Saboteurs !

Publié le 01/07/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:10

Saboteurs !

Publié le 01/07/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:10

Compte tenu de la rémunération versée aux administrateurs et aux dirigeants du monde des affaires, notamment aux États-Unis, on se serait attendu à un professionnalisme exemplaire, à une comptabilité serrée, à des bilans sans faille et à une gestion responsable de leur part.

Le système de rémunération des cadres, notamment celui des " dirigeants-vedettes ", a changé à tel point que ces derniers ne prennent plus aucun risque personnellement. L'appât du gain et la rémunération démesurée des dirigeants, beaucoup plus centrés sur leurs intérêts personnels que sur ceux de l'entreprise et de ses actionnaires, ont grugé les profits des sociétés. Parmi les pires prédateurs, les banquiers ont eu recours à un arsenal de services bancaires d'investissement, de fonds de couverture et de manipulation pure et simple dans le but d'encaisser d'énormes profits. Une telle manne a ébranlé l'intégrité professionnelle et morale des administrateurs et des dirigeants.

Les soi-disant " conseillers en rémunération " n'ont pas agi de façon juste et honnête. Ils se sont plutôt mis en situation de conflit d'intérêts, car ils augmentaient leurs revenus en soufflant aux dirigeants ce qu'ils voulaient entendre. Par ailleurs, les administrateurs, souvent eux-mêmes chefs de direction, ne pouvaient pas leur refuser ce qu'ils étaient les premiers à convoiter. Le " conflit d'intérêts " est devenu la norme pour les administrateurs, les consultants et les dirigeants.

Les résultats font peine à voir : un quasi-effondrement de toutes les institutions financières à l'échelle mondiale. Le recours accru à l'effet de levier et les malversations comptables n'ont fait qu'alimenter la frénésie. Des bénéfices fictifs ont été créés, des primes ont été versées, et des contrats de " travail " qui protégeaient les dirigeants incompétents ont été accordés. Tout cet argent venait d'actionnaires malchanceux qui croyaient naïvement que des dirigeants " exceptionnels " et de vrais administrateurs veillaient à leurs intérêts. Les actionnaires institutionnels ont aussi failli à la tâche. Alléchés par la perspective de se voir confier des mandats par ces mêmes entreprises, ils se retrouvaient en conflit d'intérêts, et interprétaient ceux-ci à leur avantage.

Cette frénésie a non seulement eu des effets néfastes sur les actionnaires et les citoyens et les travailleurs ordinaires, mais elle risque également d'amener les gens à exiger des changements importants et d'engendrer une fois de plus une méfiance généralisée envers le capitalisme. Non pas que le capitalisme soit mauvais. C'est plutôt qu'un groupe relativement petit de gens ont privilégié leurs intérêts au détriment des entreprises qui les employaient. La compassion, la logique, le sens des responsabilités et les traits qu'on trouve habituellement chez les êtres humains responsables et avisés vaincront-ils un jour l'égoïsme et l'appât du gain ? Si le passé est garant de l'avenir, la réponse est malheureusement NON !

stephen.jarislowsky@transcontinental.ca

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