Prêt pour l’Internet des objets ?

Publié le 23/12/2014 à 11:15

Le monde des technologies n’en est pas à une révolution près. Celle qui frappe à nos portes maintenant, l’Internet des objets (Internet of Things), fournira aux entreprises de toutes tailles de nouveaux moyens pour accroître leur productivité et améliorer leur fiabilité. Voici comment.

Un stationnement payant qui informe les automobilistes, en temps réel, des places disponibles. Des bornes-fontaines « intelligentes » qui aident les villes à déceler les fuites d’eau. Un médecin qui reçoit en quelques minutes les résultats de l’analyse sanguine de son patient à l’écran de son téléphone.

Voilà ce à quoi peut servir l’Internet des objets (IdO).

C’est la tendance de l’heure et l’évolution naturelle d’une société plus branchée que jamais. Maintenant que tout le monde est connecté au Web, avec ou sans fil, il n’y a qu’un pas technologique à franchir pour permettre aux objets qui nous entourent de communiquer entre eux, via Internet. C’est ce que permet l’IdO.

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« Trois enjeux technologiques à connaître avant d’adopter l’Internet des objets »
Texte de Martin Bélanger, Directeur général chez TELUS

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Selon une récente étude menée par IDC Canada pour TELUS, d’ici à 2018, le nombre d’« objets connectés » quadruplera au pays, passant de 28 millions d’unités (2013) à 114 millions.

L’IdO n’en est pourtant qu’à ses balbutiements du côté des entreprises. Après avoir sondé plus de 200 entreprises canadiennes, IDC Canada affirme que seulement 6 % d’entre elles ont adopté des solutions fondées sur l’IdO et que 7 % le feront en 2014. Cela dit, environ le tiers prévoit le faire d’ici les deux prochaines années. Globalement, près de la moitié des entreprises pourraient donc avoir implanté des solutions IdO d’ici 2017.

« La révolution s’en vient, dit Tony Olvet, vice-président du groupe Recherche, IDC Canada. Les entreprises qui n’examinent pas aujourd’hui les possibilités de l’IdO pourraient avoir de mauvaises surprises dans un proche avenir ; elles se feront vite dépasser par un concurrent qui, lui, sera parvenu à automatiser ses procédés. »

On peut déjà énumérer certaines innovations qui ont su tirer profit de l’IdO.

Liaison Can US, une entreprise de camionnage établie à Lachine, s’est ainsi dotée du système de repérage GPS de la firme montréalaise ECONOTRACK pour effectuer un suivi serré de sa flotte de quelque 150 camions et remorques réfrigérés. Désormais, à partir d’une interface Web, les administrateurs de la société peuvent contrôler le ralenti des camions et ainsi économiser de l’essence, gérer les dossiers de conduite des chauffeurs et même recevoir des alertes en cas de défaillance du système de réfrigération des remorques en déplacement, ce qui évite les coûteuses pertes de matériel périssable. Un tel système a même entraîné une réduction de leur prime d’assurance !

Un avantage pour la productivité

« La productivité est un enjeu majeur pour les entreprises qui souhaitent se positionner sur l’échiquier mondial », souligne Tony Olvet. L’an dernier, une autre étude d’IDC Canada avait montré que l’amélioration de la productivité trônait au sommet des priorités des chefs d’entreprise, et ce, d’un océan à l’autre.

Or, c’est d’abord pour les gains de productivité potentiels que les entreprises d’ici s’intéressent aux solutions d’IdO, toujours selon IDC Canada.

Systèmes intelligents de surveillance, de contrôle de la sécurité, de suivi des stocks. Les moyens de mieux gérer, mieux produire, livrer plus vite et réduire les erreurs sont nombreux lorsqu’on songe aux possibilités de l’IdO.

« On pourrait penser à des détecteurs placés sur un oléoduc situé dans un endroit reculé, explique Tony Olvet. Grâce au réseau cellulaire, ceux-ci transmettraient des données en temps réel à un système qui pourrait les analyser et avertir un contrôleur d’une fuite à tel ou tel endroit. Ne pas avoir à envoyer des employés sur place pour vérifier constamment les équipements assure un gain de productivité. » Au-delà de l’aspect économique, une telle technologie permet aussi d’accroître la sécurité et de prévenir les incidents environnementaux.

L’importance d’expérimenter

Cela dit, peu d’entreprises ont véritablement exploité le potentiel de l’IdO pour créer de toutes nouvelles occasions d’affaires. 

Pour l’instant, la grande majorité des entreprises canadiennes qui ont mis en place des solutions d’IdO ont qualifié leurs projets de « simples » ou de « relativement simples », selon l’étude d’IDC Canada. La plupart des projets sont de nature tactique ou stratégique ; ils améliorent les processus sans transformer nécessairement la façon dont les entreprises mènent leurs affaires.

En général, nos entreprises expérimentent prudemment. « C’est un processus normal dans l’adoption d’une nouvelle technologie, dit Tony Olvet. Les entreprises commencent par déployer des solutions d’IdO à petite échelle, puis, une fois à l’aise, elles se lancent dans des projets plus ambitieux. »

« À mon avis, poursuit Tony Olvet, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, devraient se poser la question : Pouvons-nous créer de nouvelles occasions d’affaires grâce à l’IdO ? »

Qui sait, le prochain projet d’envergure utilisant l’IdO, sera peut-être le vôtre…

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