Une tendance qui ne disparaîtra pas en 24 h

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Mars 2016

Une tendance qui ne disparaîtra pas en 24 h

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Édition du 09 Mars 2016

Si vous côtoyez des ados, vous avez sans doute aperçu l'interface minimaliste de Snapchat sur leur téléphone intelligent. Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que de nombreuses entreprises, de McDonald's à Red Bull en passant par Frank & Oak, y publient du contenu. Le réseau social leur permet de garder un lien avec leur audience, de plus en plus difficile à rejoindre sur les autres réseaux sociaux.

«Certaines personnes pensent que Snapchat, c'est pour les 13 à 16 ans qui s'envoient des photos louches. Mais en fait, toutes les entreprises ont intérêt à y ouvrir un compte et à expérimenter», lance Jules Marcoux, un consultant en marketing de Québec, lui-même un utilisateur assidu de ce réseau social.

Fort de 200 millions d'utilisateurs actifs mensuels, Snapchat est tout sauf un réseau de niche. Il menace même la suprématie de YouTube et de Facebook en matière de vidéo, avec 7 milliards de visionnements de vidéos chaque jour, par rapport à 8 milliards du côté de Facebook.

Sur Snapchat, Jules Marcoux partage des photos de livres qu'il est en train de lire et des vidéos où il prodigue des trucs de marketing. Contrairement à Facebook ou à Twitter, ces contenus ne sont pas créés pour devenir viraux, puisque Snapchat ne comporte pas de fonction «Partage».

La caractéristique qui fait de Snapchat un réseau irrésistible pour les marketeurs comme Jules Marcoux, c'est la proportion extrêmement élevée d'abonnés qu'on peut espérer atteindre. «Snapchat, c'est plus pour interagir que pour aller chercher une nouvelle audience, dit Jules Marcoux. L'avantage, c'est que 90 % des gens qui vous suivent vont voir vos publications.»

Dans un contexte où les marques peinent à toucher plus de quelques points de pourcentage de leur audience sur des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, le taux d'engagement sur Snapchat est vu comme une bouée de sauvetage. Sans surprise, les marques font preuve de créativité pour transférer une partie de leur audience sur Snapchat.

L'un des moyens d'y attirer des abonnés est d'utiliser son Snapchat Ghost, une sorte de code QR reconnu par Snapchat, en guise de photo de profil sur d'autres réseaux sociaux. C'est ce qu'a fait la marque montréalaise de vêtements pour homme Frank & Oak sur Instagram, où la marque a plus de 44 000 abonnés.

Alors que le compte Instagram de Frank & Oak affiche des photos léchées de ses produits, ses abonnés sur Snapchat peuvent voir ce qui se passe derrière la scène. Dans une vidéo diffusée sur Snapchat, par exemple, Frank & Oak amenait ses abonnés dans son entrepôt voir des vêtements encore inédits.

Un must pour rejoindre les jeunes

Si l'utilisation de Snapchat n'est pas encore répandue au sein de la population adulte, il s'agit incontestablement d'un média de masse chez les jeunes. En effet, selon Snapchat, pas moins de 60 % des 13 à 34 ans seraient des utilisateurs du réseau social aux États-Unis, et rien n'indique que l'app mobile soit moins populaire au Canada. Même que, selon GlobalWeb-Index, les adolescents canadiens utiliseraient le réseau social dans une plus grande proportion que leurs homologues américains.

Ce qui fait dire à Thoma Daneau, un consultant en marketing numérique de Montréal, que Snapchat se trouve dans la même situation que YouTube il y a quelques années. Les marques sont hésitantes à publier du contenu sur la plateforme parce que la rentabilité de la chose reste à prouver, mais elles risquent de perdre leur audience si elles s'y mettent trop tard. «Si vous ciblez les jeunes, il faut que vous y soyez», dit Thoma Daneau.

Un avis que toutes les marques québécoises n'ont pas suivi, comme on peut le constater en faisant des recherches par nom sur Snapchat. En effet, beaucoup de marques québécoises semblent s'être fait devancer par des jeunes dans la réservation de leur nom sur Snapchat. Academos, qui exploite un site Web visant à aider les jeunes à choisir un métier, n'a toutefois pas pris le risque d'attendre. «On utilise Snapchat pour dévoiler des exclusivités à notre audience ou encore pour diffuser du contenu où on osera un peu plus que sur nos autres plateformes», dit Catherine Légaré, présidente d'Academos.

Même si les contenus disparaissent après 24 heures sur Snapchat, Academos n'a jamais publié de vidéos qui pourraient le mettre dans l'embarras si elles étaient diffusées dans les médias. Au moment d'écrire ces lignes, on pouvait voir dans une vidéo publiée par Academos sur Snapchat un café être versé qui, tournée d'une main tremblante, affichait la mention «10e café».

À lire, sur le blogue de Julien Brault, Intelligence artificielle : Petit guide d'utilisation professionnelle de Snapchat à l'intention des plus de 30 ans.

Suivez Julien Brault sur Snapchat: jrbrault

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