Délits d'initié: l'AMF se demande pourquoi David Baazov n'a pas témoigné

Publié le 06/10/2016 à 10:04

Délits d'initié: l'AMF se demande pourquoi David Baazov n'a pas témoigné

Publié le 06/10/2016 à 10:04

Par La Presse Canadienne

David Baazov. (Photo: LesAffaires.com)

Un avocat de l'Autorité des marchés financiers (AMF) a déploré mercredi l'absence de témoignage de l'ex-patron de la firme de jeu en ligne Amaya devant un tribunal d'audience, alors que les accusations débattues l'identifient comme la source de divulgation d'informations privilégiées.

«Où est David Baazov?» a demandé Me Philippe Levasseur dans sa plaidoirie. «La seule personne qui aurait pu contredire ceci n'était pas présente.»

L'AMF fait valoir que M. Baazov est à l'origine de détails au sujet d'acquisitions imminentes qui auraient permis à 12 personnes - des collègues, amis et membres de la famille Baazov - de faire des opérations boursières et engranger des profits totalisant près de 1,5 million $ sur cinq ans.

L'enquête n'est pas encore terminée, a indiqué Me Levasseur, demandant au tribunal de ne pas amender la description du rôle présumé de M. Baazov. Le tribunal a ordonné que les comptes bancaires et de courtage des accusés soient bloqués, mais pas ceux de David Baazov. 

Les enquêteurs continuent d'étudier les documents et n'ont pas eu accès aux téléphones cellulaires ou aux ordinateurs personnels de certains acteurs clés de l'affaire, comme Josh Baazov, le frère de David, et son partenaire d'affaires Craig Levett.

David Baazov a en outre changé de téléphone cellulaire en 2014, ce qui a empêché l'AMF d'examiner cet appareil.

Aucun des associés n'a coopéré avec les autorités.

M. Baazov a publiquement déclaré son innocence, affirmant dans un communiqué que le contre-interrogatoire, le mois dernier, du principal enquêteur de l'AMF, Xavier Saint-Pierre, était «la première étape pour remettre les pendules à l'heure».

M. Saint-Pierre a indiqué que l'agence détenait des preuves circonstancielles, mais pas directes, que l'information privilégiée avait été partagée dans des appels téléphoniques précédant plusieurs acquisitions.

M. Levasseur a cependant fait valoir mercredi que ce genre de preuve était la norme dans de tels cas.

Il a demandé au tribunal de se concentrer sur le portrait d'ensemble, puis a détaillé la chronologie des courriels, messages textes et appels téléphoniques qui ont été réalisés à l'époque des acquisitions, ainsi que l'activité de courtage subséquente.

L'avocate de Baazov, Sophie Melchers, avait précédemment tenté de discréditer le cas de l'AMF. Lors de son contre-interrogatoire, M. Saint-Pierre a indiqué ne pas avoir étudié l'information publique, incluant les rumeurs du marché et les communiqués de presse, qui pourraient expliquer l'activité de courtage et les fluctuations du prix des actions des entreprises échangées par les 12 accusés.

Me Melchers présentera sa plaidoirie lors de la reprise de l'audience, jeudi.

Bien qu'il ne soit pas du nombre des 12 accusés, M. Baazov fait face à des accusations criminelles devant la Cour du Québec, notamment pour avoir influencé ou tenté d'influencer le cours du titre d'Amaya et pour avoir communiqué de l'information privilégiée.

Il a démissionné cet été du poste de chef de la direction de l'entreprise et a rompu tous ses liens avec elle, même s'il en demeure un important actionnaire.

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