Le Canada comble son retard dans l'impression 3D


Édition du 10 Novembre 2018

Le Canada comble son retard dans l'impression 3D


Édition du 10 Novembre 2018

Par François Normand

Aux États-Unis, plusieurs industries utilisent depuis longtemps l’impression 3D pour fabriquer des pièces allant des armes aux équipements médicaux. [Photo : Getty Images]

Le Canada est en train de combler le retard qu'il a pris ces dernières années dans la fabrication additive (l'impression 3D), affirme Terry Wohlers, un spécialiste américain de la question qui visite régulièrement des usines dans le monde.

En entretien à Les Affaires, le président de Wohlers Associates, une firme d'experts-conseils du Colorado qui aide les organisations à adopter ces technologies, souligne qu'on voyait très peu d'entreprises manufacturières utiliser l'impression 3D jusqu'à tout récemment au Canada.

La fabrication additive permet d'accélérer le cycle de développement de l'outillage industriel, ce qui réduit les coûts et améliore l'efficacité des organisations.

Or, les choses sont en train de changer au pays, selon ce spécialiste qui était récemment à Montréal pour donner une formation en design de pièces pour la fabrication additive, de concert avec le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ). «En général, on voit que les organisations au Canada prennent cet enjeu plus au sérieux qu'elles ne le faisaient dans le passé. J'observe cette tendance depuis environ trois ans, et elle s'est intensifiée au cours des 12 derniers mois», affirme M. Wohlers.

Au Canada, l'industrie aérospatiale - concentrée au Québec, dans la grande région de Montréal - est l'un des secteurs où la fabrication additive est la plus répandue, notamment auprès d'entreprises comme Bombardier et Pratt & Whitney.

Pour sa part, le CRIQ dispose d'une imprimante 3D qui est à la disposition des entreprises québécoises qui veulent tester des prototypes et dénicher des occasions d'affaires.

Du reste, l'utilisation de l'impression 3D dans le secteur manufacturier s'accélère un peu partout dans le monde, et ce, de l'Amérique du Nord à l'Asie en passant par l'Europe, fait remarquer M. Wohlers.

Un engouement de plus en plus important

En 2017, pas moins de 1 768 machines 3D qui fabriquent des pièces de métal ont été vendues dans le monde, soit une hausse de 80 % par rapport à 2016, selon les données de Wohlers Associates. L'essentiel de cette augmentation provient des États-Unis, le pays où l'on trouve le plus de fabrication additive, selon la firme d'experts-conseils (elle n'a toutefois pas de statistique pour le Canada).

Au sud de la frontière, les industries de l'aérospatiale et des équipements médicaux utilisent depuis longtemps l'impression 3D pour fabriquer des pièces. Dans les leaders, on retrouve des entreprises comme Boeing et Lockheed Martin ainsi que le fabricant d'équipements médicaux Bionet.

Les secteurs du pétrole et du gaz naturel utilisent aussi de plus en plus ce procédé industriel, de même que les fabricants de bijoux, selon M. Wohlers.

Les avantages que procure la fabrication additive (réduction du cycle de développement d'outillage, augmentation de l'efficacité) expliquent l'engouement pour cette technologie, mais aussi la réduction du prix de ces équipements.

Avec les États-Unis, l'Allemagne est un leader important dans l'utilisation de la fabrication additive, principalement parce que le secteur manufacturier y occupe une part importante dans le PIB (un peu plus de 25 %, alors qu'il est de 14 % au Québec).

La présence de l'Institut Fraunhofer, la plus importante organisation de recherche appliquée d'Europe, explique aussi la force de l'Allemagne, car il utilise à grande échelle l'impression 3D dans ses laboratoires, selon M. Wohlers.

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