60 secondes avec: James Foreman-Peck, de la Cardiff Business School


Édition du 14 Février 2015

60 secondes avec: James Foreman-Peck, de la Cardiff Business School


Édition du 14 Février 2015

«Les entreprises anglophones n'ont aucun avantage sur les autres en matière d'exportation» - James Foreman-Peck, de la Cardiff Business School.

Dans un article à paraître dans le Scottish Journal of Political Economy, vous soutenez que, malgré la position enviable de l'anglais dans le commerce international, les firmes anglophones n'en tirent aucun avantage dans leurs exportations. Pourquoi ?

Nous avons découvert que connaître la culture est très important pour exporter. Ainsi, si vous parlez la langue d'un pays, il est probable que sa culture vous soit également familière, ce qui représente un atout important pour réaliser des ventes dans un pays étranger. Pourtant, comme l'anglais est parlé partout dans le monde, les entreprises anglophones investissent moins dans les habiletés linguistiques que celles des pays non anglophones. Ce sous-investissement dans les langues fait contrepoids à l'avantage linguistique des exportateurs des pays anglophones, de sorte qu'ils n'ont pas d'avantage par rapport aux exportateurs des autres pays.

Quel est l'impact de cette barrière culturelle sur les exportations des pays anglophones ?

C'est ce que nous appelons l'effet de la langue commune, qui fait en sorte que les pays ont tendance à commercer avec des partenaires qui parlent la même langue. Par contre, cet effet cause des inefficacités. Par exemple, un exportateur anglais pourrait choisir de vendre un produit à des clients néo-zélandais, même s'il pouvait faire plus d'argent en vendant ce même produit à des clients français dont il ne soupçonne pas l'existence.

Concrètement, dans quoi les exportateurs devraient-ils investir pour bénéficier d'un avantage linguistique ?

L'expertise linguistique, pour qu'elle ait de la valeur, doit faire partie de l'ADN de l'entreprise. Ainsi, les sociétés multinationales qui travaillent dans plusieurs langues ont un avantage dès le départ. Par conséquent, investir dans la traduction ne stimulera pas de manière substantielle les ventes à l'exportation, parce que la firme ne saura pas quels documents elle doit faire traduire et quel client potentiel joindre dans le pays visé.

En Angleterre, par exemple, la manière la moins coûteuse pour un exportateur d'augmenter ses habiletés linguistiques est d'embaucher des recrues dont la langue natale n'est pas l'anglais. Outre l'embauche de candidats multilingues, les employeurs peuvent aussi investir dans des cours de langue pour leurs employés.

63 %: Les PME qui ont embauché des candidats dont la langue maternelle était celle du marché à l'exportation se targuent d'un taux de ventes à l'exportation 63 % plus élevé que les autres. Source : James Foreman-Peck et Peng Zhou, «Firm-Level Evidence for the Language Investment Effect on SME Exporters»

James Foreman-Peck

Anciennement professeur aux universités de Californie, ce spécialiste du commerce international de 66 ans a publié plusieurs articles sur l'impact des barrières linguistiques sur les exportations.

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