Votre vol est retardé ou annulé? Tant mieux

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Avril 2017

Votre vol est retardé ou annulé? Tant mieux

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Avril 2017

Par Matthieu Charest

[Photo: 123rf]

Des ennuis avec votre vol à destination de l'Europe? Cette start-up vous aide à être indemnisé.

À l'aéroport, vous êtes sur le point d'embarquer sur un vol à destination de Paris, où des clients vous attendent. Si tout se passe bien, vous pourriez revenir avec un contrat de plusieurs millions de dollars. Malheur, l'interphone résonne: votre vol est annulé ou retardé. Frustrant.

Pourtant, et peu de Canadiens le savent, vous pourriez être éligible à une compensation de plusieurs centaines de dollars. Les lois européennes exigent en effet une indemnisation de la clientèle dans un certain nombre de situations. Pour vous aider à réclamer votre dû, la start-up ClaimCompass offre un formulaire en ligne tout simple. De quoi rendre les aléas du transport aérien plus faciles à avaler.

Cofondée par un Québécois, ClaimCompass fonctionne selon le modèle du no win, no fee. Bref, vous ne payez que si vous gagnez votre cause. En quelques clics, vous remplissez le formulaire en ligne. Si l'algorithme détermine que vous avez droit à une somme d'argent, la start-up, située à Mountain View en Californie, garde 25 % du montant. Les indemnités varient de 250 à 600 euros, c'est-à-dire de 350 à 840 dollars canadiens.

«Il faut signer le document électroniquement, explique Alexandre Sumin, le directeur du marketing. Ensuite, comptez de 7 à 14 semaines pour recevoir votre argent. Ce peut être par chèque ou par transfert PayPal, par exemple.»

L'entreprise s'engage à gérer votre dossier de A à Z, ce qui inclut les frais juridiques si la compagnie aérienne entreprend des démarches judiciaires pour contester votre demande. «Cependant, 95 % des dossiers finissent par être réglés hors cours, affirme M. Sumin. Nous ne prenons pas de clients si nous savons que la cause est perdue d'avance.»

Selon la société, il y a deux types de compagnies aériennes : celles qui sont efficaces et celles qui jouent aux durs à cuire. À titre d'exemple, dit la start-up, l'irlandaise à bas prix Ryanair tente souvent de s'exonérer de toute responsabilité. «Ils utilisent un langage compliqué qui ne veut rien dire», lance le directeur marketing.

C'est justement parce que la majorité des cas touchent des compagnies européennes que ClaimCompass a aussi ouvert un bureau à Sofia, en Bulgarie. Une façon de se présenter à moindre coût devant la cour au sein de l'Union européenne (UE), si la situation l'exige.

Loi européenne obscure

Aussi alléchants soient-ils, ces dédommagements s'appliquent à des cas bien spécifiques. En fait, les règles découlent d'une loi encore méconnue adoptée par l'Union européenne en 2004, le «reg. 261/2004».

Si votre avion part de l'Amérique du Nord pour se rendre dans un pays membre de l'UE, vous n'êtes éligible au dédommagement que si le vol est opéré par un transporteur enregistré en Europe, comme Lufthansa. Cependant, même si votre vol est opéré par une compagnie nord-américaine, United, Air Canada ou Air Transat, par exemple, vous pourriez être dédommagé si votre avion est censé s'envoler à partir du territoire européen. Bien sûr, tout dépend de la distance à parcourir et de la longueur du délai.

Québécois d'origine bulgare, Alexandre Sumin ne connaissait pas ces règles avant de cofonder la start-up. Et pourtant, il travaillait pour Air Transat.

En 2015, il va en Allemagne, notamment pour rendre visite à Tatyana Mitkova, qui est aujourd'hui pdg et cofondatrice de ClaimCompass. Avant de partir pour Berlin, son vol est retardé. Une fois à destination, M. Sumin raconte sa déveine à Tatyana Mitkova. Grâce à ses connaissances juridiques, celle-ci conclut qu'il a droit à une indemnisation. Il remplit les formulaires requis, et quelques semaines plus tard, il reçoit un chèque de 250 euros. ClaimCompass est née.

C'est avec Velizar Shulez, dorénavant directeur technique, qu'Alexandre et Tatyana fondent la start-up. Tous trois d'origine bulgare, ils sont maintenant à la tête d'une dizaine d'employés. Depuis leur incorporation à l'automne 2015, Dave McClure, partenaire et fondateur du fonds et de l'accélérateur 500 Startups, les a pris sous son aile. L'homme d'affaires aurait investi 200 000 $ US dans l'entreprise jusqu'à présent.

Ce n'est qu'un début, espèrent les entrepreneurs. «C'est un marché énorme, soutient Alexandre Sumin. L'immense majorité des gens, peut-être plus de 95 %, ne savent même pas qu'ils ont droit à des compensations. Selon nos estimations, 10 millions de personnes sont éligibles à des indemnités chaque année.»

L'année qui vient sera consacrée au développement des affaires, par exemple à l'introduction des «API» (interfaces de programmation applicative) sur d'autres sites. En français, ça signifie que ClaimCompass veut nouer des partenariats avec des sites de voyages, comme Expedia ou Travelocity, afin d'offrir les services de ces derniers à ses clients, comme un tiers service.

La start-up compte repartir en ronde de financement d'ici la fin de 2017. Elle s'attend à engranger des revenus de 650 000 $ US cette année.

25 %

C'est le pourcentage que garde ClaimCompass sur la compensation à laquelle ont droit ses clients en cas d'annulation de leur vol.

 

À la une

Bourse: Wall Street a rebondi

Mis à jour le 22/04/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a légèrement progressé lundi.

Bourse: les gagnants et les perdants du 22 avril

Mis à jour le 22/04/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy

Mis à jour le 22/04/2024 | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy ? Voici quelques recommandations d’analystes.