Zerospam : le «filtre Brita» du réseau Internet

Publié le 16/11/2009 à 10:00

Zerospam : le «filtre Brita» du réseau Internet

Publié le 16/11/2009 à 10:00

Par Alain McKenna

Le service de filtrage du courrier électronique ZEROSPAM, lancé il y a six ans par David Poellhuber, a été adopté par de nombreuses organisations prestigieuses.

Le développement d'une solution efficace de filtrage en amont de courriels indésirés lui vaut d'être la Personnalité du mois d'octobre en technologies de l'information du Réseau Action TI.

Journal Les Affaires - Qu'est-ce qui mène un développeur informatique indépendant à s'intéresser spécifiquement au phénomène du pourriel ?

David Poellhuber - C'est au départ mon intolérance envers toute forme de sollicitation ou de messages non désirés qui m'a amené à essayer de mieux comprendre le phénomène. Mais depuis, il a pris beaucoup d'ampleur : en 2002, environ 20 % de tous les courriels étaient des pourriels. Aujourd'hui, c'est 90 %. C'est aussi en partie grâce à l'Association québécoise des informaticiens indépendants (AQIII). Après 20 ans à gagner ma vie comme travailleur autonome, ils m'ont appris à développer mon sens des affaires et à devenir entrepreneur. C'est pour ça qu'on a une bonne communauté de startups (sociétés en démarrage) au Québec : ils encouragent l'entrepreneuriat. C'est important.

JLA - Quel peut être l'impact de l'informatique en nuage (cloud computing) sur la technologie antipourriel que vous avez développée ?

D.P. - On est en nuage depuis le début (2003). Il a fallu familiariser nos clients aux services Web, mais ça nous a permis d'offrir une solution sur mesure pour tous nos clients. Nous avons aussi un système de rétroaction qui nous permet d'optimiser l'ensemble de notre système grâce aux suggestions de nos clients. Si c'est bon pour un client, c'est bon pour tout le monde. Ça leur permet d'impartir les problèmes : les entreprises paient cher en ressources TI à cause du pourriel, un service Web comme le nôtre leur permet d'économiser ces ressources.

JLA - Pour éliminer le pourriel, Bill Gates, fondateur de Microsoft, a déjà proposé de facturer l'envoi de courriels à la pièce. Verrons-nous la fin de ces messages indésirables un jour ?

D.P. - Je place cette affirmation-là dans la catégorie des propos farfelus ! Je pense que je suis bon pour faire des affaires et pour rester encore longtemps. Le principe des courriels repose sur une norme ouverte, qui ne coûte pratiquement rien et qu'on ne peut pas contrôler de cette façon. C'est un moyen de communication efficace. Il suffit de penser au marketing par courriel. De toute façon, le pourriel, c'est le jeu du chat et de la souris : ceux qui les envoient sont de plus en plus sophistiqués. Même le président français Nicolas Sarkozy s'est fait prendre par un pourriel d'hameçonnage récemment.

JLA - Internet est-il plus sécuritaire aujourd'hui?

D.P. - Le pourriel est beaucoup plus dangereux aujourd'hui. Avant, c'étaient des publicités de Viagra. Maintenant, c'est de l'hameçonnage, ça transforme les ordinateurs en zombies, ça installe des logiciels malveillants qui enregistrent nos mots de passe. C'est devenu le travail d'organisations criminelles très sérieuses. Le cyberterrorisme est à l'extérieur de notre domaine, nous ne deviendrons pas une agence d'information sur le cyberespionnage, mais il y a de plus en plus de bruit et de menaces sur Internet.

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