L'heure est à la dématérialisation des ressources informatiques

Publié le 20/09/2008 à 00:00, mis à jour le 20/08/2010 à 12:33

L'heure est à la dématérialisation des ressources informatiques

Publié le 20/09/2008 à 00:00, mis à jour le 20/08/2010 à 12:33

Par Didier Bert

Les dépenses en technologies de l'information (TI) devraient diminuer de 4 % en 2008 aux États-Unis, selon une étude réalisée par la banque d'investissement Goldman Sachs.

Heureusement pour les gestionnaires de parc informatique, une vague d'innovations leur permet de faire mieux avec un budget réduit. De plus en plus, le matériel passe au second plan, au profit du développement d'applications d'un nouveau genre. L'informatique tire désormais sa puissance de la mutualisation des ressources, par Internet ou au sein même des machines physiques.

Moins de machines

La vedette de cette nouvelle ère informatique est la virtualisation. Elle permet d'utiliser des applications différentes sur un même serveur, tout en restant indépendantes les unes des autres. Des systèmes d'exploitation habituellement incompatibles peuvent fonctionner sur le même serveur ou le même ordinateur. C'est un moyen de maximiser l'utilisation des serveurs et d'éviter d'en acheter de nouveaux.

" L'entreprise peut fonctionner avec un parc informatique réduit, ce qui peut être intéressant quand elle manque d'espace ", ajoute Patrick Bernard, directeur des services professionnels de Nexio, un fournisseur de services informatiques installé dans le Vieux-Montréal. Requérant moins de matériel, les applications sont ainsi moins gourmandes en électricité et en climatisation.

" Les entreprises peuvent maintenant avoir moins de serveurs physiques, mais avoir virtuellement autant de capacité ", indique François Daigle, directeur des services professionnels de la firme lavalloise de sécurité Okiok.

La virtualisation apporte de la souplesse à la gestion des TI. " Si un problème de disque dur survient, on peut déplacer une application sur une autre machine sans que cela ait de conséquences sur le fonctionnement de l'entreprise, illustre M. Bernard. Sans la virtualisation, c'est plus compliqué. Il faut éteindre la machine et la vérifier. Cela peut prendre quatre ou cinq heures. "

Les opérations de maintenance des serveurs virtuels sont plus rapides - tout comme les sauvegardes de données et la réinstallation des applications, ce qui est très utile quand l'entreprise doit mettre en branle son plan de relève informatique, précise M. Bernard.

Cette innovation doit cependant être maniée avec précaution. Avec une informatique plus agile, donc plus rapide, les manières de faire vont changer, prévient M. Bernard. " Il devient facile d'installer des applications pour les tester avant de les effacer. Mais cela n'évite pas de payer les licences. Cette facilité de déploiement doit être contrôlée. Cela ne doit pas conduire à l'anarchie. "

À court terme, les banques et les grandes entreprises seront les premières à s'équiper de cette technologie, car " la virtualisation demande un certain savoir-faire ", note M. Daigle.

La dématérialisation s'étend sur la Toile

Une autre façon de mutualiser les ressources informatiques consiste à profiter d'outils qui n'appartiennent pas à l'entreprise. Les logiciels à la demande sont hébergés par un fournisseur d'applications chez qui l'utilisateur se connecte par Internet. Le logiciel n'est pas installé sur l'ordinateur de l'utilisateur, qui ne paie plus de licence, mais un abonnement.

On parle aussi d'informatique dans les nuages (cloud computing, en anglais) : l'utilisateur accède à un service en ligne, hébergé sur des serveurs interconnectés grâce au Web.

" L'entreprise s'abonne à des applications selon ses besoins. Si elle passe de 5 à 10 employés, elle peut augmenter son nombre d'abonnements. Elle ne paie que ce qu'elle utilise ", dit Martin McNicoll, président d'IT-Ration, spécialiste de cette façon de distribuer les applications informatiques.

L'entreprise n'a plus à gérer l'infrastructure informatique. Au lieu d'investir dans de nouveaux équipements, elle peut conserver ses anciens ordinateurs, pour autant qu'ils disposent d'un navigateur Web et d'une connexion à Internet. L'application étant disponible sur la Toile, l'utilisateur peut travailler n'importe où, au bureau ou en déplacement.

D'après le cabinet Gartner, l'informatique dans les nuages aura autant d'influence sur les entreprises que les transactions électroniques en ont actuellement.

Les logiciels de bureautique de Google sont une forme de logiciels à la demande. D'autres fournisseurs offrent des progiciels intégrés (ERP, en anglais) et des logiciels de gestion de la relation client (CRM).

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