Recrutement international : les défis de l'intégration dans l'entreprise

Publié le 07/02/2009 à 00:00

Recrutement international : les défis de l'intégration dans l'entreprise

Publié le 07/02/2009 à 00:00

L'arrivée de travailleurs immigrants dans une entreprise s'accompagne toujours d'une période d'adaptation. Cette période sera plus ou moins longue, selon la provenance et la culture du nouvel arrivant et sa maîtrise de la langue française. Voici quelques petits trucs pour faciliter et accélérer l'intégration.

Un coup de pouce à l'installation

On imagine bien qu'une famille qui arrive tout juste du Costa Rica n'a pas acheté de bottes Sorel au centre commercial de San José avant de monter dans l'avion. Pour l'aider à s'installer rapidement (l'hiver n'attend pas !) et confortablement, l'entreprise doit - de concert avec la population, les organismes locaux et la municipalité - offrir un soutien pratique.

C'est ce qui a été fait, en février 2008, lors de l'arrivée de 11 soudeurs costaricains à Berthierville, petite ville de 4 000 habitants dans Lanaudière. L'entreprise qui les embauchait, Acier Hason, a bénéficié d'une bonne collaboration du comptoir vestimentaire L'Habille-Tout, qui a recueilli des vêtements chauds pour les nouveaux travailleurs. "Les gens ont été généreux, en destinant des dons spécialement aux Costaricains, comme des meubles", dit Denis Blain, président d'Acier Hason.

Faciliter l'apprentissage du français

Recruter une main-d'oeuvre de pays francophones aide sans doute à l'intégration, mais cela n'est pas toujours possible. Ainsi, Acier Hason avait un urgent besoin de soudeurs lorsqu'elle s'est tournée vers le Costa Rica.

"Notre entreprise a connu une croissance rapide, explique Denis Blain. Nous devions embaucher, mais le processus de recrutement local ne donnait pas de résultat depuis plusieurs mois."

Le président avoue que l'intégration des Costaricains n'a pas été facile au début, car ils ne parlaient pas français. "Heureusement, dans l'une de nos usines, un de nos travailleurs pouvait s'exprimer en espagnol, dit-il. Il les a pris sous son aile." Après plusieurs mois d'immersion, tous parlent un français fonctionnel.

Il existe des programmes d'apprentissage du français. "Si une entreprise embauche au moins cinq personnes, elle peut bénéficier d'un programme subventionné de francisation sur les lieux de travail", affirme Enzo Bisignano, conseiller en emploi à l'Ancre. Pour y avoir accès, il faut s'adresser au Centre local d'emploi (CLE) de sa région. Si l'entreprise embauche moins de cinq employés, le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles offre des cours de français.

Chez Acier Hason, toujours en manque de soudeurs, un deuxième tour de recrutement s'est fait en Tunisie de sorte à faciliter l'intégration linguistique. Depuis quatre mois, 16 Tunisiens sont venus s'ajouter à la douzaine de Costaricains.

Favoriser l'intégration sociale

Une des façons de bien accueillir un immigrant et de faciliter son intégration est de le jumeler avec un employé de l'entreprise qui lui montrera le b.a.ba de sa nouvelle vie au Québec, que ce soit l'épicerie, les transports, les sorties, etc.

C'est ce que compte faire l'Industrielle Alliance. La compagnie d'assurance a participé à une mission en Europe avec le Pôle Québec-Chaudière-Appalaches, l'automne dernier, afin de recruter des analystes, des architectes informatiques et des experts en sécurité informatique. Elle attend sous peu l'arrivée d'une vingtaine de ces spécialistes.

"Ils seront jumelés avec d'autres employés afin de mieux les intégrer au travail et de leur offrir de l'aide dans les tâches de tous les jours", affirme Jean-François Boulet, vice-président, ressources humaines, de l'Industrielle Alliance.

Acier Hason a pu bénéficier durant sept mois des services d'un consultant qui a aidé à l'intégration sociale des nouveaux arrivants. Le Programme d'aide à l'intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME) d'Emploi-Québec peut donner un bon coup de pouce à cette intégration. Offert aux PME de 250 employés et moins, il donne accès à une subvention pouvant totaliser 14 300 $ par employé pour couvrir les dépenses de formation, d'accompagnement et d'adaptation des outils et des pratiques de gestion des ressources humaines. Ce montant comprend aussi une subvention salariale (de 7 500 $ au maximum) pour une période de 30 semaines.

Organiser des activités pour l'employé et sa famille

L'intégration sociale des immigrants est aussi importante que leur intégration au travail. À l'aide de leur consultant du programme PRIIME, Acier Hason a organisé des parties de soccer, des sorties de ski, des tournois de golf et des repas à la cabane à sucre. "La participation a toujours été excellente", dit le président, Denis Blain

Le fournisseur de services en technologies de l'information DMR a une grande expérience de l'intégration sociale et professionnelle d'employés étrangers. Elle recrute constamment, et 20 % de sa main- d'oeuvre vient de l'étranger. Son seul bureau de Québec compte 111 personnes de 23 nationalités différentes. DMR a formé des gestionnaires aux enjeux de la diversité culturelle. Elle organise aussi diverses activités pour faciliter l'intégration des nouveaux venus (5 à 7, vins et fromages, rencontres musicales, etc).

"Il faut s'occuper de l'employé, mais aussi de sa famille, et s'assurer qu'elle a un bon réseau de contacts", dit Annie Belisle, directrice des ressources humaines.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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