Tea Taxi, d'Amos, fait son chemin sur la route du thé

Publié le 15/09/2016 à 14:58

Tea Taxi, d'Amos, fait son chemin sur la route du thé

Publié le 15/09/2016 à 14:58

Le président, cofondateur et actionnaire principal de Tea Taxi, Simon Legendre. (Photo: courtoisie)

PME DE LA SEMAINE. Elle n’a que trois ans d’existence, mais elle déborde d’ambition. Tea Taxi, une petite entreprise de distribution de thés d’Amos, en Abitibi, prépare une offensive qui la fera passer en un an de 500 à 1500 points de vente au pays. Ensuite, cap sur les États-Unis.

Avec ses thés de spécialité en vrac, en sachets, en dosettes et en coffrets, ses mélanges aux multiples ingrédients et sa gamme d’accessoires, Tea Taxi vise les vrais amateurs. La même clientèle qui s’abreuve chez les gros joueurs, comme la québécoise David’s Tea, et l’américaine Teavana, propriété de Starbucks. Comment se distingue-t-elle?

«Nos concurrents ont leurs propres magasins, répond Simon Letendre, président, cofondateur et actionnaire principal de l’entreprise avec sa conjointe, Caroline Roy. Nous, on déploie des mini-boutiques dans des commerces existants. C’est notre force.» Un magasin dans un magasin, donc.

Les détaillants partenaires ont le choix entre deux concepts: Express ou Expérience. Le premier, le plus populaire, comprend un présentoir offrant 12 ou 24 thés et infusions en sachets. Le second se compose d’un grand meuble laqué blanc disponible en formats de 40, 80 ou 120 thés en vrac.

«La présentation est très léchée et procure à la marque un positionnement haut de gamme, commente Frank Pons, professeur de marketing à l’Université Laval. Le concept favorise aussi l’engagement des consommateurs, car ils peuvent sentir les produits avant d’acheter.»

Au Québec, et dans une moindre mesure en Ontario et au Nouveau-Brunswick, Tea Taxi est surtout présente dans les pharmacies. «C’est un produit santé qui s’intègre bien à leur offre», dit Simon Letendre qui a des ententes avec la plupart des grandes chaînes (Brunet, Familiprix, Jean Coutu, Proxim, Uniprix). La PME écoule aussi ses thés dans des boutiques spécialisées et des coopératives étudiantes.

Pour son expansion dans le reste du Canada, elle mise notamment sur les supermarchés. Elle a d’ailleurs adapté son concept exprès pour eux, mais Simon Letendre préfère ne pas donner trop de détails pour le moment. Il demeure tout aussi discret sur l’identité des chaînes avec lesquelles des négociations sont en cours.

L'Abitibi, c'est loin...

L’Abitibi, c’est loin… La distance est-elle un problème? «Étant donné la forte valeur de notre produit par rapport à son poids, les coûts de transport ne sont pas un enjeu important», affirme le dirigeant.

Pour atteindre les 1 000 points de vente supplémentaires d’ici un an, Tea Taxi s’appuiera sur la force de vente d’agents manufacturiers, comme elle le fait au Québec avec l’agence 2L.

Frank Pons croit l’objectif réaliste. «Comme elle s’installe dans des magasins existants, elle réduit ses coûts drastiquement. Cela lui permet d’accéder à un grand nombre de marchés simultanément et d’accélérer la croissance.»

Plus solide pour l’international

Justement, Tea Taxi prépare ses arrières pour percer les marchés américains et français. Aux États-Unis, la stratégie de pénétration reste à déterminer, mais la PME prévoit d’abord viser la région du Nord-Est. En France, les démarches sont plus avancées, des discussions étant entamées avec des groupes de détaillants.

«Avec des marchés gigantesques comme ceux-là, il faut être très solide à tous les niveaux, souligne l’entrepreneur de 39 ans. Au cours de la dernière année, nous avons structuré le marketing, les finances, les ressources humaines, la production. Maintenant, nous sommes prêts à nous déployer de façon exponentielle.»

La PME a entre autres investi 160 000$ dans des équipements d’automatisation à son usine d’Amos, d’une capacité d’environ deux tonnes. Elle met aussi plus d’accent sur la R et D. «Les consommateurs recherchent des thés différents, des mélanges originaux qui poussent l’expérience plus loin, dit Simon Letendre. On a créé par exemple le thé Aurore boréale, fait à partir de thé du Labrador, qui donne une infusion bleue.»

Cet été, le jeune président est allé pour la première fois en Chine à la rencontre de producteurs de thés, en compagnie de deux de ses collaborateurs. Un voyage aux objectifs multiples: mieux contrôler le produit à la base, élargir son réseau de contacts, dénicher de nouveaux ingrédients. «Au retour, ma valise était pleine d’échantillons», s’enthousiasme-t-il.

«Tea Taxi a créé un modèle d’affaires intéressant, mais qui peut toujours être copié par des compétiteurs, met en garde Frank Pons. Son défi sera de conserver sa longueur d’avance en innovant constamment et en protégeant bien ses contrats avec les détaillants.»

Une chose est certaine, Simon Letendre ne manquera pas de défis à relever, car il mène aussi de front l’expansion de son autre entreprise, Sushis et Cie. Fondée en 2010, l’entreprise propose un concept de restauration rapide combinant sushis, nouilles et thés. Elle compte deux restaurants à Amos et à Val-D’Or, dont une franchise.

«C’est un concept conçu pour les petites communautés et les quartiers où l’offre de restaurants est peu diversifiée», explique l’homme d’affaires qui estime que son modèle est désormais suffisamment rodé pour augmenter le nombre de franchises.

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En quelques chiffres

Année de fondation : 2013

Nombre d’employés : 20

Chiffre d’affaires : 1,8 M$ en 2015, entre 2 et 5 M$ en 2016

Objectif pour les trois prochaines années : être présente partout au Canada et couvrir en partie les États-Unis et la France pour un total de 5000 points de vente

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