Tendances technos 2015 : l’année de la troisième plateforme

Publié le 16/12/2014 à 00:02

Des machines qui se parlent entre elles. Des employés mobiles qui gèrent tous les services d’une entreprise en ligne. Des milliards de données clients qui révèlent des tendances insoupçonnées. Avec la fameuse « troisième plateforme » (Third Platform), le monde des affaires amorce un virage technologique aussi marquant que lors de l’arrivée des PC dans les entreprises.

« Les organisations de toutes les tailles et de tous les secteurs doivent se préparer à un changement sans précédent dans la façon dont la technologie est implantée et utilisée pour créer un avantage concurrentiel », prévient Tony Olvet , vice-président du groupe Recherche chez IDC Canada.

Passez à la troisième plateforme : la nouvelle ère de l'entreprise numérique, au-delà du cloud.

Ce qu’IDC a baptisé la « troisième plateforme » n’est rien de moins qu’une nouvelle ère dans l’histoire des TI.

Si la première plateforme nous ramène à l’époque des ordinateurs centraux (mainframe) et que la deuxième plateforme est celle de l’adoption de l’ordinateur personnel (PC) mis en réseau au cours des années 1980 et 1990, la troisième plateforme représente la convergence de technologies et d’applications y compris l’infonuagique (cloud), l’Internet mobile, les réseaux sociaux et l’analytique.

IDC prévoit ainsi qu’en accédant à la troisième plateforme, des milliards d’utilisateurs et « d’objets intelligents » pourront communiquer entre eux, décuplant ainsi la masse de données partagées en ligne. Ce monde de possibilités poussera les entreprises à réinventer leurs façons de produire, de vendre, de recruter, de croître...

Comment en sommes-nous arrivés là ? Trois mouvements de fond favorisent cette migration vers la troisième plateforme : la mobilité, l’omniprésence des données et l’accélération du développement des technologies de l’information. Des mouvements qui permettront aux entreprises « d’améliorer considérablement [leur] efficacité interne », comme le souligne Michel Filiatrault dans l’article décrivant les impacts de la troisième plateforme sur les entreprises.

La mobilité

Revenons en 2005. L’iPhone n’existe pas encore. Et personne ne ressent le besoin de se brancher à un réseau social à partir d’un téléphone intelligent. De toute façon, Facebook compte à peine 5 millions d’utilisateurs. Dix ans plus tard, tout a changé. Désormais, sortir son téléphone intelligent pour partager des documents, gérer ses finances, retrouver son chemin, regarder un film et magasiner en ligne fait partie du quotidien de millions de gens.

D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises « coupent le cordon » en remplaçant leurs systèmes téléphoniques à ligne fixe par des solutions sans fil ou de voix sur IP (VoIP). Selon IDC Canada, 38 % des entreprises canadiennes l’ont déjà fait. Faire converger la voix et les données sur le réseau Internet est considéré comme plus économique, plus flexible…

La mobilité est aussi au cœur de ce que l’on nomme l’Internet des objets (Internet of Things, ou IdO), un réseau d’appareils (véhicules, machines, etc.) « connectés » qui s’échangent en temps réel des informations sans intervention humaine. IDC Canada prévoit que le nombre d’« objets » intelligents passera de 28 à 114 millions d’unités au Canada d’ici 2018.

Bref, le monde est mobile et le sera de plus en plus. Parmi les nouvelles portes qu’ouvre cette tendance, il y a l’immense savoir qu’apportent les données générées par ces millions d’utilisateurs d’appareils mobiles. Mais encore faut-il le saisir…

Place aux mégadonnées

« L’explosion des données est un aspect fondamental de la troisième plateforme », selon IDC, qui prévoit par ailleurs que l’univers numérique mondial grossira de 4,4 zettaoctets en 2013… à 44 zettaoctets en 2020 !

L’enjeu pour les entreprises sera d’inventer des algorithmes capables d’extraire de l’information stratégique de ces masses de données. On les consultera pour tout : pour mesurer la productivité des employés ou encore pour prévoir la consommation mensuelle d’essence d’une flotte de véhicules.

C’est clair : les données seront le véritable carburant des entreprises de demain. Elles permettront aux dirigeants d’entreprise et aux gestionnaires de prendre des décisions stratégiques basées sur des faits, des chiffres, du solide.

L’accélération des TI

La vitesse, justement. En matière d’adoption de nouvelles technologies, les entreprises canadiennes accusent un retard par rapport à nos voisins du Sud. Du coup, « elles ratent des occasions de croissance de revenus en n’adoptant pas de nouvelles technologies assez vite », selon IDC.

Actuellement au pays, un PC sur cinq dans les entreprises roule encore sous Windows XP (ou une version plus ancienne), même si Microsoft a cessé d’offrir le soutien technique pour ces versions en 2014. Et environ 80 000 serveurs Windows 2003 offrent encore une pléiade d’applications d’affaires en circuit fermé.

À l’ère de la troisième plateforme, les organisations engluées dans ces technologies du passé risquent de perdre un avantage concurrentiel. Et rapidement.

Voilà pourquoi le rôle des services de TI des petites ou des grandes entreprises est appelé à évoluer à mesure qu’on avance vers la troisième plateforme.

Car avec l’accélération des TI, on assiste à la décentralisation des décisions en matière de technologies. Toutes les composantes de l’entreprise prennent désormais les devants et adoptent des solutions leur permettant d’innover à leur niveau. Pensons à l’adoption de l’application infonuagique Salesforce par les services des ventes.

Du coup, les experts en TI d’une entreprise seront appelés à participer, à titre de conseillers, à toutes les discussions stratégiques. En somme, ils ne seront plus seulement ceux à qui on téléphone d’urgence quand l’écran de son ordinateur vire au gris.

Et c’est très bien ainsi.

 

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