Cette PME montréalaise va électrifier l'Inde et l'Afrique

Publié le 10/03/2017 à 12:14

Cette PME montréalaise va électrifier l'Inde et l'Afrique

Publié le 10/03/2017 à 12:14

Par François Normand

Même si ses technologies sont en forte demande dans le monde entier, Idénergie consacrera ses efforts d'électrification des communautés dans les pays émergents comme l'Inde et le Cameroun.

Fondée en 2010, la PME montréalaise spécialisée dans les énergies renouvelables a trois divisions: les hydroliennes, les projets d'envergure (par exemple, des micro-réseaux autonomes au Labrador) et les convertisseurs solaires, un nouveau créneau très porteur.

Cette année, Idénergie réalisera 30% de son chiffre d'affaires à l'étranger, une proportion qui devrait grimper à 70% en 2019. Ses principaux clients sont des pourvoyeurs, des distributeurs internationaux d'énergie renouvelable et des producteurs d'électricité.

Au pays, Parcs Canada est un important client, et ce, afin d'alimenter en électricité des refuges en Alberta avec des hydroliennes.

Idénergie a littéralement le vent dans les voiles. En 2014, elle n'avait aucun revenu. En 2015, ils ont atteint 250 000$, pour bondir à 650 000$ en 2016. Et si le plan d'affaires se passe comme prévu, la PME devrait afficher un chiffre d'affaires de 4,5 millions de dollars (M$) en 2019.

Ses petites hydroliennes -environ de la taille d'un gros sac de hockey, qui permettent de produire de l'électricité avec le courant de l'eau- sont particulièrement en demande depuis l'automne.

En octobre, sa vidéo montrant le fonctionnement de son hydrolienne a été visionnée par 40 millions de personnes sur Facebook. L'entreprise a reçu plus de 1000 demandes d'informations, provenant de 85 pays.

Assemblage d'hydrolienne en Inde

Les hydroliennes d'Idénergie peuvent être installées dans les rivières dans aussi peu que deux pieds d'eau. Une caractéristique qui permet leur déploiement dans la plupart des cours d'eau, incluant en aval des barrages.

D'où le grand intérêt pour cette technologie en Inde, un pays où les pannes et les pénuries d'électricité sont fréquentes, souligne le PDG et fondateur de l'entreprise, Pierre Blanchet.

«On va bientôt faire une démonstration à la sortie d'un barrage dans la ville de Maharashtra, près de Mumbai», dit l'entrepreneur, en précisant qu'il a aussi rencontré le ministre indien de l'Énergie, en septembre.

L'Inde est un important producteur d'énergie renouvelable dans le monde. Le pays se classe respectivement au troisième et au quatrième rang en matière d'énergie solaire et d'énergie éolienne, selon l'initiative Make in India, lancée par le gouvernement indien en 2014.

Le principal partenaire d'Idénergie en Inde est la multinationale Tata Power, le plus important producteur d'énergie du pays (éolien, solaire, hydroélectricité, géothermie), qui a des activités dans plusieurs pays.

La filiale du conglomérat indien Tata ne veut pas que distribuer les hydroéliennes d'Idénergie. Elle souhaite que l'assemblage et la fabrication de certains composants se fassent en Inde. «Ils veulent stimuler une petite industrie locale», précise Pierre Blanchet.

Dans un monde idéal, les circuits imprimés (les PCB, en anglais) seraient fabriqués au Québec, tandis que la structure métallique pour les accueillir serait fabriquée par des manufacturiers indiens.

Le potentiel de l'énergie solaire

Par ailleurs, en Afrique, la PME misera entre autres sur sa technologie de convertisseurs d'énergie solaire, notamment au Cameroun, un pays d'Afrique, où elle a déjà établi des contacts. «Nous y avons un ou deux projets potentiels, évalués à 2 M$ chacun, pour l'électrifier une commune rurale», explique le directeur des finances d'Idénergie, Denis Bastien.

L'entreprise a d'ailleurs déposé une demande d'aide financière auprès du Programme de coopération climatique international (PCCI) du gouvernement du Québec, qui aide notamment les pays francophones à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

L'idée, c'est de fournir une solution technologique à des communes du Cameroun -ou ailleurs en Afrique- afin que des maisons puissent produire de l'électricité à partir d'énergie solaire, stocker cette énergie, voire alimenter des véhicules électriques.

Idénergie développe aussi cette technologie pour le marché nord-américain. Elle travaille d'ailleurs actuellement avec Green Mountain Power, un producteur d'énergie du Vermont, propriété de Gaz Métro, pour développer des réseaux autonomes.

Malgré le grand intérêt pour ses technologies, la PME montréalaise fait face à un défi de financement. «Nous sommes à la recherche d'investissement pour soutenir notre croissance», explique Denis Bastien.

L'entreprise a deux scénarios, tous les deux pour une période de trois à quatre ans.

Le premier prévoit une levée de capitaux de 2,5 M$ pour une phase de croissance «plus progressive». Le second scénario, «plus agressif», à hauteur de 5 M$, vise à accélérer le développement de la production et de la commercialisation.

La PME recherche des capitaux-risqueurs et des anges financiers en Amérique du Nord. Un éventuel premier appel public à l'épargne (PAPE) n'est pas exclu, mais ce n'est pas une priorité pour l'instant.

«Tout est sur la table, mais ce n'est pas pour tout de suite. Nous privilégions le capital de risque», précise Pierre Blanchet.

 

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