Deux actionnaires poids lourds pour propulser Epsilia


Édition du 12 Novembre 2016

Deux actionnaires poids lourds pour propulser Epsilia


Édition du 12 Novembre 2016

Par Claudine Hébert

De gauche à droite: les nouveaux actionnaires d'Epsilia, Henri-Paul Rousseau et Bernard Dorval, le président de l'entreprise, Alain Lemieux, et le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque. (Photo: courtoisie)

Que peuvent bien avoir en commun les Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge, un abattoir de porcs de la Mauricie et les financiers Henri-Paul Rousseau et Bernard Dorval? Ces acteurs ont tour à tour marqué l’histoire d’Epsilia, une PME trifluvienne en voie de laisser sa trace partout sur la planète.

L’entreprise spécialisée dans les solutions de traçabilité a récemment fait les manchettes en raison de l’arrivée dans son capital de deux actionnaires très connus: Henri-Paul Rousseau, vice-président du conseil de Power Corporation et de la Financière Power, ainsi que Bernard Dorval, président retraité de la division du Québec de TD Canada Trust.

«Grâce à leurs nombreux contacts, ces deux partenaires vont aider à propulser notre entreprise partout en Amérique du Nord», dit Alain Lemieux, pdg d’Epsilia.

Actuellement, les revenus d’Epsilia (qui se situent entre 3 et 5 millions de dollars par année) proviennent à 95% des services au Québec. Un petit 5% est généré par des contrats en Ontario.

Avec l’aide de ses deux nouveaux actionnaires, Epsilia compte non seulement franchir les frontières du Québec, elle souhaite atteindre le cap des 30M$ de revenus d’ici 5 ans, souligne M. Lemieux.

Parmi les principaux clients de la PME, on note des grands noms de l’industrie agroalimentaire, tels les Aliments O’Sole Mio, Fruit d’Or, Patates Dolbec et Écolait, ainsi que des clients industriels comme Hydro-Québec, Canam et Cascades, entre autres.

Le soutien des sœurs
L’arrivée des deux hommes d’affaires, Henri-Paul Rousseau et Bernard Dorval Dorval, est un élément-clé pour le futur d’Epsilia. C’est néanmoins la confiance témoignée par les Sœurs de l’Assomption qui a d’abord permis à la PME (connue à l’époque sous le nom de ProGest) de prendre réellement son envol au début des années 1980.

«Deloitte recommandait à cette congrégation de faire affaires avec une autre firme que la nôtre pour la gestion administrative. Pourtant, les religieuses m’ont confié le projet. L’une d’entre elles m’avait déjà enseigné. Ce contrat m’a ouvert les portes auprès de l’ensemble des communautés religieuses et diocèses de la province», signale le programmeur-analyste. Pendant plus de 12 ans, les communautés religieuses ont constitué le pain et le beurre de cette PME.

La sécurité agroalimentaire, un enjeu
Les premières solutions de traçabilité pour l’agroalimentaire ont été développées à partir de 1998. Un abattoir de Yamachiche avait alors demandé à l’équipe d’Alain Lemieux de lui bâtir une solution de traçabilité productive, mais surtout rentable, pour suivre la viande de ses porcs depuis la ferme jusqu’à l’assiette du consommateur. Plus de 70% des revenus de la PME sont issus aujourd’hui de l’industrie agroalimentaire.

Et ce sont des clients agroalimentaires de l’entreprise (des pêcheurs de homard de la Gaspésie) qui ont permis à Henri-Paul Rousseau de découvrir l’existence d’Epsilia. «Il y a deux ans, j’ai été interpelé par une étiquette sur un homard qui permettait de retracer le pêcheur qui l’avait capturé. J’ai voulu savoir quelle entreprise avait mis au point ce système de traçabilité, car je souhaitais pouvoir l’appliquer au secteur acéricole», raconte M. Rousseau, qui détient une érablière.

Ce n’est pourtant pas dans les habitudes de l’ancien chef de la direction de la Caisse de dépôt et de placement de jouer aux anges investisseurs. « Je suis encore très occupé par mon travail. Mais difficile de passer à côté d’Epsilia. J’ai le sentiment que moi et Bernard pouvons les aider. Le thème de la sécurité alimentaire est devenu un enjeu économique et social. Et ça va s’amplifier au cours des prochaines années», poursuit M. Rousseau.

Quel était l’intérêt pour Epsilia de développer un partenariat avec deux actionnaires externes après 30 ans d’autonomie? «Pour la première fois, j’ai confiance en ces hommes d’affaires. Je ressens avec eux une très forte affinité humaine», répond Alain Lemieux.

Ce ne sont d’ailleurs pas les premiers à venir cogner à la porte d’Epsilia. «Chaque année, on reçoit au moins deux à trois offres de la part de sociétés de capital de risque qui veulent se joindre à nous. J’ai toujours dit non», explique celui qui souhaite demeurer le capitaine de son bateau.

Quoi qu’il en soit, Epsilia profite déjà de l’arrivée des deux actionnaires. Cinq nouveaux employés se sont joints à l’équipe depuis trois mois. Et ce n’est pas terminé. L’entreprise qui compte actuellement 35 employés est sur le point d’embaucher dix autres personnes au cours des six prochains mois. D’ici deux ans, conclut M. Lemieux, l’entreprise sera composée d’au moins 60, voire 70 employés.


Epsilia en quelques chiffres

Année de fondation: 1983 sous le nom de ProGest. L’entreprise est devenue Epsilia en 2008

Nombre d’employés: 35

Chiffre d’affaires: Entre 3M$ et 5M$

Objectif d’ici un an: Faire connaître davantage la technologie Epsilia auprès des entreprises agroalimentaires et manufacturières partout en Amérique du Nord.

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