Concurrence: le feuilleton Google devrait se prolonger en Europe

Publié le 09/09/2014 à 10:45

Concurrence: le feuilleton Google devrait se prolonger en Europe

Publié le 09/09/2014 à 10:45

Par AFP

(Photo LesAffaires.com)

Google, accusé d'abus de position dominante sur le marché des moteurs de recherche, voit s'éloigner la perspective d'une solution rapide à son contentieux avec la Commission européenne, de plus en plus encline à prendre en compte les arguments de ses adversaires.

Le commissaire chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia, avait annoncé en février que les propositions de «remèdes» de Google étaient satisfaisantes, ce qui laissait augurer une solution à l'amiable. Il avait ensuite assuré au printemps vouloir clore cette enquête «après l'été», laissant entendre que ce serait fait avant qu'il quitte ses fonctions fin octobre.

Ses services ont donc adressé des lettres à 20 plaignants pour les informer de l'intention de la Commission de rejeter leurs plaintes, mais aussi leur donner l'occasion une nouvelle fois de faire valoir leurs arguments.

Or, «certains plaignants ont introduit de nouveaux arguments, de nouvelles données, de nouvelles considérations» dans les réponses qui sont parvenues à la Commission dans le courant de l'été, et «certaines des réponses sont très, très négatives», a souligné M. Almunia dans une interview mise en ligne par Bloomberg TV.

Certaines de ces préoccupations sont «justifiées», a-t-il ajouté, expliquant que ses services «essayaient d'obtenir de la part de Google des solutions pour répondre à ces arguments solides».

Comme à son habitude, le groupe de Mountain View a réagi par un communiqué laconique. «Nous continuons de travailler avec la Commission pour résoudre les problèmes qu'elle a soulevés», a indiqué son porte-parole à Bruxelles, Al Verney.

Le géant américain se voit reprocher principalement de mettre en avant sur ses pages ses propres services spécialisés, au détriment des moteurs de recherche concurrents, par exemple des comparateurs de prix comme Kelkoo ou des sites spécialisés dans les voyages comme Expedia ou lastminute.com.

La Commission, qui a ouvert cette enquête en novembre 2010, a déjà refusé par deux fois les engagements de Google, jugés insuffisants et dont ses concurrents estimaient qu'ils ne feraient que renforcer son avantage.

Plaignants pugnaces

Les eurodéputés Ramon Tremosa et Andreas Schwab, qui s'étaient joints ces derniers mois aux adversaires de Google pour demander que le dossier ne soit pas clos sans nouveaux engagements, ont «salué un changement de position longtemps attendu» de la part de la Commission.

Ils estiment qu'un rejet des dernières propositions du groupe est «nécessaire car le mécanisme d'enchères pour les liens rivaux» mis en place par Google «ne résout pas le problème sous-jacent d'une captation du trafic au bénéfice des seuls services de Google».

Les plaignants, regroupés dans les organisations Icomp et FairSearch, et dont fait partie un autre géant américain, Microsoft, n'ont jamais désarmé dans leur combat contre Google.

Début septembre, une coalition représentant les plaignants du monde européen de la presse était aussi revenue à la charge, appelant la Commission à rejeter les propositions de Google. Les éditeurs de presse sont concernés par un autre aspect du dossier: le fait que Google utilise des contenus puisés chez ses concurrents pour alimenter ses propres services.

Leur pugnacité semble avoir fini par payer, face à un commissaire européen qui fustigeait encore en février des critiques n'ayant «aucun fondement, dues à l'ignorance ou, dans certains cas, à des intérêts particuliers».

Avec les nouvelles exigences exprimées par M. Almunia, il semble désormais peu probable que celui-ci ait le temps de mettre un point final à la saga Google avant de quitter la Commission fin octobre.

Icomp a jugé ses propos «encourageants», mais averti que «toute précipitation en vue d'une quatrième offre inadéquate et inefficace de Google serait désastreuse». Les deux eurodéputés ont promis de «maintenir la pression sur le nouveau commissaire à la Concurrence», dont le nom n'est pas encore connu, lorsqu'il sera auditionné par le Parlement fin septembre ou début octobre.

Si la Commission choisit finalement d'adresser à Google une communication des griefs, l'enquête pourrait déboucher sur des sanctions d'un montant de 10% maximum du chiffre d'affaires mondial du groupe, qui approchait 60 milliards de dollars en 2013.

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