Huawei: Mme Meng prête à être libérée sous stricte surveillance

Publié le 10/12/2018 à 16:59

Huawei: Mme Meng prête à être libérée sous stricte surveillance

Publié le 10/12/2018 à 16:59

Par AFP
Des manifestants demandent la libération de Mme Meng à Vancouver.

Des manifestants demandent la libération de Mme Meng à Vancouver. [Photo: Getty Images]

La directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, arrêtée au Canada à la demande des États-Unis, est prête à se soumettre à de strictes mesures de surveillance si sa demande de remise en liberté est acceptée par un tribunal de Vancouver, a affirmé lundi l’un de ses avocats alors que Pékin multipliait les pressions sur Ottawa et Washington.

Meng Wanzhou, détenue depuis le 1er décembre et dont la justice américaine demande l’extradition pour une fraude présumée, avait déjà plaidé sa cause lors d’une première audience devant la Cour suprême de Vancouver vendredi dernier. L’audience a repris lundi à 10H00, heure locale.

L’un de ses avocats, David Martin, a expliqué que si Mme Meng était libérée, elle assumerait l’ensemble des coûts liés à sa surveillance 24 h/24, qui serait confiée à deux sociétés privées de services de sécurité, dont l’une dirigée par d’anciens policiers et militaires canadiens.  

Elle résiderait dans l’une des deux propriétés cossues de Vancouver qu’elle possède avec son mari, accepterait de remettre ses passeports, de porter un bracelet électronique et de verser une importante caution.

Dans une déclaration sous serment transmise au tribunal, la dirigeante, âgée de 46 ans, explique aussi qu’elle souffre de problèmes de santé, notamment d’hypertension. Elle indique par ailleurs qu’elle a survécu à un cancer de la thyroïde en 2011 et qu’elle a du mal à avaler des aliments solides.

Elle est traitée dans un hôpital canadien et estime qu’un maintien en détention, pendant la longue procédure d’extradition, mettrait sa santé en danger.

« Il semble que le centre de détention canadien ne lui offre pas les soins de santé appropriés », a appuyé dimanche le journal chinois Global Times.

« Nous pensons que cela est inhumain et porte atteinte à ses droits en tant que personne », a réagi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang.

Il affirme par ailleurs que le Canada n’a pas informé immédiatement les autorités consulaires chinoises de l’arrestation de la dirigeante, en violation d’un traité bilatéral.

« On est un pays de droit, on suit nos obligations internationales », a répliqué lundi Justin Trudeau, premier ministre du Canada. 

La femme d’affaires dément les accusations portées contre elle par les États-Unis, où elle est accusée de « complot d’escroquerie au détriment de plusieurs institutions financières ».  

Elle leur aurait caché les liens entre Huawei et l’une de ses filiales, qui cherchait à vendre des équipements à l’Iran malgré les sanctions américaines. Ces chefs d’accusation sont passibles de 30 ans de prison chacun aux États-Unis.

La trêve sino-américaine menacée

« Je souhaite rester à Vancouver pour contester mon extradition et je contesterai ces allégations lors d’un procès aux États-Unis si je suis finalement extradée », prévient Mme Meng dans sa déclaration.

Vendredi, lors du premier jour d’audience, le représentant du procureur canadien s’était opposé à la remise en liberté sous caution de la dirigeante de Huawei, estimant qu’elle risquait de s’enfuir en Chine pour échapper à une éventuelle extradition vers les États-Unis. 

La procédure risque de prendre des mois, voire des années.

L’arrestation de Mme Meng a provoqué la colère de la Chine, qui exige sa libération immédiate. Pékin a convoqué ce weekend les ambassadeurs canadien et américain pour protester, une crise diplomatique qui menace la récente trêve dans la guerre commerciale sino-américaine.

Elle menace également les relations entre la Chine et le Canada, qui espère depuis des mois relancer les négociations avec Pékin en vue d’un traité de libre-échange bilatéral.

Le gouvernement de Colombie-Britannique a d’ailleurs annoncé dimanche qu’il suspendait une mission commerciale en Chine prévue de longue date, en raison de la crise en cours.

Justin Trudeau a affirmé la semaine dernière que la décision d’arrêter la dirigeante chinoise avait été prise par la justice canadienne à la demande de la justice américaine, en toute indépendance et sans intervention politique.

Washington de son côté a rejeté dimanche l’idée que l’affaire Huawei puisse polluer les négociations commerciales avec la Chine. 

L’arrestation de Mme Meng s’est produite le jour même où les deux pays annonçaient une trêve de 90 jours dans leur guerre commerciale, à l’issue d’une rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping en Argentine.

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