60 secondes avec: Denis Hardy, pdg du CRIQ


Édition du 23 Mai 2015

60 secondes avec: Denis Hardy, pdg du CRIQ


Édition du 23 Mai 2015

Par François Normand

«Nos entreprises doivent se mettre rapidement à l'impression 3D» - Denis Hardy, pdg du CRIQ.

Le Réseau Québec-3D tiendra sa première conférence le 28 mai, à Trois-Rivières. Les entreprises québécoises affichent-elles un retard dans l'utilisation des technologies d'impression 3D ?

Dans l'impression en plastique, cela va assez bien. Les équipements ne sont pas trop coûteux, et les prototypages sont nombreux. Par contre, dans le domaine du métal, on voit qu'aux États-Unis, en Europe et même en Asie il y a une volonté plus forte de développer ces technologies. Nos concurrents ont pris le virage. Des investissements massifs se font dans ces équipements. Une étude de Deloitte [«L'ère des perturbations : les entreprises canadiennes sont-elles prêtes ?»] montre que l'estimation des ventes des imprimantes 3D dans le monde est assez phénoménale. Il faut que nos entreprises s'y mettent rapidement.

Quelles sont les conséquences du retard dans l'impression 3D en métal pour les entreprises du Québec ?

Elles se privent de gains de productivité importants, sans parler de compétitivité sur le marché par rapport à leurs concurrentes. La technologie 3D permet de fabriquer des pièces qui sont totalement nouvelles. De plus, il n'y a pas beaucoup de restrictions sur le plan du design des pièces. On le voit dans le secteur aéronautique, où le poids des pièces est très important. Le titane est grosso modo deux fois moins lourd que l'acier. Donc, sur la durée de vie d'un avion Airbus 380, par exemple, un transporteur peut économiser environ 2,2 millions de dollars en carburant. Cela représente aussi un avantage pour le constructeur d'avions par rapport à ses concurrents. C'est pourquoi il est important que les entreprises québécoises s'intéressent à l'impression 3D, surtout dans les ateliers d'usinage. Il faut intégrer ces nouvelles technologies à nos chaînes de production.

Dans un monde idéal, comment les entreprises québécoises devraient-elles utiliser ces équipements ? Chacune doit-elle se doter d'une imprimante 3D, ou faut-il privilégier la mise en commun des imprimantes dans les parcs industriels, par exemple ?

À court terme, c'est un peu l'objectif : mutualiser les équipements de production. C'est ce que nous faisons avec le Réseau Québec-3D [coordonné par le Centre de recherche industrielle du Québec] et notre imprimante métallique. On veut rendre les équipements que nous avons au Québec accessibles aux entreprises qui adoptent ces nouvelles technologies. À long terme, ce serait bien que les ateliers d'usinage soient tous équipés d'imprimantes 3D.

> La valeur du marché mondial de l’impression 3D devrait atteindre 8,6 milliards de dollars américains en 2020. Il était évalué à 2,3 G$ US en 2013. Source : Allied Market Research

CV

Denis Hardy, président-directeur général du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), qui coordonne le Réseau Québec-3D.

Le Réseau Québec-3D regroupe entre autres les fabricants des secteurs de l’aéronautique, du transport terrestre, de l’énergie et des soins de la santé, ainsi que les fabricants de moules et les entreprises d’usinage (métal).

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