Si les géants de la tech étaient un pays...

Publié le 17/02/2017 à 05:00

Si les géants de la tech étaient un pays...

Publié le 17/02/2017 à 05:00

Par François Remy

Le gigantisme d'entreprises comme Apple dépasse les frontières de la planète finance. «Ces sociétés sont devenues un nouveau genre de nations dont il faut tenir compte», a récemment expliqué le ministre des Affaires étrangères du Danemark. Et ce juste après avoir créé le premier poste au monde d'ambassadeur numérique. Mais avec quels pays exactement cet émissaire diplomatique devra-t-il entrer en relation?

L'omniprésence des technologies dans notre quotidien confère à Facebook et consorts une influence qui surpasse celles de pays où opèrent les ambassades danoises.

En créant un poste de diplomate dédié à ces multinationales, le ministre Anders Samuelsen fait voler en éclat le traditionnel rapport de forces entre les États et le secteur privé. L’homme politique estime que ces colosses de la tech déterminent à eux seuls notre façon de travailler, de communiquer, de vivre.

Évidemment, personne ne pourrait lui donner tort quant à l’immense place qu’occupent ces sociétés. Mais si l’on veut suivre le raisonnement danois jusqu’au bout, c’est par leur poids économique que ces firmes obtiennent un statut politique unique, une attention gouvernementale toute particulière.

L'actuelle saison des résultats financiers souligne encore d'ailleurs la vigueur du chiffre d'affaires des géants du commerce électronique, de l'informatique, du web ou des réseaux sociaux. Par exemple, les ventes de 2016 ont installé le chiffre d'affaires d'Amazon à 136 milliards de dollars américains. Soit le produit intérieur brut du Koweït, important producteur de pétrole aux 3,5 millions d'habitants.

Prenons encore le cas de Facebook, dont les revenus ont bondi de plus de 50% sur la même période, pour atteindre 8,8 milliards $US. Ce qui représente un PIB comparable à celui des Bahamas, l'exotique archipel du Commonwealth au nord des Caraïbes.

Plus grandes puissances

L'évolution de leur chiffre d'affaires représente une première base pour se figurer ce que pèsent financièrement ces grandes technos américaines. Le jeu des comparaisons prend une autre dimension lorsqu'on ne se limite plus aux conditions de vente de produits. Et que l'on se penche sur leur valeur de marché.

Si l'on additionne les capitalisations boursières d'Apple, Alphabet (Google), Microsoft, Amazon et Facebook, à l'heure d'écrire ces lignes, cela donne 2 580 milliards de dollars US. Soit le PIB de la France, l'une des puissances économiques européennes retenues au sein du club international du G20.

Il fait bon être coté au Nasdaq ou à Wall Street ces derniers temps. Avec la marée haute, tous les bateaux montent, disent souvent les investisseurs. Les actions GOOGL, FB et compagnie en profitent littéralement. Le titre Apple a franchi le cap symbolique des 135 $US ce mercredi, faisant de la firme de Cupertino la plus valorisée au monde à hauteur de 720 milliards.

Placée dans la balance des économies nationales, à elle seule, la capitalisation d'Apple affiche une masse critique proche du PIB de la Turquie, autre puissance du G20 (où la marque à la pomme dispose seulement de deux magasins stambouliotes, contre 29 au Canada et 270 aux États-Unis).

De son côté, le colosse d'internet, Alphabet, ne démérite pas, même si un PIB koweitien sépare sa valeur de marché de celle d'Apple. Avec 573 milliards $US, elle tutoie l'économie argentine (où Google vient de lancer son label «vérification des faits» sur les informations partagées, en prévision des élections parlementaires d'octobre prochain).

Pour conclure l'exercice comparatif, notons encore que Microsoft se mesure à la Suède (498 milliards $US). Que l'envergure boursière d'Amazon oscille autour du PIB thaïlandais (402 milliards $US) et que Facebook, du haut de ses 385 milliards, tient tête à l'Iran (où le réseau social est officiellement interdit mais utilisé par des moyens détournés).

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