Logiag révolutionne l'analyse de sols

Publié le 08/12/2016 à 11:15

Logiag révolutionne l'analyse de sols

Publié le 08/12/2016 à 11:15

Par Claudine Hébert

Charles Nault, président de Logiag. (Photo: courtoisie)

PME DE LA SEMAINE - L’industrie mondiale des analyses de sols en milieu agricole est en voie de connaître un virage comme elle n’en a pas vu depuis des décennies. Finis l’utilisation des acides et autres produits chimiques en laboratoire. Finies aussi les attentes de trois à cinq jours ouvrables pour obtenir des résultats. Logiag, une PME de Châteauguay, est sur le point de commercialiser le premier et le plus complet des appareils d’analyses de sols au laser, avec résultats instantanés.

«Notre nouvel appareil, le Laserag est ce qu’on appelle une technologie de rupture. Il chamboule complètement les méthodes d’analyses de sol actuelles. Il nécessite très peu de manipulation humaine et surtout, il n’utilise aucun produit toxique. Même les capsules d’échantillonnage sont recyclables», souligne l'ingénieur Charles Nault, président de Logiag, qui a cofondé la société en 1999 avec son frère Jacques, qui est agronome de formation. Ce dernier se spécialise dans les outils informatiques et les services-conseils agricoles.

Remarquez, le taux d’efficacité de l’appareil, qui rend presque nulles les erreurs de lecture, lui a déjà permis de devenir le premier laboratoire au laser d’analyses de sols à obtenir la certification ISO 17025. Cette norme internationale reconnaît la compétence des laboratoires d’étalonnages et d’essais.

Cette technologie, qui n’a pour le moment aucun concurrent, attire beaucoup l’attention. Le nouveau produit de Logiag dispose déjà d’un marketing exceptionnel partout sur le globe sans même avoir traversé les océans. Une présence lors du salon AG Innovation, présenté à St Louis, au Missouri , en septembre 2015, aura suffi à la PME pour qu’elle pique la curiosité des laboratoires à l’échelle planétaire.

«Au cours de la dernière année, plus d’une quarantaine d’experts de laboratoires d’un peu partout sur le globe nous ont rendu visite pour venir voir et tester nos prototypes au Centre national de recherche canadien (CNRC), à Boucherville», indique M. Nault.

Il faut savoir que le CNRC a joué un rôle de premier plan dans la conception de ce nouvel appareil. Le centre de recherche avait déjà développé cette technologie au laser pour l’analyse des sols miniers. En 2010, Logiag est allé rencontrer l’équipe des technologies optiques pour leur demander s’il était possible que leur outil puisse détecter autre chose que des métaux lourds. «Sept ans de recherche et développement, et 7,5M$ plus tard, on a réussi, ensemble, à développer un outil capable d’analyser le pH ainsi que la présence de phosphore, d’aluminium, de calcium, de magnésium et de bien d’autres éléments présents dans les sols agricoles», signale M. Nault.

Chaque année, le CNRC aide justement une centaine d’entreprises à améliorer et développer de nouvelles technologies afin d’augmenter leur efficacité et leur productivité. «Sans la suggestion de Logiag, le CNRC n’aurait sans doute pas développé cet outil d’analyse pour les sols agricoles», fait remarquer Alain Blouin, chef d’équipe des technologies optiques au CNRC. «Et sans le CNRC, Logiag n’aurait jamais eu les moyens de développer un tel outil», concède Charles Nault.

Des laboratoires américains, français, grecs, ukrainiens et tchèques ont déjà signalé vouloir acquérir l’appareil, tout comme des entreprises du Brésil et de l’Afrique du Sud. Ici, le plus important laboratoire de chimie agricole au Québec, Environex, a déjà passé sa commande. «On espère pouvoir utiliser ce nouvel appareil dès l’automne prochain, lorsque les agriculteurs procèderont à leurs analyses de sols annuelles», indique Marc Hamilton, président de Groupe Environex.

Laserag va non seulement permettre de réduire les coûts des analyses, fixés actuellement entre 15$ et 25$ l’échantillon selon les types de sols, il va rendre les laboratoires encore plus productifs, explique Charles Nault. Avec les méthodes actuelles d’analyses, les laboratoires effectuent environ 20 000 échantillons par année à l’aide de quatre employés. Équipés du Laserag, les laboratoires vont pouvoir réaliser 100 000 échantillons avec un seul employé.

L’entreprise de Châteauguay compte produire et livrer une cinquantaine d’appareils au laser d’ici 2017. Son coût? Il n’est pas encore déterminé, répond Charles Nault. Mais ce dernier, précise-t-il, ne dépassera pas le quart de que ce coûte l’aménagement d’un laboratoire conventionnel actuel. Logiag espère vendre au moins 1000 Laserag au cours des cinq prochaines années.

Logiag en quelques chiffres

Année de création : 1999

Nombre d’employés : 30

Chiffre d’affaires : entre 2,5M$ et 3M$

Objectif pour l’année à venir : D’ici mars 2017, l’entreprise doit déterminer les lieux de production et d’assemblage de l’appareil. Elle prévoit ensuite entamer la production et livrer les quelque 50 appareils déjà commandés avant la fin de l’année 2017.

 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?