Intelligence artificielle: Altissia s'associe au MILA

Publié le 30/03/2018 à 14:00

Intelligence artificielle: Altissia s'associe au MILA

Publié le 30/03/2018 à 14:00

Par Denis Lalonde

Le PDG d'Altissia, Nicolas-Louis Boël. (Photo: Altissia)

La société belge Altissia noue un double partenariat avec l'Université de Montréal et le MILA (Institut québécois d'intelligence artificielle) pour développer des techniques d'apprentissage de nouvelles langues.

«Grâce à l'intelligence artificielle, nous pouvons maintenant mettre en place des processus futés et adaptés aux individus qui souhaitent apprendre leur langue et la langue des autres», soutient Nicolas-Louis Boël, président directeur général d'Altissia. 

Ce dernier soutient que les travaux de l'intelligence artificielle en compréhension du langage sont encore peu avancés. «Nos travaux en recherche fondamentale et appliquée déboucherons, nous l'espérons, sur plusieurs aspects de l'apprentissage des langues», dit-il.

Par exemple, les partenaires pourraient développer un assistant virtuel (chatbot) capable de cerner le profil et les intérêts d'un individu après avoir discuté avec lui pendant une quinzaine de minutes. 

Derrière ces travaux, Altissia souhaite rendre le bilinguisme plus accessible à l'ensemble de la population. L'entreprise, dont le siège social se trouve à Louvain-La-Neuve, au sud-est de Bruxelles, vient s'installer à Montréal et dit vouloir y bâtir une équipe d'une vingtaine de personnes d'ici la fin de l'année.

La société cite des chiffres de Statistique Canada qui soutiennent que si 80% de la population parle le français ou l'anglais comme langue maternelle, seulement 18% est parfaitement bilingue (45% au Québec, 18% dans le reste du pays). Altissia rappelle qu'en réalité, plus de 200 langues sont parlées au Canada, ce qui en ferait l'un des pays les plus linguistiquement diversifiés de la planète.

«De plus en plus d'intervenants croient que l'avènement de l'intelligence artificielle pourrait favoriser le bilinguisme pour tous les Canadiens ainsi que la préservation des langues autochtones telles que le crie, le déné, l'inuktitut et l'ojibway», affirme l'entreprise.

«Notre vision est de permettre d'avoir une cohésion nationale plus importante où nous intervenons. Nous voulons permettre aux gens de mieux comprendre les différences culturelles et même de développer de l'empathie pour les autres grâce à une meilleure compréhension langagière», raconte M. Boël.

Le dirigeant d'Altissia parle de l'initiative gouvernementale Wallangues, en Belgique, qui permet à la population d'apprendre les trois langues officielles du pays (néerlandais, français et allemand) de même que l'anglais. Mis en place en 2012, le portail virtuel permet un accès gratuit aux citoyens qui désirent s'y brancher.

«À ce jour, 17% de la population est connectée. Évidemment, ce n'est pas tout le monde qui est bilingue. Toutefois, l'outil permet d'accepter l'autre, d'essayer de le comprendre pour faire partie d'un même projet de société. C'est fondamental», croit M. Boël.

Potentiel économique

La compréhension des langues possède aussi, aux yeux du dirigeant, un fort potentiel économique. 

«Nous avons créé il y a quelques années un projet pour l'épicier Carrefour, qui consistait à créer des parcours d'apprentissage personnalisés et contextualisés pour les caissiers et caissières», dit M. Boël.

Le dirigeant raconte que le projet d'apprentissage a été adapté en fonction du vocabulaire de l'entreprise, de l'endroit où les employés travaillaient, de leur profil et de leurs intérêts personnels et professionnels. «Or, les épiceries n'utilisent pas toutes le même vocabulaire. Il existe toujours des régionalismes propres à certaines régions. Par exemple, au Canada, une épicerie de Sudbury, en Ontario, n'utilisera pas forcément le même vocabulaire qu'à Vancouver, en Colombie-Britannique», croit-il. 

«Toute cette technologie, entre autres grâce à l'intelligence artificielle, peut rendre un apprentissage simultané très rapide en permettant à la personne qui apprend de se sentir concernée par un apprentissage personnalisé et contextualisé», précise M. Boël. 

Le dirigeant cite aussi en exemple une entreprise juridique qui aurait des bureaux à Montréal, Toronto et Edmonton, qui ne partagent pas forcément le même langage. «J'aime bien prendre l'exemple d'un travailleur qui va à un lac à l'épaule - une réunion de planification stratégique dans un endroit reculé (NDLR) -. Allez au Nouveau-Brunswick, personne ne saurait de quoi vous parlez. Notre travail sera de concevoir des outils pour que tout le monde puisse se comprendre», affirme-t-il.

Altissia compte une centaine d'emplois en Belgique, en France, en Espagne, au Brésil, au Canada et au Maroc.

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