Stimuler la relève de leaders au féminin

Publié le 19/08/2010 à 16:06, mis à jour le 14/01/2011 à 13:02

Stimuler la relève de leaders au féminin

Publié le 19/08/2010 à 16:06, mis à jour le 14/01/2011 à 13:02

Formatrice en leadership aguerrie, Gladys Daoud s'est donné pour mission d'encourager le leadership chez les jeunes femmes de la relève.

Gladys Daoud a plus de 15 ans d'expérience en coaching de leadership et en innovation. Elle anime également des ateliers en leadership, créativité et gestion de performance au Centre de perfectionnement du HEC et ETS Montréal. Fondatrice et présidente du Groupe conseil Strat@c, Mme Daoud accompagne les entreprises dans le développement professionnel et organisationnel de leurs ressources humaines et les aide à mettre en action leur plan stratégique.

En 2005, Gladys Daoud cofonde le programme sans but lucratif Ton Avenir en Main (TAM), qui vise à encourager le leadership chez les jeunes femmes. Au cours du programme, les participantes suivent des cours sur des sujets tels les comportements de leadership, les techniques de présentation et la pensée parallèle. Elles assistent également à des conférences données par des leaders et sont suivies par un mentor femme afin de les aider à réaliser un projet communautaire.

Lesaffaires.com - Pourquoi avoir fondé un organisme comme Ton avenir en main?

Gladys Daoud - À l'étape où j'en suis dans la vie, étant vers la fin de ma carrière professionnelle, c'est bien de redonner à la communauté et surtout de faire bénéficier de mon expérience. Et quoi de mieux que de le faire pour notre jeune génération qui va prendre la relève et qui va former les leaders de l'avenir.

La.com - Selon vous, est-il plus difficile pour une femme de se démarquer?

GD - J'ai une jeune fille et je l'ai vu se débattre pour prendre sa place et pour faire sa place. C'est un peu ce qui m'a inspiré à aider les autres jeunes filles. Vous savez que le pourcentage de femmes qui ont réussi à percer demeure très faible. Tous les acquis que les femmes pensent avoir eus pendant des années peuvent disparaître du jour au lendemain si on ne fait pas attention.

La.com -Qu'est-ce qui motive les mentors et autres professionnelles à s'impliquer?

GD - J'ai eu un parcours difficile d'un point de vue carrière professionnelle parce que j'ai fait partie de la première vague de femmes professionnelles. Comme moi, elles ressentent cette nécessité, ce besoin d'encourager les jeunes filles et de leur donner les outils nécessaires pour pouvoir réussir.

Et elles veulent redonner à la jeune génération. Ce sont des femmes très occupées, mais quand elles entendent parler de notre programme et de nos jeunes participantes, elles sont très contentes de donner généreusement de leur temps pour venir leur parler. Je dois dire que c'est tellement réciproque. Vous devriez voir la réaction des jeunes filles quand elles écoutent ces femmes leur parler de leur parcours en leadership, de leur parcours dans la vie et de comment équilibrer la vie familiale et la carrière et de comment réussir.

La.com - Comment décririez-vous l'évolution de la femme en milieu professionnel depuis le début de votre carrière?

GD - Il y a eu une évolution énorme. D'ailleurs, la preuve ce sont toutes ces femmes qui sont à la tête d'entreprises importantes ou qui sont dans des postes importants, que ce soit des vices-présidentes chez Bell, chez Gaz Métropolitain ou au gouvernement. Les progrès sont énormes, mais est-ce qu'on est rendu à un point où on peut dire qu'on est à égalité avec les hommes? Je pense que vous serez d'accord avec moi qu'on a encore du chemin à faire.

La.com - Votre approche comme consultante est-elle fondamentalement différente de celle que vous adoptez avec les jeunes filles?

GD - La méthodologie est la même, que ce soit pour un professionnel ou pour un jeune. La présentation est différente, l'apprentissage se fait différemment, mais fondamentalement, les principes sont les mêmes.

Le leadership est un parcours. Il commence toujours par avoir une vision. Ensuite, il faut être outillé et savoir articuler sa vision pour pouvoir rallier d'autres personnes autour de soi. Sinon, on n'est pas leader. Et il faut ensuite savoir attirer les bonnes personnes pour faire équipe et pour ainsi réaliser sa vision. Donc ça, ça ne change pas, que ce soit pour un professionnel en entreprise, un politicien au gouvernement ou une jeune fille qui veut changer son entourage.

La.com - Qu'est-ce qui fait principalement défaut aux leaders d'aujourd'hui?

GD - Peut-être une vue d'ensemble. Mais le parcours de leadership, c'est comme n'importe quel sport, ça s'apprend. Et il faut vraiment mettre à contribution tous les outils à notre portée pour vraiment réussir notre parcours. Pour moi, le leadership, en plus d'être un parcours à développer et à soigner, ça revient à avoir beaucoup de courage personnel. Donc ça vient vraiment du cœur.

Fondamentalement, je pense que ce qui nous laisse souvent tomber, c'est le courage. Le courage d'accomplir des gestes difficiles. Le courage d'adopter des positions qui sont peu populaires, mais qui sont nécessaires et auxquelles on croit. C'est difficile et c'est là que le vrai leadership se voit ou se découvre : dans des temps de crise et dans des situations difficiles.

La.com - Selon vous, le style de leadership des femmes se démarque-t-il de celui des hommes?

GD - Je dirais que le parcours est le même, qu'on a tous les deux besoins d'avoir du courage, d'avoir confiance en soi, de bien articuler sa vision, de rallier les troupes. Mais les façons de faire des femmes sont différentes des hommes. D'ailleurs, on dit souvent que les femmes ont plus de réussite dans la gestion que les hommes, parce qu'elles ont plus de savoir-faire dans les relations, dans la façon de montrer de l'empathie vis-à-vis des autres employés et pour rallier les troupes. Donc, je vois vraiment les différences dans le comment on s'y prend et pas nécessairement dans les outils, ni le parcours.

Il faut vraiment permettre aux femmes de mieux réaliser leur potentiel, parce qu'en ce moment les femmes sont toujours responsables de la famille, de la maison et du travail. Et beaucoup de femmes vont abandonner leur carrière parce que c'est trop de choses à mener de front en même temps. J'espère qu'il y aura un changement à ce niveau qui permettrait aux femmes de réaliser leur potentiel professionnel et familial en même temps, dans de meilleures conditions.

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