Sauver son job en temps de crise

Publié le 04/11/2008 à 15:19

Sauver son job en temps de crise

Publié le 04/11/2008 à 15:19

Par lesaffaires.com
Pour survivre aux temps difficiles qui s'annoncent, soyez visible, flexible, utile et toujours prêt.

Votre entreprise a-t-elle besoin de trouver du financement pour devenir plus concurrentielle ? Vos clients ont-ils besoin de crédit pour vous payer ? Faites-vous affaire avec des entreprises durement frappées par la crise financière ?

Si vous avez répondu oui à l'une de ces questions, votre emploi pourrait être en péril.

L'impact de la crise actuelle sur votre gagne-pain dépend du secteur dans lequel vous évoluez. Dans certaines industries, des réorganisations auraient eu lieu même sans cette calamité. Que l'on pense aux licenciements récents chez Merck Frosst ou chez Bell Canada. Dans d'autres, on se pensera à l'abri jusqu'à ce qu'on lise dans le journal que l'entreprise pour laquelle on travaille est en difficulté.

Chose certaine, la crise financière précarise beaucoup d'emplois. La Fédération internationale du travail prévoit que, d'ici la fin de 2009, la crise aura fait 20 millions de chômeurs dans le monde. Et elle prévient que cette estimation est optimiste. Même si votre poste a résisté aux ralentissements précédents, il pourrait bien succomber à celui-ci.

Si vos collègues vous évitent quand ils vous croisent, secouez-vous !

Si votre employeur doit faire d'importantes compressions budgétaires, quel poste supprimera-t-il ? Votre superviseur immédiat aura peut-être son mot à dire. Si c'est le cas, " il se débarrassera des employés qui lui apporteront le moins de valeur ", indique Ian Kaiser, directeur principal pour la firme-conseil en ressources humaines Knightsbridge.

Êtes-vous désengagé ? Vous contentez-vous de faire le minimum de ce qu'on vous demande ? Vous limitez-vous à votre définition de tâche ? Vos patrons et collègues vous fuient-ils quand ils vous croisent ? Si tel est le cas, secouez-vous !

Les employés improductifs, difficiles ou incompétents sont peut-être tolérés en période de croissance, mais deviennent indésirables en cas de ralentissement.

" Si vous êtes le moindrement excentrique, dans le sens négatif du terme, vous êtes en danger ", affirme Stephen Viscusi, ancien chasseur de têtes devenu gourou du marché de l'emploi aux États-Unis.

Dans un ouvrage intitulé How to Bulletproof Your Job, M. Viscusi recommande quatre stratégies pour sauver son emploi : être visible, malléable, utile et toujours prêt.

Parmi les nombreuses astuces qu'il propose, il suggère d'entrer au bureau avant votre patron et de n'en sortir qu'après qu'il soit parti.

Ian Kaiser nuance ce conseil, toutefois : ce n'est pas tant une question d'heures de travail que de résultats concrets.

" C'est le temps de traiter votre employeur comme votre meilleur client ", conseille-t-il encore. Assurez-vous de bien comprendre ses besoins et ses priorités. " Concentrez-vous sur ce qui compte pour votre superviseur, et non pour vous ", explique-t-il.

En plus de répondre aux attentes, essayez de les dépasser. D'être en avant de la parade. Saisissez toutes les occasions de vous perfectionner, sans attendre que votre patron vous les offre. Ne vous en tenez à ce qu'on vous demande : soyez polyvalent, n'hésitez à porter plusieurs chapeaux, s'il le faut.

Employabilité ou loyauté

Selon M. Kaiser, conserver son emploi n'est plus, de nos jours, une question de loyauté - la vôtre à l'égard de l'entreprise ou celle de l'entreprise à votre égard - mais plutôt une question d'employabilité. Si vous vendiez vos services, votre entreprise les achèterait-elle ?

Pour Jean R. Gauthier, président de la firme de recrutement Gauthier et associés, l'employé qui est une référence pour les autres et qui partage ses connaissances est une ressource à conserver. " Adoptez la politique de la porte ouverte ", suggère-t-il.

Stephen Viscusi parle d'empathie. " Celui qui traite ses collègues et patrons comme des êtres humains avant tout sera épargné. "

Dans la dernière édition de la Harvard Business Review, les auteures Janet Banks et Diane Coutu (respectivement coach et membre de la Boston Psychoanalytic Society) font deux importantes recommandations : " Comportez-vous en survivant et allez au devant des besoins de vos clients. "

Se comporter en survivant signifie adopter une attitude positive même si les choses vont mal. On parle ici de résilience, indiquent les auteures. Les gens résilients vont au-delà de la souffrance. Ce sont avec eux que les autres voudront travailler. Les études qu'elles citent indiquent que l'on préfère toujours travailler avec des gens moins compétents mais plus agréables qu'avec des gens plus compétents mais moins agréables.

Par ailleurs, un employé capable d'aller au devant des besoins de ses clients ou de ses patrons court moins le risque de se faire montrer la porte.

Faire partie de la solution

En réunion, soyez prêt. Assurez-vous de bien connaître vos dossiers, poursuit M. Gauthier. Il s'agit de prendre la parole en apportant des informations pertinentes. " Les absents ont toujours tort et ceux qui se taisent aussi ", renchérit M. Viscusi.

Soignez votre présentation. Une coupe de cheveux n'est pas garante de votre job, mais un laisser-aller dans l'apparence physique envoie un mauvais signal sur ce qui se passe dans votre tête, fait valoir M. Gauthier.

Avez-vous brûlé des ponts entre vous et certaines personnes ? C'est le temps de les reconstruire, suggère par ailleurs M. Kaiser.

Vous accusera- t-on d'être lèche-botte si vous adoptez ces comportements ?

" Les temps sont durs pour tout le monde dans votre organisation, si elle est en difficulté, répond M. Kaiser. Il s'agit de faire preuve d'une attitude positive, de faire partie de la solution et non du problème. Cela ne veut pas dire de se taire quand des choses ne vont pas. Au contraire. Mais il s'agit de montrer qu'on est capable d'interagir avec les gens de façon constructive. "

" Oui, c'est peut-être lèche-botte, concède de son côté M. Viscusi. Mais à mon avis, il vaut mieux être lèche-botte que se retrouver sans emploi pendant un an. "

L'employé modèle en temps de crise...

... tient ses dossiers à jour et est bien préparé pour ses réunions.

... conserve l'équivalent de six mois de salaire en liquidités pour rebondir au cas où il perdrait son emploi.

... se rend utile, trouve des solutions et est proactif. Il partage ses connaissances avec ses collègues.

... arrive au travail avant son patron et part après lui.

... soigne sa présentation, se rend visible et n'est pas difficile. Le réseautage est essentiel en période trouble.

Lisez : Bulletproof Your Job: 4 Simple Strategies to Ride Out the Rough Times and Come Out On Top at Work, par Stephen Viscusi, éd. HarperCollins, 2008.

Cet article a été publié dans le Journal Les Affaires le 1 novembre 2008.

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