Sans-fil : le Canada toujours bon dernier des 30 pays de l'OCDE

Publié le 16/04/2010 à 14:09

Sans-fil : le Canada toujours bon dernier des 30 pays de l'OCDE

Publié le 16/04/2010 à 14:09

Par Alain McKenna

Blogue. Le Canada est trentième et bon dernier, dans le classement des pays de l'OCDE sur le taux de pénétration de la téléphonie sans fil. C'est la statistique qu'a brandie hier le PDG de Globalive, devant l'Empire Club à Toronto, relançant le débat sur le manque de concurrence et le coût élevé du sans-fil au pays.

Me suivre sur Twitter: @mcken

Anthony Lacavera a réaffirmé hier que les trois grands fournisseurs de services sans fil au pays, Bell, Rogers et Telus, profitent des marges de profit les plus élevées au monde dans ce secteur, en imposant des contrats contraignants et des frais « ridicules » à leurs clients.

« Ça comprend des contrats à long terme basés sur des tarifs déraisonnablement élevés, accompagnés de pénalités et de frais insensés pour des services sans fil purement fictifs », a-t-il résumé. On présume que Globalive aimerait voir un équivalent national du projet de Loi 60 que compte adopter le Québec cet été...

On s'attendait à ce que l'arrivée de nouveaux entrants, suivant la mise aux enchères par Industrie Canada de fréquences libres, règle ce problème. Ça n'a apparemment pas encore eu cet effet. L'activation du réseau de Vidéotron l'automne prochain pourrait relancer le débat, mais n'espérez pas trop : la filiale de Quebecor semble se diriger vers une stratégie davantage axée sur la qualité des services que sur un prix moindre que ceux de la concurrence.

Bref, les Canadiens risquent de continuer à payer plus qu'ailleurs. Selon Globalive, un utilisateur de sans-fil canadien typique paie 2,2 fois plus cher pour ses minutes d'appel qu'un utilisateur américain. Il ajoute que même si le consommateur peut avoir l'impression qu'il existe sept fournisseurs de services sans-fil concurrents au Canada, la réalité est qu'il n'en existe réellement que trois.

Des marques comme Fido, Koodo, Solo et Virgin sont en réalité la propriété des trois grands.

Naturellement, on ne peut pas empêcher Globalive de prêcher pour sa paroisse. L'entreprise a récemment défrayé la manchette, quand Industrie Canada et le CRTC ont débattu de la légitimité de son financement. Globalive est financée à hauteur de 700 millions de $US par une firme égyptienne, et a dû utiliser un stratagème financier pour se faufiler entre les mailles de la loi canadienne sur la propriété étrangère dans les télécoms, qui limite ce type d'investissement.

Ces derniers jours, des porte-parole des trois grands en question ont pris le crachoir pour prévenir qu'une éventuelle déréglementation du secteur, comme elle est envisagée plus ou moins concrètement par le fédéral, ne serait pas une bonne affaire pour le Canada.

Pourtant, les observateurs sont nombreux à penser qu'au contraire, ça pourrait être bénéfique tant pour les consommateurs que pour l'industrie.

Si ça permet à des nouveaux entrants comme Globalive de venir jouer dans les platebandes de Rogers et consorts, ça peut avoir un effet positif en relançant une concurrence qui semble effectivement au point mort.

Si ça mène au rachat d'un des trois grands par une société étrangère, une éventualité bien improbable selon une majorité d'experts, l'impact économique pourrait être tout autre.

Peu importe, on dirait bien que l'industrie canadienne n'arrive tout simplement pas à convaincre le public qu'elle fait tout ce qu'elle peut, en matière d'innovation, afin d'offrir les meilleurs services, au meilleur prix. C'est une question de perception, peut-être, mais le résultat est que le gouvernement revient à la charge, ce qui risque de déplaire aux plus haut dirigeants de ce secteur.

Chose certaine, attendez-vous à une guerre de chiffres entre les anciens et les nouveaux fournisseurs de services sans fil au cours des prochains mois. Car le débat semble bien relancé.

 

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 Ă  Wall Street

Mis à jour à 17:10 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

Ă€ surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour à 17:54 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.