Vidéos sur le Web : l'impasse entre Adobe, Apple, Google et Microsoft

Publié le 08/02/2010 à 12:43

Vidéos sur le Web : l'impasse entre Adobe, Apple, Google et Microsoft

Publié le 08/02/2010 à 12:43

Par Alain McKenna

Blogue. L'actualité techno des dernières semaines porte à réfléchir sur les enjeux entourant la publication de vidéos et de certains types d'animation graphique sur Internet : quel sera le format dominant? D'un côté : Flash, d'Adobe. De l'autre : HTML 5, et apparemment, Apple. Également concernés : Google et Microsoft.

Bref, la grosse gomme.

Alors que le protocole Flash, d'Adobe, domine en grande partie par le simple poids du nombre, une nouvelle évolution du langage HTML promet de «simplifier» l'insertion de vidéos dans des documents HTML.

Cette évolution, appelée HTML 5, est intégrée depuis peu dans les fureteurs Web. Elle utilise le fameux encodage numérique h.264, le même que vous trouvez sur les caméscopes numériques grand public, et qui permet de réaliser des clips vidéo en haute définition qui ne sont pas une taille démesurée.

Si vous vous demandez pourquoi Apple se fout un peu du format Flash, c'est en raison du HTML 5. Steve Jobs affirme que Flash est tout simplement trop risqué pour ses produits (il n'a pas tort : le fureteur Safari, sur un Mac, plante rarement, mais quand il le fait, neuf fois sur dix, c'est parce que le plugiciel Flash lui a fait des misères).

Seul hic, cet encodage, pour le moment libre de droits d'utilisation, appartient à un organisme qui prévoit charger des royautés à ceux qui s'en servent à partir de 2014.

Le weekend dernier, Jeremy Allaire, fondateur du site d'hébergement vidéo américain Brightcove, une sorte de référence en la matière de webvidéo, a publié un billet sur TechCrunch où il résume la situation.

M. Allaire ajoute toutefois que pour contourner le problème des royautés, on peut s'attendre à ce que Google crée un format ouvert concurrent au h.264, qui résoudra cette énigme.

En fait, on peut raisonnablement espérer que les téléphones Android, un système développé par Google, pourront bientôt afficher du contenu en format Flash, en plus du contenu HTML 5.

Mais du Flash sur un iPad?

Tout le monde semble en douter. Apple préférera sans doute utiliser l'énorme levier que constitue sa communauté de développeurs d'applications mobiles, afin de promouvoir un format qui lui est propre. Comme dans le temps où la rivalité Mac-PC allait jusque dans les formats de documents, incompatibles d'une plateforme à l'autre.

Ceux qui connaissent Microsoft savent que le géant de Redmond préfère utiliser sa propre technologie, pour la vidéo, appelée Silverlight.

Elle est peut-être moins connue, mais elle possède un lourd avantage commercial : Microsoft joue du coude pour imposer Silverlight auprès de ses nombreux partenaires. Les derniers olympiques étaient diffusés sur la Toile dans son format. Les Jeux de Vancouver aussi.

Des grands groupes médiatiques penchent du côté de Microsoft. Pensez à Radio-Canada, à NBC aux États-Unis.

Bref, la vidéo en ligne en est au même stade que les chargeurs de téléphones cellulaires : on dirait bien que chaque plateforme aura son propre format.

Les sites web conçus pour les écrans d'ordinateur n'auront pas de problème : les plugiciels existent. Mais pour les mobiles? Ça risque d'être un sacré casse-tête…

 

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