Blogue. Le débat entre Apple et Adobe sur l'utilité et la pertinence du format Flash, dans le monde de la vidéo en ligne, n'en est pas un, selon la société montréalaise Vantrix, qui conçoit des solutions d'encodage vidéo pour les exploitants de réseaux mobiles. La startup montréalaise explique qu'il est étonnamment facile d'encoder le contenu Flash envoyé sur des appareils mobiles comme l'iPone ou l'iPad avant même qu'il atterrise sur leurs écrans tactiles.
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En tout cas, c'est ce que sa technologie permet de faire, assure Patrick Lopez, le responsable de la mise en marché de Vantrix. « On peut facilement intercepter le contenu vidéo en format Flash et le transférer vers un autre format qui sera lu par l'iPad, que ce soit du h.264 ou même du h.263 », me disait-il, hier.
(Un peu d'histoire : le codec h.264 est ce qui sera utilisé par les sociétés qui font la promotion du HTML5. C'est un format vidéo qui est présenté comme un concurrent du format Flash qu'on retrouve, notamment, sur des sites comme YouTube.)
Il ajoute que la technologie qu'utilise sa société peut intercepter le contenu vidéo en format Flash qu'on retrouve dans des applications spécifiques, ou même sur des sites Web, auxquels on accéderait via le fureteur mobile de l'appareil.
Vantrix, qui possède des ententes avec une soixantaine d'exploitants de réseaux sans fil dans le monde, constate qu'ils ne sont pas insensibles au phénomène du iPhone, et éventuellement, du iPad et des autres tablettes branchées.
C'est que ces petits bidules drainent beaucoup de ressources réseau, notamment lorsque vient le temps de télécharger de la vidéo. L'iPhone évalue quelle bande passante il possède et il s'ajuste en conséquence. Avec le nombre d'iPhone en circulation, on peut imaginer que ça pèse lourd sur les épaules d'un réseau (pas besoin d'imaginer, en fait, juste à voir du côté d'AT&T, aux États-Unis, qui ne permet toujours pas d'utiliser son iPhone comme modem pour un accès Internet sans fil).
La technologie de Vantrix fait l'inverse : elle suit constamment l'état du réseau, et ajuste le niveau de compression du flux vidéo en conséquence, à la seconde près. Ça donne des séquences plus fluides, qui ont moins de chance de couper ou de sautiller.
Ce que ça signifie, c'est que le débat entre Apple et Adobe n'a pas grand-chose à voir avec la question de l'encodage des séquences vidéo. À moins qu'Apple ne bosse secrètement sur un rival au YouTube, de Google, qui sera utilisé par défaut par les prochaines générations de ses appareils mobiles, et qui sera entièrement conçu en HTML5.
Une deuxième génération de MobileMe, peut-être?
Pour en revenir à la rivalité Apple-Adobe, il est clair que ce qu'Apple n'aime pas, c'est de voir son petit univers d'applications profiter à d'autres. Les applications interactives Flash, ou AIR, sont donc perçues comme une forme de concurrence.
Bref, on a droit à un sacré bel exemple de concurrence dans un univers capitaliste. C'est comme une version à la Star Trek de la Ruée vers l'or : il y a un immense territoire à conquérir dans la mobilité.
En ce sens, il est intéressant de voir qu'une entreprise montréalaise comme Vantrix, issue d'une longue série de spinoffs reliés à l'Université de Sherbrooke, pourrait détenir la plus grosse pépite d'or du Far West : celle de l'interopérabilité entre les plateformes pour toute forme de contenu vidéo ou multimédia.
