Montréal se met à l'heure du compostage

Publié le 18/06/2010 à 15:50

Montréal se met à l'heure du compostage

Publié le 18/06/2010 à 15:50

Par Carole Le Hirez

Le virage vert arrive (tranquillement) sur l’Île. Quatre arrondissements proposent déjà des collectes pour le compostage des déchets de table. Pour étendre le service à quelque 580 000 foyers (le nombre de résidences visées par la première étape du projet), il manque de centres de traitement sur le territoire. Car transporter les matières n’aiderait en rien la cause de l’environnement.

Le coup de pouce de 135,5 millions de dollars (M$) annoncé en avril par les gouvernements fédéral et provincial permettra de construire cinq usines sur le territoire. Montréal, pour sa part, consacrera près de 80 M$ à ce projet.

Le compostage des résidus de table, qui devrait commencer en 2014, soit quand les installations seront prêtes, permettra de détourner de l’enfouissement près de 230 000 tonnes de déchets sur les 750 000 tonnes produites chaque année par les ménages montréalais.

Pour l’équipe du maire Gérald Tremblay, ce virage était incontournable si l’on voulait atteindre l’objectif de récupération de 60 % fixé par la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 2008-2012.

« La collecte à trois voies permettra de favoriser le virage vert de Montréal en faisant des gestes concrets. Cela nous aidera aussi à améliorer notre savoir-faire en collaboration avec la grappe des technologies propres, et de développer une expertise exportable à l’étranger », affirme Alan DeSousa, responsable du développement durable et du développement économique à la Ville de Montréal.

Les sites qui accueilleront les centres seront connus d'ici l'été dans quatre secteurs. « Ces usines vertes devront se trouver le plus près possible des collectivités afin de réduire le transport, de rapprocher les services des citoyens et de limiter les coûts », ajoute le conseiller.

Les deux futurs centres de biométhanisation pourraient servir à produire de l’énergie pour chauffer ou éclairer des bâtiments municipaux, faire rouler les véhicules et les autobus ou encore alimenter le réseau de Gaz Métro.

Pas de chiffres encore

Les revenus potentiels tirés de la vente de l’énergie produite grâce à la biométhanisation n’ont cependant pas encore été évalués. M. DeSousa promet un rapport de la Commission des finances sur les coûts et les sources de revenus pour 2011. Une des pistes étudiées consiste à remplacer une des deux collectes hebdomadaires d’ordures ménagères par le ramassage du bac brun.

Il reste que certains citoyens sont prêts à débourser pour bénéficier immédiatement d’un service de collecte. Ainsi, les membres de Compost Montréal paient 5 $ par semaine pour que l’entreprise vienne ramasser leurs restes de fruits et de légumes.

La PME, qui a vu le jour en 2007, compte plus de 500 clients. Aujourd’hui, la collecte se fait en camionnette, mais au début, son fondateur, Stephen MacLeod, effectuait la tournée à vélo.

La pression sera grande pour la PME lorsque la collecte sera prise en charge par la ville. Dans un premier temps, le compostage des résidus organiques par le municipal se limitera au secteur résidentiel. Le service aux industries, commerces et institutions sera laissé au privé, indique M. DeSousa. Il y aura donc des occasions d’affaires à saisir pour les entreprises qui s’intéressent à ce secteur d’activité.

 

Quelques chiffres

> 39,2 M$: Coût annuel de l’enfouissement des déchets pour l’Île de Montréal

> 22 M$: Coût annuel estimé de la collecte des résidus alimentaires et verts

> 73 M$: Coût annuel de la collecte et du transport des ordures ménagères

Source : Ville de Montréal

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