Jeu vidéo : de nouvelles mesures qui étonnent

Publié le 19/11/2012 à 17:25, mis à jour le 18/10/2013 à 13:59

Jeu vidéo : de nouvelles mesures qui étonnent

Publié le 19/11/2012 à 17:25, mis à jour le 18/10/2013 à 13:59

Immigration et propriété locale

La plupart des dirigeants contactés se sont d'ailleurs sans surprise réjouis à l'idée de recevoir de l'aide supplémentaire et ont identifié quelques modifications ou nouveaux incitatifs qui pourraient être très bénéfiques.

« Nous sommes plusieurs à penser qu'il y a deux ou trois axes importants où le gouvernement peut nous soutenir, affirme Alain Tascan, président de Sava Transmédia.

« D'abord, il faut favoriser l'importation de talent, et pas seulement des ingénieurs. Ensuite, il faut encourager la création originale et la propriété locale. Finalement, il faut faciliter le travail entre entreprises d'ici. »

Le premier point est fréquemment mis de l'avant, tant au niveau provincial que fédéral, lorsqu'il est question du jeu vidéo. En 2011-2012, Ubisoft a repêché 30% de ses 467 nouveaux employés à l'étranger, selon ce qu'elle a déclaré devant le Comité permanent du patrimoine canadien, à Ottawa, il y a un peu plus de trois semaines. Les difficultés administratives liées à l'immigration peuvent s'éterniser.

« On attend un employé chinois depuis six mois, a expliqué aux parlementaires le directeur des communications d'Ubisoft Montréal, Luc Duchaine. Il s'agit ici d'un transfert à l'intérieur de notre compagnie. C'est le transfert d'un employé d'Ubisoft en Chine qui doit venir travailler chez Ubisoft au Canada. Il attend depuis six mois. »

L'idée de bonifier les crédits d'impôt pour les entreprises à propriété québécoise récolte aussi beaucoup d'appuis. Les plus gros employeurs présents au Québec (Ubisoft, Electronic Arts, Activision, Square Enix, THQ, etc.) sont presque tous des filiales de sociétés étrangères. Ils demeurent par conséquent à la merci de décisions prises à l'étranger.

« Je vais prêcher pour ma paroisse : il est nécessaire d'encourager la propriété québécoise et de créer un vrai éditeur local, déclare M. Tascan. C'est un projet structurant et le gouvernement peut aider et accélérer. »

M. Tascan distingue les propriétés intellectuelles développées au Québec par des studios étrangers (ex. : Assassin's Creed) et les studios dont la propriété est québécoise (ex. : le sien ou Behaviour), mais croit que les deux genres méritent d'être soutenus, les seconds plus que les premiers. « Il pourrait y avoir un petit plus pour les compagnies à propriété locale, soutient M. D'Astous. Il faut commencer à penser à long terme. »

Les règles actuelles de fiscalité liées à ces crédits, nous a-t-on expliqué, font aussi en sorte de désavantager les entreprises à propriété québécoise, dont les profits sont réalisés et imposés au Québec, plutôt qu'à l'étranger. Les crédits d'impôt remboursables qu'elles perçoivent sont par conséquent déduits des sommes dues, plutôt que d'être pratiquement « nets », comme dans le cas des studios à propriété étrangère.

MM. Tascan et D'Astous déplorent aussi conjointement un aspect précis du programme québécois qui réduit de moitié les crédits d'impôt lorsque une tâche est confiée en sous-traitance à une entreprise québécoise. « Les sous-traitants sont désavantagés quand ils travaillent pour une entreprise d'ici par rapport à lorsqu'ils travaillent pour une entreprise étrangère », explique M. Tascan.

M. D'Astous souligne quant à lui la lourdeur du processus. « On veut encourager la création de petites entreprises mais pour elles, et pour d'autres qui peuvent avoir des liquidités réduites, ça peut parfois prendre beaucoup de temps avant de voir la couleur de l'argent. Ça peut parfois être une question de vie ou de mort. »

La possibilité de rendre le crédit d'impôt applicable à tous les employés d'un studio de jeu, plutôt que seulement à ceux dédiés à la production, est aussi jugée alléchante, autant pour les sommes qu'elles représentent que par la paperasse qu'elle permettrait d'économiser. « Ça nous permettrait aussi de développer de l'expertise dans le secteur de la commercialisation des jeux, où nous n'avons à peu près pas d'experts », note M. D'Astous.

Pour Alain Tascan, le relèvement du crédit d'impôt aurait un impact immédiat pour les plus petites entreprises.

« Dès le lendemain, je pourrais investir davantage, attirer davantage de financement. L'effet serait formidable, c'est de l'or en barre. Les plus gros seraient aussi plus stables, plus rassurés. » 

Avec la collaboration de François Normand

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