Capital de risque: le cabinet d'avocats BCF lance BCF Ventures

Publié le 17/05/2018 à 10:00, mis à jour le 17/05/2018 à 13:39

Capital de risque: le cabinet d'avocats BCF lance BCF Ventures

Publié le 17/05/2018 à 10:00, mis à jour le 17/05/2018 à 13:39

Par Denis Lalonde

Sergio A. Escobar dirigera le fonds BCF Ventures. (BCF)

BCF Avocats d'affaires lance le fonds BCF Ventures, dont le mandat sera de financer des start-up qui sont à l'étape du pré-amorçage. 

BCF Ventures aura un budget de 500 000$ en 2018, montant qui sera renouvelable d'année en année à la discrétion des associés du cabinet d'avocats. «On y va pour les deux premières années. Après, si on a des résultats positifs, on va continuer. L'objectif est d'investir 5 millions de dollars en dix ans et de réaliser une dizaine de transactions chaque année, mais on veut apprendre à marcher avant de courir», illustre Mario Charpentier, associé directeur de BCF.

Avec ce fonds qu'il qualifie de «super-ange», M. Charpentier raconte que BCF a voulu s'inspirer des meilleures pratiques en vigueur dans la Silicon Valley, et notamment du cabinet d'avocats américain Wilson Sonsini Goodrich & Rosati, dont les clients incluent des entreprises comme Google, Tesla, Dropbox, GoDaddy, Lyft et Square. 

«Nous voulons combler un vide. À ce jour, il existe très peu de fonds en pré-amorçage au Canada», dit M. Charpentier, tout en précisant que BCF Ventures ne réalisera aucune transaction en étant l'unique investisseur. En effet, le fonds souhaite réaliser une dizaine d'investissements de 50 000 dollars par année, aux côtés de co-investisseurs qui seront prêts à investir un montant égal ou supérieur. Selon ce plan, les entreprises qui recevront l'appui de BCF Ventures bénéficieront au minimum d'une enveloppe de 100 000$, en plus d'un service d'accompagnement juridique.

C'est Sergio A. Escobar, figure bien connue de l'écosystème québécois des start-up, qui dirigera le fonds. 

M. Escobar, qui est aussi associé directeur de l'accélérateur américain The Founder Institute à Montréal, soutient que BCF Ventures investira dans des secteurs variés comme l'intelligence artificielle, les technologies médicales, la fintech ou le jeu vidéo. 

«Il ne faut pas oublier que 70% à 80% des entreprises en pré-amorçage meurent avant d'avoir atteint la phase de développement suivante. C'est un taux d'échec très élevé. On peut faire beaucoup d'argent en investissant aussi tôt dans une start-up, mais on peut aussi en perdre beaucoup», explique-t-il.

C'est d'abord M. Escobar qui aura le mandat de trouver des sociétés qui peuvent faire partie de la portion de 20% à 30% de celles qui réussissent à bien exécuter leur plan d'affaires. 

Il pourra compter sur les conseils d'un comité aviseur composé, entre autres, de l'ange investisseur et associé directeur de Panache Ventures, Mike Cegelski, de la femme d'affaires Anne-Marie Boucher, de l'avocat de BCF Jocelyn Auger, et de l'avocat et ange investisseur Louis Carbonneau. 

L'homme d'affaires Mitch Garber, conjoint de Mme Boucher et président du conseil d'administration d'Investir au Canada, pourrait également agir comme conseiller spécial auprès du comité aviseur.

Une occasion d'affaires

M. Escobar souligne que les États-Unis peuvent compter sur un écosystème de plus de 1500 micro-fonds (les fonds ayant une capitalisation de moins de 100 millions de dollars) desservant le monde du pré-amorçage à travers le pays. Or, à son avis, le marché canadien a négligé cette niche. «Il y a une belle occasion d'affaires de ce côté parce que ce les fonds canadiens de capital de risque financent davantage des rondes d'amorçage et de série A, qui sont moins risquées», dit-il.

Le fonds entend financer des start-up qui pourront rapidement commercialiser leur produit auprès d'entreprises. BCF entend d'ailleurs convaincre ses clients, en vaste majorité des entreprises, de tester les produits des jeunes pousses qui recevront du financement.

«Nous amenons une clientèle d'affaires et un réseau dans 60 pays», raconte Mario Charpentier, qui cite Louis Carbonneau en exemple. «Louis est dans la région de Seattle et il a travaillé pendant 15 ans chez Microsoft, notamment à titre de directeur général - licences et propriété intellectuelle (IP Ventures)», dit-il. 

Associé chez Cycle Capital Management, M. Carbonneau est aussi président-directeur général de Tangible IP, une société de courtage de brevets et de conseil stratégique de propriété intellectuelle à Seattle. «Il est à la tête de la plus grande boîte de courtage de brevets sur la planète. Ce n'est pas une petite affaire», se félicite M. Charpentier.

David Dufresne, associé chez Panache Ventures, ajoute que BCF Ventures misera sur des entreprises qui seront capables d'ériger des barrières à l'entrée pour d'éventuels concurrents. «Souvent, les barrières passent par la propriété intellectuelle», dit-il.

Le nouveau fonds de capital de risque souhaite acheter des participations de 2% à 5% dans les start-up qu'il financera. Pour éviter de s'immiscer dans la gestion active, les droits de vote du fonds seront transférés au président du conseil d'administration de chacune des start-up.

Des sociétés de partout dans le monde 

BCF Ventures souhaite évidemment aider des entreprises québécoises à accélérer leur développement international, mais n'entend pas se limiter au territoire de la province pour réaliser ses investissements.

«Nous pourrons investir dans des start-up de partout dans le monde», dit Sergio Escobar. Toutefois, les jeunes pousses devront utiliser le talent québécois pour accélérer leur développement international. 

M. Escobar estime que le fonds n'aura pas besoin de «vendre» Montréal aux dirigeants de start-up. «Aujourd'hui, les Européens et les Asiatiques entendent parler de ce qui se fait ici, par exemple en intelligence artificielle, et cognent à la porte pour savoir comment ils pourraient ouvrir un bureau en ville», dit-il.

M. Charpentier ajoute que d'autres facteurs, comme les barrières à l'immigration aux États-Unis, la force des universités, la stabilité économique et la faiblesse du dollar canadien sont des éléments qui peuvent faire de Montréal un endroit favorable à l'arrivée d'entreprises étrangères.

 

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