Google s'en prend à la Chine

Publié le 13/01/2010 à 12:55

Google s'en prend à la Chine

Publié le 13/01/2010 à 12:55

Par Alain McKenna

Blogue. Une bombe a été lâchée ce matin par Google, contre la Chine. Difficile d'être plus précis que ça. Après avoir découvert une série de cyberattaques chinoises contre ses opérations et celles d'autres entreprises dans le monde, le géant américain place le gouvernement chinois devant un ultimatum : la fin de la censure, ou la fin de Google en Chine.

Hier après-midi, heure de la côte Ouest américaine, David Drummond, le vice-président de Google attitré aux affaires légales, a publié une notice sur le blogue de Google qui résume la position de l'entreprise sur le sujet.

L'entreprise californienne dit avoir découvert des tentatives de cyberattaques, visant essentiellement à accéder aux comptes de courrier électronique d'activistes chinois, européens et américains qui luttent pour une amélioration des droits de l'Homme en Chine.

Certains comptes ont été piratés grâce à des espiologiciels et des sites d'hameçonnage qui aurait déjoué l'attention de leurs propriétaires, mais rien pour dire que les pirates ont connu du succès dans leur opération.

N'empêche, il n'en fallait pas plus pour fâcher les gens chez Google :

« Nous avons lancé Google.cn en 2006 en croyant que les bénéfices d'un accès accru à l'information et à un réseau Internet plus ouvert pour la population chinoise pèseraient plus lourd que notre malaise d'avoir à censurer certains résultats (de recherche) », écrit M. Drummond. « Ces attaques et la surveillance que nous avons découvertes nous mènent à conclure que nous devrons revoir la faisabilité de nos opérations d'affaires en Chine. »

Google n'y va pas de main morte. Essayer de faire plier une nation plus que millénaire sur un sujet aussi délicat que les droits humains m'apparaît comme une ambition qu'une seule corporation, aussi grosse soit-elle, n'arrivera jamais à accomplir.

Google tentera néanmoins de convaincre le gouvernement chinois que son moteur de recherche peut opérer en Chine sans aucun filtre de censure, tout en respectant la loi. Sans quoi, c'est merci bonsoir pour Google.cn.

« Nous reconnaissons que ceci pourrait très bien signifier qu'il faudra fermer Google.cn, ainsi que nos bureaux en Chine », conclut M. Drummond.

Ça n'a pas tardé à faire réagir Hillary Clinton, et le Département d'État américain, qui demandent de son côté à la Chine de faire la lumière sur ces allégations faites par Google de cyberespionnage.

« La possibilité d'opérer en toute confiance sur le cyberespace est critique dans une société et une économie modernes. Nous attendons des explications de la part du gouvernement chinois », écrit Mme Clinton sur le site du Département américain.

Ça brasse fort sur la planète Internet en ce moment. Il semble que la blogosphère et la twittosphère chinoises soient enflammées, à ce sujet, depuis ce matin.

Il sera intéressant de voir si tout cela aura un impact - ou pas - sur les relations qu'entretiennent plusieurs entreprises des technos nord-américaines avec la Chine...

 

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