La start-up à la rescousse des médias et des grandes entreprises

Publié le 28/04/2017 à 09:00

La start-up à la rescousse des médias et des grandes entreprises

Publié le 28/04/2017 à 09:00

Par Matthieu Charest

[Les trois associés de PNR, de gauche à droite, Nectarios Economakis, Jean-François Leduc et Martin Gourdeau]

À l’ère des «écosystèmes disruptifs», des «start-up innovantes» et autres expressions galvaudées jusqu’à la moelle, facile de se faire passer pour un consultant. Comment démêler le vrai du faux? La réponse: il suffit de trouver des clients satisfaits.

Telle est l’assise sur laquelle PNR (pour «point of no return»), une nouvelle start-up dans l’univers de la stratégie numérique, veut construire son avenir. Un ancien directeur de comptes de Google Canada a mis sur pied un modèle de firme de consultation. Quand Nectarios Economakis quitte Google en 2014 pour cofonder PNR, c’est parce qu’il a «la piqûre de l’entrepreneuriat et des start-up», raconte-t-il.

Soit. Cela dit, une firme de services-conseils axée sur la stratégie et le numérique, c’est une description bien vague.

«C’est vrai que le monde des “consultants”, c’est très large, concède le cofondateur et associé. Là où nous nous distinguons, c’est que nous [l’équipe, composée de six personnes] avons été des opérateurs. Nous n’allons pas simplement entrer dans une entreprise pour faire un plan. Nous demandons tous les documents pertinents aux responsables, comme si nous achetions la société. Et nous sommes dans le “comment”, dans la gestion du changement. C’est très concret.»

À titre d’exemple, l’entrepreneur explique qu’il a activé son réseau pour l’un de ses clients afin de lui trouver le produit le mieux adapté à la vente en ligne. «D’habitude, les entreprises font des appels d’offres. Nous, nous pouvons leur présenter les meilleurs candidats, et nous n’avons pas de parti pris, car nous ne sommes pas actionnaires. Une agence intégrée, par exemple, vendrait ses propres services. Pas nous.»

Autre exemple: «Je peux aller chercher quelqu’un de Facebook pour qu’il vienne expliquer au client comment maximiser l’utilisation de ce réseau social. En outre, notre expérience et nos contacts nous permettent de faire des vérifications diligentes sur des investisseurs potentiels.»

De l’avis de M. Economakis, «les clients payent souvent trois ou quatre fois trop cher parce qu’ils ne savent pas quels produits ou services choisir».

La firme propose en outre son propre logiciel de gestion de la planification stratégique. «Beaucoup d’entreprises ne prennent pas la peine de planifier leurs stratégies. Notre outil permet de quantifier et de mesurer les objectifs de nos clients, étape par étape. Nous avons trouvé notre inspiration dans la méthode agile.»

Des clients prestigieux

«Personne ne va taper “consultant” dans un moteur de recherche, lance-t-il. Nous sommes engagés sur la base du bouche à oreille.» De leur réputation, donc.

Outre leur expérience professionnelle, les trois associés de PNR misent sur la qualité de leurs clients pour se porter garants de leur efficacité. Parmi ces acheteurs satisfaits, les boutiques Mondou. «Nous voulions effectuer un virage numérique, raconte Martin Deschênes, directeur général chez Mondou. Nous désirions vendre en ligne, améliorer notre site web, tenir un blogue et proposer du contenu informatif. Bref, l’équipe savait ce qu’elle voulait.»

La direction s’entendait sur la destination, mais le chemin pour s’y rendre demeurait nébuleux. C’est à ce moment, il y a environ 18 mois, que la chaîne de boutiques pour animaux a contacté PNR.

«Il nous fallait comprendre quels systèmes informatiques choisir ou comment bâtir une équipe à l’interne pour soutenir tout ça. PNR est venue nous rencontrer lors de séances de planification stratégique. Ses experts nous ont brassés pour nous aider à rendre nos objectifs réalisables, confie le directeur général. Ils nous ont expliqué ce qu’il nous manquait. Dorénavant, nous faisons un suivi hebdomadaire.»

Si M. Deschênes leur a fait confiance, c’est parce que les associés de la firme de services-conseils ont de l’expérience et qu’ils investissent eux-mêmes dans des start-up. C’est aussi parce que leur rémunération varie en fonction des ventes. «Ils n’ont d’autre choix que de livrer», soutient-il.

Fais ce que dois

PNR compte aussi le quotidien Le Devoir parmi ses clients. Les médias, notamment écrits, sont en crise; c’est une évidence. En pleine tempête, une firme de consultants peut-elle sauver un journal?

Tous les propriétaires de médias traditionnels souffrent de la fuite des revenus publicitaires, de Transcontinental (éditeur de Les Affaires) à Gesca, en passant par Québecor.

D’abord, tempère Nectarios Economakis, «je suis très confiant dans l’avenir du Devoir. Bien sûr, c’est un média, mais il y a là une importante composante technologique à gérer. Il faut travailler ses plateformes, son modèle d’affaires. Et ce n’est pas un secret, nous voulons accélérer son virage technologique pour miser sur les abonnements plutôt que sur la publicité. Au Devoir, on met l’accent sur la qualité, ce qui est une plus-value. À l’inverse, le Journal de Montréal, qui rejoint plutôt la masse, sera plus perturbé.»

«Ça va très bien, renchérit le directeur du Devoir, Brian Myles. Ce n’est pas pour ça que nous sommes allés chercher les gens de PNR. C’est parce qu’ils nous permettent de confronter nos idées, de nous questionner sur nos cibles de revenus publicitaires ou d’abonnements.»

«Nous ne sommes pas dupes, ajoute M. Myles. Il faut adapter notre offre pour l’avenir. PNR nous permet de prendre un peu de recul et de nous interroger sur le développement de nos plateformes technologiques.» Toutefois, prévient-il, «les consultants, ce n’est pas une solution magique. On doit les contacter lorsqu’on a un plan, pas quand ça va mal, sinon on rate le bateau.»

Quant à PNR, si on se fie à ses données, elle surfe sur la vague. Elle est non seulement rentable, mais en croissance. Une ronde de financement est d’ailleurs dans les cartons.

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