Les grandes banques misent davantage sur la fintech

Publié le 21/04/2017 à 08:00

Les grandes banques misent davantage sur la fintech

Publié le 21/04/2017 à 08:00

Par François Remy

Les fintechs, ces entreprises révolutionnant techniquement les services financiers, ont reçu moins de leurs investisseurs en 2016. Toutefois, les banques traditionnelles ont sensiblement multiplié leurs investissements. Analyse.

Dans la jungle des nouvelles technologies, pour survivre, les banques doivent s’adapter. Il s’agit d’une forme moderne de darwinisme: la transformation des modèles d’affaires a pour facteur déterminant la sélection technologique.

Il suffit pour s’en convaincre d’observer ce qui se trame dans le secteur du commerce de détail depuis l’arrivée d’internet. L’ombre dans laquelle l’anciennement emblématique Sears ou encore l’imposant groupe Wal-Mart sont plongés par le géant Amazon.

L’industrie bancaire n’échappe pas à ce phénomène, directement concerné par le foisonnement de services financiers en ligne résumé sous le mot-parapluie de fintech. Des paiements aux financements, de l’information financière à la gestion d’actifs.

Comme l’écrivait dernièrement la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), «le monde financier se trouve ainsi à la croisée des chemins». Et si aux yeux de certains, cette conception paraît terrifiante, au sens de Christine Lagarde, la fintech, «c’est le meilleur des mondes».

«Le meilleur des mondes»

Un monde sous surveillance au FMI puisque l’organisation a mis en place un groupe consultatif de personnalités, parmi lesquelles notamment la première sous-gouverneure de la banque centrale du Canada, Carolyn Wilkins. Car mieux vaut garder un œil sur le développement de ces fintechs qui charrient bon nombre d’opportunités mais également de risques. Ces technos ébranlent le système classique…

Une réalité tout sauf virtuelle: les banques ne se satisferont plus de leurs clients historiques. Les investissements deviennent donc hautement stratégiques pour les grandes enseignes de ce métier conservateur afin de maîtriser la rupture technologique. 

Cela se confirme dans le rapport qui vient de paraître de Life.Sreda, une firme singapourienne de capital de risque. Entre 2013 et 2016, les montants investis ont quadruplé, pour atteindre 25,7 milliards de dollars canadiens l’année dernière.

Et si l’année 2016 enregistre une baisse de 6% des sommes mobilisées, c’est sans compter le tour de table privé record, de 6 milliards $, bouclé par Ant Financial, la fintech administrant les paiements sur les plateformes du mastodonte chinois Alibaba.

Surtout que si l’argent a officiellement moins afflué, le secteur des fintechs a gagné en intérêt auprès des banques, avec une augmentation globale des participations de 61% en un an.

Naturellement, toutes les institutions n’abordent pas ce virage numérique à la même vitesse. En pole position, la banque londonienne Barclays a conclu 23 transactions en 2016, ce qui représente une hausse de l’activité de 53,33% (15).

La célèbre banque d’affaires new-yorkaise, Goldman Sachs, a quant à elle augmenté ses interventions de 30,77% (17 transactions contre 13 un an plus tôt).

La quatrième banque américaine Citigroup apparaît sur la troisième marche du podium, avec 9 «deals» en fintech (qui ne représente néanmoins qu’une transaction de plus qu’en 2015).

Reste du top 10

  • Santander 7 (+4)
  • Wells Fargo 6 (+5) 
  • BBVA 6 (+3) 
  • Commerzbank 6 (+2)
  • Morgan Stanley 5 (+3)
  • HSBC 5 (+2)
  • Crédit Suisse 4 (+1)

En revanche, contre-exemple de l’engouement généralisé, JP Morgan n’a soutenu que trois entreprises techno-financières en 2016, soit autant qu’un an auparavant.

 

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