La deuxième vie d'Alliance numérique


Édition du 22 Mars 2014

La deuxième vie d'Alliance numérique


Édition du 22 Mars 2014

Par Denis Lalonde

Martin Carrier, vice-président et chef de studio chez WB Games Montréal

Après avoir vécu de graves problèmes financiers ayant amené l'organisme à se protéger de ses créanciers en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité en juin dernier, Alliance numérique redémarre en se concentrant uniquement sur l'industrie du jeu vidéo.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Alliance numérique revient de loin, elle qui avait, au moment de déposer son bilan, des actifs de 5 000 $ et des créances totalisant 473 100 $. Certains créanciers, qui ont demandé l'anonymat, soutiennent que le processus de restructuration de l'organisme sans but lucratif leur a laissé un goût amer.

La Caisse populaire Desjardins de la Maison de Radio-Canada, créancier garanti pour un montant de plus de 100 000 $, doit obtenir un remboursement partiel de 10 500 $. Les autres créanciers se partageront un montant de 34 500 $. Outre Desjardins, Alliance numérique doit notamment plus de 136 000 $ à l'hôtel Hilton Montréal Bonaventure, 80 482 $ à Techni-Logique Services audiovisuels, 17 579 $ à Raymond Chabot Grant Thornton et 12 743 $ à l'entreprise de relations publiques High Road Communications.

Alliance numérique, surtout connue pour l'organisation du Sommet international du jeu de Montréal (SIJM), révèle dans un document de cour que ses problèmes financiers ont commencé en 2007 avec la «réduction importante» de ses subventions gouvernementales. Ces problèmes ont été amplifiés par «l'organisation d'un événement à perte en 2012». Cette année-là, le SIJM avait été précédé du Web-in et suivi du Mobiz, des journées de conférences traitant respectivement d'Internet et de mobilité.

L'organisme, qui doit émerger de la protection des tribunaux le 31 mars, a aussi un nouveau conseil d'administration, qui sera présidé par Martin Carrier, vice-président et chef de studio chez WB Games Montréal, studio qui compte environ 400 employés.

«Alliance numérique a connu des difficultés en raison d'un éparpillement dans différents secteurs. À présent, nous allons revenir en force et avec la mission de défendre les intérêts de l'industrie du jeu vidéo», explique M. Carrier, en entrevue.

Réduire les coûts fixes

Ce dernier précise qu'Alliance numérique sera de retour après avoir subi une cure minceur, dont la fermeture des locaux et l'abandon de la permanence. «Le nouveau conseil d'administration a ainsi voulu éliminer un maximum de coûts fixes et concentrer toutes ses ressources sur ses actions», soutient le dirigeant, qui héberge les activités de l'organisme à l'intérieur des locaux de WB Games.

Le nouveau CA d'Alliance numérique entend centrer son action sur trois axes. «En premier lieu, nous voulons faire la promotion de l'industrie. Le deuxième chantier portera sur le financement et l'aide aux entreprises, alors que le troisième touchera à la formation de la main-d'oeuvre», raconte M. Carrier.

Il soutient que «l'expérience de mort imminente» vécue par Alliance en 2013 a servi d'électrochoc à l'industrie québécoise du jeu vidéo. «Ça nous a montré plus que jamais l'importance de nous regrouper. Ces dernières années, il y avait plus de concurrence que de coopération lorsque venait le moment de parler des enjeux de l'industrie. Aujourd'hui, nous parlons d'une seule voix», dit-il.

Sans vouloir minimiser la gravité de la situation, Martin Carrier est donc optimiste pour l'avenir de l'organisme.

L'été dernier, Alliance a conclu une transaction avec l'Association québécoise des technologies (AQT), lui cédant sa liste de membres dans les industries du mobile, de la formation en ligne et d'Internet. Les détails financiers de cette transaction n'ont pas été révélés.

Les graves problèmes financiers d'Alliance numérique ont servi d'électrochoc à l'industrie québécoise du jeu vidéo. Cet épisode lui a montré l'importance de parler d'une seule voix.

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