Le Li-Fi remplacera-t-il bientôt le Wi-Fi chez vous ?


Édition du 17 Juin 2017

Le Li-Fi remplacera-t-il bientôt le Wi-Fi chez vous ?


Édition du 17 Juin 2017

Par Denis Lalonde

Le Li-Fi (ou Light Fidelity) est une technologie de connexion Internet sans fil qui utilise les ampoules ­DEL comme signal pouvant servir à la transmission de données.

Annoncée depuis quelques années, la technologie Li-Fi (Light Fidelity), qui transforme la lumière en réseau sans fil et permet de transmettre des données à des vitesses de loin supérieures au Wi-Fi, est sur le point de faire une percée au Canada.

La technologie repose sur l'utilisation d'ampoules DEL (à diode électroluminescente) qui permettent des variations de courant très rapides, imperceptibles pour l'oeil humain, mais facilement perceptibles par les composantes électroniques. On arrive alors à transformer ces variations de courant en un signal qui peut servir à la transmission de données.

Si la technologie n'est pas encore prête à faire son entrée dans les foyers canadiens, elle a beaucoup à offrir à quelques industries, notamment celles des soins de santé et du commerce de détail, de même qu'aux villes intelligentes, croit Patrick Burle, vice-président au développement des affaires chez Global LiFi Tech. La société, créée en juin 2016, est le prolongement canadien de l'entreprise française Oledcomm.

«Oledcomm a la technologie, mais nous développons aussi des applications pour mieux servir le marché canadien», précise M. Burle.

Ce dernier soutient que la technologie ne sera pas accessible en milieu résidentiel avant 12 à 18 mois. Il ajoute que des téléphones mobiles compatibles avec la technologie Li-Fi devront être mis en marché pour qu'elle puisse véritablement prendre son envol.

Le dirigeant cite quelques avantages du Li-Fi par rapport aux réseaux sans fil actuels. Outre la vitesse de transmission des données, la technologie est plus sécuritaire que le Wi-Fi, car elle ne passe pas à travers les murs. «Un autre avantage, et non le moindre, c'est que le Li-Fi n'a pas d'impact sur la santé, car la technologie n'émet pas d'ondes électromagnétiques», explique-t-il.

M. Burle raconte que, l'été dernier, des tests ont été menés au Laboratoire d'ingénierie des systèmes de Versailles (rattaché à l'Université de Versailles) en partenariat avec Oledcomm : «Dans cet environnement idéal, le Li-Fi a permis d'atteindre des vitesses de téléchargement de jusqu'à 200 gigabits par seconde [Gbps]. D'ici cinq ou six ans, les vitesses de transmission deviendront extrêmement intéressantes», dit-il.

Le cabinet Research and Markets (R&M) estime, dans un document publié en novembre, que la technologie peut transmettre des données à des vitesses allant jusqu'à 224 Gbps, ce qui est environ 100 fois plus rapide que les réseaux Wi-Fi les plus performants. R&M s'attend à ce que l'industrie mondiale du Li-Fi, aussi nommée Visible Light Communication, progresse à un taux annuel moyen de 116,8 % d'ici 2022 pour atteindre 115 milliards de dollars américains (G$ US). Le cabinet évalue la taille du marché canadien à 3 G$ US d'ici cinq ans.

Absence de consensus

Si ces chiffres sont prometteurs, tous les experts ne partagent pas le même avis sur l'avenir de la technologie.

«Il faudra encore au moins cinq ans pour que le Li-Fi prenne son envol. Il y a encore beaucoup de barrières à l'entrée avant une adoption de masse», croit Jérôme Poulin, leader recherche et développement chez Groupe Luminaires, une entreprise québécoise qui vend des systèmes d'éclairage architecturaux, urbains, décoratifs et d'intérieur.

M. Poulin, ancien étudiant à Polytechnique, a aussi obtenu un doctorat en physique de l'University of Western Australia, plus précisément en métrologie de la lumière et des radiofréquences.

«Quand on assiste à des conférences, on entend de beaux discours sur le potentiel du Li-Fi, mais tout le monde oublie un petit détail : il faut convaincre les manufacturiers de téléphones que tous les gens désirent ça, même s'ils n'ont jamais expérimenté la technologie», dit-il.

M. Poulin est toutefois d'avis que les téléphones peuvent être modifiés facilement pour devenir compatibles avec le Li-Fi, car ils sont déjà équipés d'un détecteur de lumière, utilisé principalement pour économiser la pile. Ce dispositif permet par exemple d'éteindre l'écran de l'appareil lorsqu'il est rangé dans une poche de veston ou dans un sac à main, ou collé à une oreille.

«Il faudrait simplement améliorer le capteur de lumière, de manière qu'il soit capable de détecter les variations de courant», dit-il. L'expert précise que les ampoules ne fonctionnent pas comme si on les allumait et les éteignait à une vitesse très rapide, mais bien grâce à une variation d'intensité.

À son avis, une des premières applications des réseaux Li-Fi pourrait cibler la géolocalisation de la clientèle à l'intérieur de magasins ou de centres commerciaux. «On a sous la main une technologie qui se cherche des problèmes à résoudre», illustre-t-il. Par exemple, un client pourrait recevoir des renseignements sur les produits en rabais dans la rangée qu'il s'apprête à arpenter à l'épicerie.

Une technologie qui se cherche un leader

M. Poulin soutient que Groupe Luminaires, avec son chiffre d'affaires annuel de 110 millions de dollars et ses 300 employés, n'est pas un assez gros joueur pour influencer le marché mondial de l'éclairage.

Il est d'avis qu'un acteur majeur de l'industrie, comme Philips Lighting, devra adopter la technologie pour que tous les autres grands lui emboîtent le pas. Philips a acheté en février dernier la start-up française Luciom, dont les travaux portaient sur l'évolution du Li-Fi, pour un montant non révélé.

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