Méfiez-vous des défaillances cachées


Édition du 30 Janvier 2016

Méfiez-vous des défaillances cachées


Édition du 30 Janvier 2016

Par François Normand

[Photo : Shutterstock]

La gestion des pièces de rechange est un enjeu crucial pour les entreprises. Pourtant, plusieurs d'entre elles sous-estiment encore le risque associé à la défaillance d'une pièce indispensable et à son impact sur la chaîne de production.

C'est ce qu'ont expliqué Louis Soucy et Louis Rochefort, respectivement président et conseiller principal en gestion d'actifs chez Systemex Industries Conseils, lors d'une conférence organisée récemment par le Groupe Les Affaires.

Systemex, de Mont-Royal, est spécialisée en maintenance, en fiabilité, en gestion du risque et en mise en performance des équipements. Ses dirigeants affirment que les entreprises peuvent faire des gains de productivité importants en gérant mieux leurs pièces de rechange. «Cela permet d'optimiser leur inventaire et de réduire leurs coûts», indique Louis Rochefort.

Une meilleure gestion évite des impacts potentiellement catastrophiques pour les entreprises. Ces effets vont du risque à la santé et à la sécurité des employés jusqu'à l'arrêt total de la production, en passant par la perte d'un client.

Quatre critères à suivre

Systemex propose une approche fondée sur la gestion du compromis risque/coût. «Les entreprises devraient suivre quatre critères», précise Louis Soucy.

Il s'agit : de la conséquence d'une défaillance ; de la criticité d'une pièce ; de la cadence de la production et du cycle d'approvisionnement.

Prenons l'exemple d'une pièce d'équipement qui fait défaillance dans une entreprise.

Dans le cas où cette défaillance n'a aucune conséquence sur la production, parce que la société compte sur un système parallèle pouvant prendre le relais, il n'y a aucun intérêt rationnel à garder cette pièce d'équipement en stock.

À l'opposé, les défaillances cachées représentent une menace majeure pour les entreprises. Il s'agit par exemple d'une valve de sécurité qui ne fonctionne pas depuis cinq ans, mais dont personne ne sait qu'elle est brisée, car aucune situation d'urgence n'a été déclenchée du fait de cette défaillance. On peut aussi imaginer un coussin gonflable défectueux dans une voiture : impossible de déceler sa défaillance avant qu'un accident ne se produise.

«Une entreprise doit connaître toutes ses défaillances cachées potentielles afin de savoir si elle stocke ou non une pièce, dit Louis Soucy. Si vous ne le savez pas, vous êtes une bombe à retardement !»

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