L'impression en 3D voit de plus en plus grand

Publié le 25/08/2016 à 17:19

L'impression en 3D voit de plus en plus grand

Publié le 25/08/2016 à 17:19

Par AFP

(Photo: capture d'écran)

Hublots d'avion, morceaux de fusée ou de voiture: avec de nouvelles technologies dévoilées mercredi, l'impression en 3D ambitionne de fournir des pièces toujours plus grandes et sophistiquées.

«Nous parlons maintenant de pièces mesurées en pieds et en mètres, et plus en centimètres et en pouces», souligne Rich Garrity, responsable de la branche Amériques du spécialiste américain des imprimantes en 3D Stratasys, qui vient de présenter deux prototypes.

Le premier bascule le plan de production à la verticale, permettant selon l'entreprise d'imprimer des pièces de «taille pratiquement illimitée». Stratasys montre par exemple un panneau intérieur pour avion avec des hublots. 

Le deuxième appareil, qui utilise des technologies de robotique du groupe allemand Siemens, peut faire changer de position et tourner un objet au fur et à mesure qu'il est imprimé. Lors de sa présentation à la presse, il était en train de fabriquer un complexe dôme noir à nervures pouvant être utilisé sur une fusée.

Stratasys ne prévoit pas de commercialiser les produits tout de suite, mais les prototypes seront exposés lors d'un salon industriel à Chicago le mois prochain, afin d'avoir des retours des utilisateurs potentiels. 

«Nous voulions pouvoir montrer au marché notre intention et vers quoi nous nous dirigeons», indique Rich Garrity. «Le calendrier précis pour une commercialisation, le prix, etc. restent encore à déterminer».

Pete Basiliere, analyste chez Gartner, voit dans les innovations de Stratasys un pas en avant vers la production de produits finis. 

Il rappelle que l'enseignement des technologies d'impression en 3D progresse dans les universités, et qu'un nombre croissant de jeunes ingénieurs cherchent des opportunités pour l'utiliser. 

«Quand les clients vont commencer à se rendre compte qu'ils peuvent personnaliser (les produits), et pas pour un coût énorme, alors on va voir la demande bondir», prédit-il. 

Changement progressif 

«Avec ce qu'on connaît à l'heure actuelle, je ne vois pas un changement du jour au lendemain» où l'impression en 3D «explose sur la scène et bouleverse tout un secteur», nuance Todd Grimm, un consultant spécialisé. 

Les dirigeants de Stratasys parlent d'ailleurs eux-mêmes de changements «progressifs».

La possibilité de produire des pièces plus grandes marque néanmoins une avancée importante pour l'impression en 3D, qui existe depuis des décennies mais a souvent suscité des attentes irréalistes quant à ses capacités à fournir des produits finis et quant à la demande supposée des ménages pour des imprimantes. 

De grands noms de l'industrie continuent toutefois de s'y intéresser. Ils y voient souvent une chance de réduire le poids de certaines pièces en remplaçant les métaux par des alliages de plastique. La technologie a aussi le potentiel de remplacer des entrepôts physiques ou des composants délicats à produire avec un catalogue numérique de pièces personnalisables et imprimables à la demande.

L'objectif ultime serait d'arriver à des résultats égaux en qualité aux pièces et objets fabriqués de manière traditionnelle aujourd'hui, mais moins chers et plus rapides à produire.

«C'est quelque chose qui va changer les règles du jeu», affirme Teresa Finchamp, directrice des opérations et de la qualité dans le département consacré aux nouvelles technologies chez Boeing.

Le groupe aéronautique, qui faisait partie avec Siemens et Ford des partenaires industriels de Stratasys présents lors de la démonstration, prévoit d'utiliser dès cette année pour les intérieurs de ses avions commerciaux de grandes pièces imprimées en 3D.

Mais la perspective d'utiliser cette technologie pour des parties encore plus massives des appareils est voilée par des questions sur la solidité des matériaux. «Nous sommes très très prudents avec la manière dont nous mettons des choses sur les avions», explique Teresa Finchamp à l'AFP.

Pour les voitures aussi, le défi va être d'arriver à la même efficacité que la production de masse traditionnelle. Ellen Lee de Ford souligne ainsi que l'impression en 3D doit encore prouver sa capacité à employer des matériaux suffisamment robustes et durables pour être employés pour les pièces les plus importantes des véhicules.

 

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