs d'électricité subissent également une pression croissante de la part d'actionnaires activistes. Les droits humains et les parachutes dorés Pour François Meloche, analyste spécialisé en problématiques sociales au GIR, le respect des droits humains est une question chaude cette année. Les récents événements au Soudan et en Birmanie ont interpellés plusieurs entreprises par rapport aux risques d'être associées à des projets où les droits humains sont bafoués. M. Meloche souligne d'ailleurs une différence importante entre les enjeux sociaux et ceux touchant les gaz à effet de serre, par exemple :"Les questions sociales relèvent davantage de la gestion de risques pour ces entreprises. C'est une approche plus défensive. En environnement, plusieurs entreprises peuvent profiter d'occasions d'affaires ou encore d'économies d'énergie", explique-t-il. Julie Legault, qui s'attarde aux enjeux de gouvernance au GIR, souligne pour sa part que la question de la rémunération des dirigeants est une préoccupation très actuelle des actionnaires."Certains pdg jouissent d'indemnités de départ colossales, comme le président de Merrill Lynch, Stan O'Neal, qui a touché la somme de 160 millions de dollars au moment où l'entreprise accusait des pertes de 15 milliards de dollars à cause de la crise du subprime", indique Mme Legault. Certains actionnaires demandent donc une meilleure transparence des entreprises, notamment par des propositions qui permettraient aux actionnaires de voter sur la rémunération des dirigeants. Croissance rapide L'investissement responsable a le vent dans les voiles, alors que les actifs sous gestion intégrant des préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance sont passés de 65 à 503 milliards de dollars entre 2004 et 2006. Ces sommes représentent près de 20 % du marché des fonds communs de placement et de l'investissement institutionnel au Canada. Cette augmentation marquée est surtout attribuable aux grandes caisses de retraite, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec. Le GIR est une firme de services-conseils extra financiers spécialisée dans les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. Pour aller plus loin : http://www.investissementresponsable.com/ Groupe investissement responsable