Une vue intérieure de l'établissement Les Enfants Terribles de l'Île-des-Soeurs. (Photo: courtoisie)
PME DE LA SEMAINE. Le cinquième restaurant Les Enfants Terribles, à Magog, devrait ouvrir ses portes le 15 juin prochain, si la construction se déroule comme prévu. Dans un secteur où les ouvertures et les fermetures se succèdent comme la pluie et le beau temps, comment la PME fondée par une rescapée de la mode à 53 ans fait-elle non seulement pour se maintenir, mais bien s’agrandir?
«Avant de fonder ma brasserie, je travaillais dans la mode à construire la marque des autres. À un moment donné, j’en ai eu assez de la mode, et j’ai eu envie de créer ma marque, mon nom. J’ai donc fondé Les Enfants Terribles en 2008, à 53 ans», dit la propriétaire, Francine Brûlé.
La signature de la marque des Enfants Terribles? Une atmosphère festive et toute en musique où des gens jeunes de cœur, un peu voyageurs, échangent et se mélangent. «Je voulais créer une ambiance le fun, qui donne le goût aux gens de faire des rencontres», dit Francine Brûlé.
Aujourd’hui âgée de 62 ans, elle en arrive à la conclusion que la vie ne lui prépare pas de retraite: le cinquième restaurant du même nom ouvrira à Magog, une franchise celui-là. Ce sera la deuxième après le restaurant situé au sommet de la Place Ville Marie.
C’est, selon elle, preuve qu’elle tient un bon produit en main, une marque à faire saliver.
«Mes trois restaurants corporatifs, à Outremont, l’Île-des-Soeurs et Laval, ont démontré que notre recette est un succès, qu’il ne s’agit pas d’un accident. C’est pourquoi on développe les franchises», dit Francine Brûlé.
Bien qu’elle ait reçu plusieurs offres de gens d’affaires qui voulaient ouvrir d’autres franchises, elle reste prudente. Elle dit étudier les offres avec soin, notamment parce que son restaurant, une brasserie moyen- et haut-de-gamme, convient à une clientèle à l’aise financièrement que l’on ne retrouve pas n’importe où. Elle veut aussi éviter de cannibaliser les ventes de ses autres restaurants: certains clients des Enfants Terribles d’Outremont ont par exemple commencé à aller à l'établissement de la Place Ville Marie après son ouverture.
Suivi serré des dépenses
Le succès de la PME repose aussi sur la gestion des affaires au quart de tour. Francine Brûlé avoue passer beaucoup de temps dans les chiffres. Parce que dans la restauration, plusieurs échouent même en offrant un service impeccable.
Elle voit donc à tous les détails relatifs aux dépenses. À tous les jours, les gérants s’assurent que les ressources aient été utilisées la veille de façon optimale. S’il n’y pas eu de ventes après 21h15, pourquoi les trois employés qui sont restés jusqu’à 3h30 n’ont-ils pas été coupés plus tôt?
«Idem pour l’inventaire. Il y avait 12 filets mignons, dix ont été vendus. Où sont passés les deux autres? S’agit-il de vols, de pertes, d’une erreur de cuisson ou de morceaux ayant dépassé leur date de péremption à cause d’une mauvaise rotation? Il faut trouver la cause du problème, et le régler», explique Francine Brûlé.
«Si le chef arrive une heure à l’avance, qu’il brûle la moitié de tes steaks, qu’il part une heure trop tard et qu’il laisse la hotte allumée en sortant, tu n’auras jamais de succès.»
Les Enfants Terribles en bref
Fondation : 2008
Chiffre d’affaires : 18 M$
Employés : 350
Restaurants : 5 (3 corporatifs, 2 franchises)