Les services américains accusés d'espionner Google et Yahoo!

Publié le 31/10/2013 à 07:56

Les services américains accusés d'espionner Google et Yahoo!

Publié le 31/10/2013 à 07:56

Par AFP

Photo: Bloomberg

L'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) intercepte des données de centaines de millions d'utilisateurs de Google et Yahoo!, assure le Washington Post, de quoi continuer à alimenter la polémique entre les Etats-Unis et leurs alliés.

Selon le Post, qui cite des documents obtenus auprès de l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden, le programme baptisé "MUSCULAR", et mené avec l'homologue britannique de la NSA, le GCHQ, permet à ces deux agences de récupérer des données depuis les fibres optiques utilisées par les géants d'internet.

A en croire un des documents, quelque 181 millions d'éléments avaient été collectés au cours du seul mois de janvier dernier -- allant de métadonnées sur des emails, à des éléments de texte ou des documents audio ou vidéo.

Ces interceptions auraient lieu en dehors des Etats-Unis, grâce à un fournisseur d'accès télécoms dont le nom n'est pas révélé.

Agir en dehors des Etats-Unis permettrait à la NSA d'avoir plus de latitude que dans le pays, où des décisions de justice seraient nécessaires pour de telles actions.

Yahoo! et Google ont immédiatement réagi.

«Nous avons mis en place des contrôles très stricts pour protéger la sécurité de nos centres d'hébergement de données et nous n'avons donné accès à ces centres ni à la NSA, ni à aucune autre agence gouvernementale", a déclaré Yahoo!

Le responsable juridique de Google, David Drummond, a assuré de son côté que son groupe n'était pas impliqué dans ces interceptions.

«Nous sommes préoccupés depuis longtemps par la possibilité de ce genre de surveillance, et c'est pourquoi nous continuons à mettre des codes dans de plus en plus de services et liens Google, notamment les liens que l'on voit dans le schéma" publié par le Washington Post, a précisé M. Drummond dans un communiqué.

«Nous ne donnons l'accès à nos systèmes à aucun gouvernement, y compris le gouvernement américain. Nous sommes scandalisés par l'étendue de ces interceptions menées par le gouvernement à partir de nos propres réseaux privés de fibres (optiques), ce qui souligne le besoin d'une réforme urgente", ajoute-t-il.

Si la NSA n'a pour l'instant pas réagi officiellement, son chef, le général Keith Alexander, interrogé sur ce point lors d'une conférence à Washington, tout en reconnaissant n'avoir pas vu les révélations du Post, a déclaré qu'elles lui semblaient incorrectes. "A ma connaissance, une telle activité n'a jamais eu lieu", a-t-il assuré.

«En juin, il y avait déjà eu cette allégation selon laquelle la NSA s'introduisait dans les serveurs de Yahoo! et Google, mais c'est faux", a-t-il ajouté. La NSA n'a accès à des données que "sur ordre de justice" et "ne s'introduirait pas de force dans des centres de stockage de données".

Cette révélation, une de plus dans une série déjà longue, intervient alors qu'Européens et Américains continuent à se livrer une guerre d'accusations et de démentis continuels à propos des pratiques d'espionnage américaines.

Mercredi, le patron de la NSA avait une nouvelle fois démenti avoir intercepté des dizaines de millions de communications de citoyens européens.

Ces interceptions ont été réalisées par les services européens puis fournies à la NSA, et concernaient des "opérations militaires" dans des pays où ces alliés de l'Otan travaillent avec les Etats-Unis et ne visaient absolument pas l'Europe, a-t-il affirmé.

Cette ligne de défense n'a pas semblé convaincre les Européens. A Paris, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkcacem, a jugé "peu vraisemblables" les propos du général américain et appelé à "davantage de clarté sur les pratiques des services secrets américains".

Et Berlin, après la révélation de l'écoute présumée d'un téléphone portable d'Angela Merkel, a envoyé deux hauts fonctionnaires allemands à la Maison Blanche pour y demander des explications, et devrait envoyer à Washington dans les prochains jours le président de ses services secrets (BND) et celui du renseignement intérieur.

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