À la veille des résultats d'Apple, le marché semble nerveux. Il faut dire que la marque à la Pomme pourrait annoncer ses pires résultats en 13 ans.
Le trimestre dernier, Tim Cook avait prévenu ses actionnaires: au point mort au premier trimestre 2016, la croissance des ventes de l'iPhone risquait de reculer au deuxième trimestre.
Nous y sommes. Le graphique ci-dessous est donc celui qui effraie tous les investisseurs à la veille du dévoilement des résultats. Il traduit une baisse sans précédent des ventes d'iPhone selon les prévisions les plus pessimistes des analystes. La décroissance pourrait être de l'ordre de -18% par rapport au trimestre de l'année précédente.
Sachant que ce produit représente les 2/3 des 75,9 milliards $US de revenus issus des ventes d'Apple au premier trimestre, l'impact d'une telle baisse sur la société n'est évidemment pas à négliger. Selon l'analyste Ming-Chi Kuo de KGI Securities, «le pire scénario», celui représenté par ce graphique, est en route. Chez CNN Money, on estime même qu'Apple se dirige, fait rarissime pour elle, vers un recul des ventes à deux chiffres d'une année sur l'autre.
La dernière fois que les ventes d'Apple avaient reculé de la sorte, c'était en 2003. Il faut bien comprendre que depuis le lancement de l'iPhone par Apple, ses ventes ont toujours progressé par rapport au mois précédent. Les résultats que le géant informatique s'apprête à annoncer constituent donc un évènement historique.
D'ordinaire, Apple rebondissait toujours à la faveur d'une nouveauté ou d'une innovation qui relançait la machine vers les hauteurs. Mais selon Mashable, il se murmure qu'Apple n'aurait cette fois pas de produit suffisamment novateur dans ses tiroirs pour créer l'évènement et contre-balancer cette baisse des ventes de son produit phare. L'iPhone 7 pourrait même être «ennuyant» prévient Ming-Chi Kuo. À voir: Apple reste de ces rares entreprises toujours capables de surprendre le marché.
Pour autant, il faut garder la tête bien froide et ne pas s'affoler: Apple n'est pas en détresse, loin de là. Alors que le marché du PC connaît un début d'annnée difficile, la branche ordinateur d'Apple se porte par exemple remarquablement bien. Idem pour les ventes de l'Apple Watch qui, selon les analystes, seraient solides. On parle d'Apple ici, pas d'une obscure licorne surévaluée.
Ce 2e trimestre ne s'annonce donc pas apocalyptique pour Apple. Certains chiffres devraient même être très bons. Mais la réputation de la marque et son statut de plus grosse capitalisation du marché, combinées à la place prépondérante prise par l'iPhone dans les résultats du groupe, risquent mécaniquement d'entraîner une spirale négative si les prévisions des analystes se vérifient.
Verdict demain après-midi.
