Après son OPA hostile sur Gameloft, Vivendi vise maintenant Ubisoft

Publié le 31/05/2016 à 13:01

Après son OPA hostile sur Gameloft, Vivendi vise maintenant Ubisoft

Publié le 31/05/2016 à 13:01

Par AFP

Le sort de l'éditeur de jeux vidéo pour mobile Gameloft est réglé: Vivendi a réussi son OPA hostile. La bataille va maintenant se déplacer sur sa société soeur Ubisoft, joyau de la famille Guillemot.

Le groupe Vivendi a réussi à prendre le contrôle de l'éditeur français de jeux vidéos sur mobiles Gameloft à l'issue de son offre publique d'achat (OPA) hostile qui s'achevait vendredi soir, a annoncé mardi l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Le groupe de médias dirigé par Vincent Bolloré disposait lundi d'au moins 61,71% du capital et 55,61% des droits de vote de Gameloft, selon des chiffres communiqués au gendarme de la Bourse par Euronext Paris.

Vivendi, qui détenait selon son dernier comptage 29,37% du capital et 26,47% des droits de vote de Gameloft, a reçu un appui de poids la semaine dernière quand le fonds britannique Amber Capital a annoncé qu'il apportait sa part de près de 15% dans Gameloft. Cette semaine, c'est le CIC, qui détient moins de 3% de Gameloft, qui avait indiqué s'aligner aussi sur cette offre.

«Le Crédit Industriel et Commercial a l'intention d'apporter les titres à l'offre et se réserve la possibilité de poursuivre ses acquisitions en fonction des conditions du marché», a noté l'Autorité des marchés financiers (AMF) mercredi.

«L'initiateur détenant à l'issue de l'offre plus de 50% du capital et des droits de vote de Gameloft SE, la condition requise en application de l'article 231-9 I du règlement général est satisfaite. L'offre a donc une suite positive», a précisé l'AMF, qui publiera le résultat définitif de l'OPA d'ici jeudi.

Vivendi avait dû relever son offre à deux fois pour emporter le morceau, valorisant finalement Gameloft à quelque 700 millions.

L'issue définitive du processus reste cependant suspendue à une décision de la Cour d'appel de Paris après un recours engagé par l'éditeur de jeux mobiles, fondé comme Ubisoft par la famille Guillemot.

Après l'entrée impromptue de Vivendi à son capital en octobre 2015, Gameloft --dirigé par Michel Guillemot-- avait déclaré son opposition à toute alliance avec le groupe de Vincent Bolloré qui veut ajouter les jeux vidéos à son portefeuille d'actifs.

Quand Vivendi a lancé son OPA à la mi-février, Gameloft a répété que l'opération ne présentait «aucun intérêt stratégique», qu'elle n'était «pas de nature à créer des synergies substantielles« et qu'elle «sous-évaluait significativement la société».

Le groupe a contesté en justice l'autorisation donnée par le gendarme de la Bourse de Paris à l'OPA. Et si la Cour d'appel de Paris a refusé début mai de prononcer un sursis à exécution, qui aurait gelé l'offre, elle doit encore se prononcer sur le fond.

Vivendi s'est en conséquence engagé à placer les titres Gameloft acquis dans de cadre de son offre sur un compte bloqué, en cas de décision de justice contestant la validité de l'OPA.

Mais au-delà de Gameloft, Vivendi lorgne sur le joyau de la famille Guillemot, Ubisoft, l'éditeur d'Assassin's Creed ou The Division, dont il détient 17,7% du capital. Une proie plus conséquente valorisée 3,6 milliards d'euros en Bourse.

Si Vivendi a indiqué ne pas vouloir lancer d'OPA sur Ubisoft pour le moment, le groupe revendique un siège à son conseil d'administration pour pouvoir influer sur sa stratégie.

Ubisoft se démène déjà pour trouver des alliés parmi ses actionnaires, de la Bretagne au Canada, afin de se battre contre un «contrôle rampant» de Vivendi. L'équilibre des forces devrait être connu lors de l'assemblée générale des actionnaires en septembre.

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