La PDG de Vidéotron, Manon Brouillette, a participé au plus récent Startupfest de Montréal. (Photo: Vidéotron)
Le maillage entre start-up et grandes entreprises peut être bénéfique aux deux parties, selon la présidente et chef de la direction de Vidéotron, Manon Brouillette.
Cette dernière a donné une entrevue sur le sujet à Sylvain Carle, associé chez Real Ventures, à l’occasion du Startupfest de Montréal, qui s’est tenu du 11 au 14 juillet.
«Nous travaillons dans l’industrie des technologies. Notre monde évolue de plus en plus vite et nous devons être de plus en plus agiles. L’agilité, quand on est une grande entreprise, c’est très complexe», explique la dirigeante.
Mme Brouillette soutient que pour Vidéotron, le fait de travailler avec des start-up ramène constamment l’entreprise au concept d’agilité. «Dans la dernière année, nous avons démarré certains projets en mode start-up avec des équipes qui ne logeaient pas dans nos bureaux», dit-elle.
Un rôle de citoyen corporatif
Vidéotron collabore depuis septembre 2016 au Laboratoire à ciel ouvert de la vie intelligente et à son portail web labvi.ca, en partenariat avec Ericsson, L’École de technologie supérieure (ÉTS) et le Quartier de l’innovation.
«On s’est dit comment on pouvait générer du maillage avec des start-up à l’étape de la recherche et développement. On a donc mis des investissements et une plateforme en place», raconte Mme Brouillette.
Le laboratoire se veut être un «carré de sable» pour les entreprises qui souhaiteraient développer et tester leurs produits dans les domaines des technologies de l’information, de la mobilité (LTE, 5G ou Wi-Fi), de l’intelligence artificielle, de l’internet des objets et de l’analyse de données.
La grande entreprise a dégagé certains de ses employés pour aller à la rencontre des start-up présentes dans le laboratoire, ce qui a permis d’identifier des opportunités à un stade précoce. «L’équipe de fusions et acquisitions de Québecor est là pour être capable d’identifier les start-up avec lesquelles on veut investir dans des initiatives alignées avec notre plan d’affaires», dit-elle.
Du nombre, Québecor a notamment investi dans Evey, un assistant personnel qui connecte les appareils de votre foyer pour fournir une expérience de type «maison connectée». L’entreprise est présentement en phase de tests dans un des appartements des résidences intelligentes de l'ÉTS.
Également par l'entremise de Québecor, Vidéotron est présentement en projet pilote avec l'entreprise Aerial Technologies, une entreprise spécialisée en intelligence artificielle établie à Montréal. Leur logiciel utilise les distorsions des signaux de l’énergie Wi-Fi dans la maison pour développer des empreintes Wi-Fi permettant au logiciel de détecter tout mouvement ou présence dans une résidence, en plus de pouvoir identifier les personnes «pour des applications de sécurité et de bien-être». Aerial a entre autres obtenu un financement de 2,25 millions de dollars en juillet 2017.
De tels partenariats créent toutefois d’autres défis pour Vidéotron, qui se retrouve parfois cliente et actionnaire de certaines start-up. «Nous voulons garder un certain avantage concurrentiel sans limiter le potentiel de croissance des start-up. Ce qu’on fait, on se garde une longueur d’avance pour le marché québécois et les entreprises sont libres d’attaquer le reste du Canada et l’international», ajoute-t-elle.
Comme la mission première de Vidéotron n’est pas de faire des transactions avec des start-up, Manon Brouillette concède que l’entreprise a encore des «croûtes à manger» pour développer son expertise de ce côté.
