Crise du crédit : quand Dodge joue franc-jeu

Publié le 12/09/2008 à 00:00

Crise du crédit : quand Dodge joue franc-jeu

Publié le 12/09/2008 à 00:00

Dans un entretien au Globe and Mail, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada dénonce le laxisme des autorités régulatrices américaines qui auraient vu venir la crise depuis 2003 sans oser prendre les mesures adéquates.

«L’ancien président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, disait en privé qu’une crise couvait dans le secteur immobilier. Mais Wall Street et les régulateurs n’ont rien voulu entendre», soutient David Dodge.

Pourquoi? «Soutenir le marché immobilier était disait-on un moyen de rendre le logement accessible aux citoyens. Or, dans les faits, l’accès facile au crédit n’a fait que porter à la hausse les prix de l’immobilier», dit-il.

Si l’ancien gouverneur applaudit le sauvetage de Bear Stearns, il s’indigne du rôle privé, qu’il qualifie de «stupide», qu’on a voulu assigner à Fannie Mae et Freddie Mac.

Pour éviter qu’une telle crise ne se reproduise, la seule issue est la réglementation plus sévère dit David Dodge et recommande une approche «centrale et interventionniste». Il suggère que les banques d’affaires soient soumises aux mêmes contraintes de réserves en capital que les banques de réseau puisqu’elles sont, elles aussi, exposées au secteur immobilier par le biais des titres adossés aux actifs. Et que les normes comptables soient plus sévères.

À son départ à la retraite en février dernier, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada s’est reconverti en conseiller pour le cabinet d’avocats Bennett Jones LLP. Pourquoi ne pas avoir choisi le parcours plus traditionnel de conseiller dans une compagnie d’investissement privé? Justement pour le plaisir de parler sans restrictions, de dire enfin ce qu’il pense vraiment. David Dodge prépare une série d’allocutions publiques où il partagera ses impressions sur l’économie et la crise du crédit.

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