Tous ces gains de productivité qui vous passent sous le nez

Publié le 28/10/2015 à 00:11

Tous ces gains de productivité qui vous passent sous le nez

Publié le 28/10/2015 à 00:11

Par François Normand

Photo: Shutterstock

La productivité est le nerf de la guerre pour améliorer la rentabilité et la compétitivité des entreprises. Or, plusieurs d'entre elles sous-estiment une activité qui leur permettrait pourtant d'améliorer leur efficacité: l'approvisionnement en énergie.

C'est la principale conclusion d'un rapport que publie ce mercredi HEC Montréal - de concert avec l'Institut du Québec - qui s'intitule Gestion stratégique de l'énergie en entreprise au Québec (un portrait de la situation).

L'étude d'une cinquantaine de pages rappelle que l'énergie est un intrant important pour les entreprises. Dans certains cas, l'énergie peut même représenter plus de 20% de la structure de coûts d'une société.

«On parle beaucoup de l'importance d'augmenter la productivité au Québec. Or, il se trouve qu'en énergie, il y a de grands gains de productivité à faire», affirme dans un entretien à Les Affaires Pierre-Olivier Pineau, spécialiste en énergie à HEC Montréal.

Les industries canadiennes seraient d'ailleurs de moins en moins productives par rapport à leurs principaux rivaux, selon l’Agence internationale de l’énergie.

De 2000 à 2011, l’intensité énergétique de l’ensemble du secteur industriel au Canada a augmenté de 4%. Or, pendant la même période, celle des États-Unis, de la France, de l’Australie et de la Suède a diminué de plus de 20%.

«Même si cela est moins vrai pour le Québec, qui n’a pas développé d’industries énergivores durant cette période (contrairement à l’Alberta, notamment), l’intensité énergétique de l’économie québécoise reste plus élevée que prévu», précise le rapport de HEC Montréal.

Les entreprises québécoises doivent changer de mode de gestion

Toutefois, pour améliorer leur productivité, les entreprises québécoises doivent passer d'un mode de gestion opérationnelle à un mode de gestion stratégique de l'énergie, insiste le rapport.

Une société en mode opérationnel se préoccupe uniquement du prix, de la négociation de ses contrats d'approvisionnement ou du changement de pièces d'équipements. «Cette entreprise ne réfléchit pas de manière plus globale», déplore Pierre-Olivier Pineau.

Autrement dit, cette société ne se questionne pas à savoir si son système de consommation d'énergie est optimal.

Par exemple, utilise-t-elle les bons équipements de production pour réduire sa consommation d'énergie? Est-elle située dans les bons types de bâtiments, lui permettant ainsi d'optimiser ses coûts d'énergie?

En revanche, une entreprise en mode stratégique déploie une vision à long terme, qui tient compte de son marché énergétique, sans parler de son environnement réglementaire, ce qui inclut la lutte aux changements climatiques.

Par exemple, si elle utilise des carburants fossiles, peut-être devrait-elle miser à long terme sur des énergies renouvelables étant donné que le Québec s'est joint en 2008 au Western Climate Iniative (WCI), un marché du carbone dont fait partie la Californie, et auquel l'Ontario compte adhérer.

Les autres avantages d'une meilleure gestion de l'énergie

Selon le rapport publié par HEC Montréal, voici les principaux avantages à une meilleure gestion de l'énergie dans les entreprises québécoises:

• réduction des coûts énergétiques

• augmentation de la productivité et de la compétitivité de l’entreprise

• meilleure performance et rendement environnementaux

• meilleure gestion des risques de volatilité des prix ou de changement dans l’approvisionnement énergétique

• réputation et image de marque plus favorables

• meilleure capacité à attirer et retenir des clients, des investisseurs et le personnel

 

 

 

 

 

 

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