Medfar s'attaque à l'informatisation du système de santé québécois


Édition du 31 Octobre 2015

Medfar s'attaque à l'informatisation du système de santé québécois


Édition du 31 Octobre 2015

Par Pierre Théroux

[Photo : Shutterstock]

Élias Farah travaillait chez Bombardier. Patrick Issid était à l'emploi d'Héroux-Devtek. Ensemble, les deux ingénieurs spécialisés en aéronautique et amis ont lancé une entreprise oeuvrant dans un secteur tout autre : la santé. « On était plus ou moins heureux dans nos emplois et on a vu une occasion d'affaires », souligne M. Farah, pdg de Medfar Solutions Cliniques, une jeune entreprise montréalaise qui a mis au point un logiciel pour l'implantation de dossiers médicaux électroniques.

C'est en lisant un article du magazine Harvard Business Review, en 2008, que cette idée d'entreprise a germé. Élias Farah apprend alors que le gouvernement américain veut soutenir financièrement l'informatisation complète des cliniques avant 2015.

M. Farah constate ensuite que l'Ontario a aussi mis de l'avant un tel programme incitatif, mais pas le Québec, qui devrait sûrement lui emboîter le pas. De plus, « les logiciels existants étaient généralement des logiciels maison, développés par un médecin ou un ami informaticien. Il n'y avait pas d'équipe technologique ou d'affaires pour le rendre plus efficace », explique M. Farah.

Patrick Issid, devenu directeur des opérations de Medfar, quitte alors son emploi pour se consacrer au démarrage de l'entreprise, qui sera officiellement lancée en mars 2010. « J'ai gardé le mien quelque temps pour pouvoir financer les débuts de l'entreprise », précise Élias Farah.

Un meilleur partage de l'information

Le logiciel de la PME montréalaise favorise un meilleur partage des informations entre les médecins. Ceux-ci peuvent consulter ou ajouter des notes au dossier du patient, avoir une vue d'ensemble de son état de santé et une meilleure traçabilité de son parcours clinique.

Le logiciel de Medfar entraîne un gain d'efficacité de « 30 à 40 % du flux de travail, ce qui libère du temps pour se concentrer sur les soins aux patients », affirme Élias Farah. Les informations sont hébergées en nuage, de sorte que les médecins peuvent y avoir accès sur toutes les plateformes.

Le logiciel a été développé par l'équipe de Medfar, qui comprend des ingénieurs informaticiens et des programmeurs, de même que des ingénieurs physiciens, des infirmiers et des employés qui ont travaillé en recherche clinique.

L'entreprise a d'abord ciblé les médecins qui travaillent dans les cliniques privées. « Il n'y avait pas encore de subventions pour le secteur public, et notre logiciel n'avait pas été certifié par le gouvernement », explique M. Farah.

En 2012, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) lançait finalement le Programme québécois d'adoption du dossier médical électronique, doté de subventions et visant l'acquisition et l'utilisation des dossiers médicaux électroniques par les médecins. Le dossier électronique n'est toutefois qu'une pièce du projet d'informatisation du secteur québécois de la santé, qui tarde à s'implanter. À l'automne 2013, Medfar recevait l'homologation du MSSS et pouvait ainsi offrir son logiciel aux médecins et aux cliniques du secteur public.

En janvier dernier, Medfar remportait l'appel d'offres des centres de santé et de services sociaux (CSSS) de la Vieille-Capitale et de Québec-Nord, et déployait son logiciel auprès de 500 médecins et résidents.

Plus récemment, elle remportait aussi trois appels d'offres majeurs à Montréal : le CSSS Jeanne-Mance et les hôpitaux Jewish et St-Mary's. L'entreprise affirme ainsi desservir plus de 2 000 médecins québécois parmi les 5 000 qui ont déjà informatisé leurs pratiques.

Le Québec, avec ses 10 000 médecins, reste un marché restreint. Voilà pourquoi Medfar entend aussi s'implanter ailleurs au Canada et même aux États-Unis.

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