Entrevue n°249: Adam Garone, pdg et cofondateur, Movember

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Mai 2015

Entrevue n°249: Adam Garone, pdg et cofondateur, Movember

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Édition du 23 Mai 2015

Par Diane Bérard

«Nous ne nous laisserons pas distraire par des gadgets comme le défi Ice Bucket» - Adam Garone, pdg et cofondateur, Movember.

À 29 ans, l'Australien Adam Garone et trois copains ont lancé le défi de la moustache aux hommes de Melbourne. Trente d'entre eux ont joué le jeu. Douze ans plus tard, Movember est devenu un événement phare de la philanthropie : 680 M$ US ont été recueillis depuis son lancement. En 2015, Movember amorce une diversification. Adam Garone est conférencier à C2 Montréal.

Diane Bérard - Comment avez-vous eu la drôle d'idée d'inciter les hommes à se faire pousser la moustache pour recueillir des fonds destinés aux cancers masculins ?

Adam Garone - Je suis Australien, alors naturellement l'idée est née autour d'une bière ! Mon frère et moi discutions des modes et des tendances. Il travaille dans le secteur du design. On se demandait si tout peut revenir à la mode, à condition de savoir s'y prendre. Nous avons décidé de tenter l'expérience avec la moustache. Nous avons mis les gars de Melbourne au défi de cesser de se raser tout le mois de novembre 2003, et nous avons nommé l'expérience «Movember». Trente gars ont embarqué. Ça a fait jaser. On s'est dit : et si on répétait l'expérience en lui donnant un but ?

D.B. - Vous avez rapidement massifié vos activités. Quel a été votre principal défi ?

A.G. - Lutter contre cette satanée étiquette «à but non lucratif» qui colle à notre secteur. Ça implique que le profit ne compte pas. Comment voulez-vous que Movember redistribue de l'argent aux organismes de recherche en santé si nous ne faisons pas de profit ? Nous visons le profit, le plus de profit possible.

D.B. - Movember est présent dans 21 pays. Comment vous y êtes-vous pris ?

A.G. - Nous avons une règle incontournable : nous attendons d'être invités pour nous implanter dans un nouveau marché. Ainsi, nous avons déjà des alliés pour nous ouvrir les portes. Ensuite, nous mettons le temps qu'il faut pour bien cibler nos partenaires. Implanter les activités canadiennes, par exemple, a exigé deux ans de visites aller-retour.

D.B. - Vous affirmez qu'il est plus difficile d'investir l'argent des dons que de le recueillir. Expliquez-nous.

A.G. - Movember redistribue l'argent qu'elle recueille à plus de 1 000 projets de recherche en santé masculine. Nous recevons beaucoup de demandes. Il faut bien choisir avec qui l'on s'associe. En fait, le véritable risque de notre organisation se trouve du côté de l'allocation, pas de la cueillette. Il en va de notre image et de notre crédibilité. Et le travail de nos spécialistes ne s'arrête pas à l'allocation. Ils doivent suivre l'impact de nos investissements pour rendre des comptes aux donateurs.

D.B. - En septembre 2014, le défi Ice Bucket, destiné à amasser des fonds pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA), a monopolisé toutes les tribunes et canalisé beaucoup de dons. Cela a-t-il influé sur votre campagne 2014 ?

A.G. - Oui, nous en avons senti les effets.

D.B. - Comptez-vous y répliquer cette année ?

A.G. - Non, je considère le défi du sceau glacé comme un gadget. Ce n'est pas une véritable stratégie, ça se limite à un coup que l'on ne réussit qu'une fois. Ce n'est pas durable. L'an dernier, certains nous ont suggéré : «Pourquoi ne pas produire de fausses moustaches ? Ce serait amusant. Les hommes pourraient prendre des autoportraits et les publier sur les réseaux sociaux». Je refuse de tomber dans le piège du coup d'éclat ponctuel. Movember doit conserver son essence.

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